En Mauritanie, l’attente des résultats des élections législatives, régionales et locales du samedi 1er septembre se prolonge et la pression s’accentue sur la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le 4 août au soir, les leaders de l’opposition sont allés à la rencontre du président de la Céni pour dénoncer les fraudes et tentatives de manipulations des chiffres au profit du parti au pouvoir et l’intrusion de l’administration dans le processus électoral.
Destiné à la Commission électorale nationale indépendante (Céni), un message de protestation et de colère a été porté par les dirigeants des quinze principales formations de l’opposition mauritanienne, dont maître Mahfoudh Ould Bettah, président du parti de la Convergence démocratique nationale.
« L’intrusion de l’administration est manifeste, estime ce dernier. C’est elle qui a choisi les présidents des bureaux de vote et leurs accesseurs. Elle continue à exercer une pression très forte sur ces gens-là. C’est assez nouveau que la fraude soit organisée de façon systématique ».
Une question de temps
Face à ces accusations, le président de la Céni oppose la neutralité de la Commission. « La Céni, au niveau central, départemental et régional, se situe à égale distance entre l’ensemble des partis en compétition, déclare Mohamed Vall Ould Bellal. Il est fallacieux de dire que la Céni est instrumentalisée par tel ou tel parti politique. Il n’y a aucune preuve qui peut être avancée sur cela ».
Le président de la Céni s’est expliqué sur le retard de la proclamation des résultats. « Comment voulez-vous qu’avec les 98 listes en compétition, les cinq scrutins combinés, nous puissions traiter l’ensemble des procès-verbaux et rendre des résultats en trois ou quatre jours ?se plaint-il. Donnez-nous plus le temps ».
Hier soir, des dizaines de militants de l’opposition rassemblés devant le siège de la Commission électorale ont réclamé la publication rapide des résultats des scrutins du 1er septembre.
Rfi