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Élections présidentielles d’octobre dans la sous-région – Le feu couve aux portes du Sénégal

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Trois pays de la sous-région, à savoir la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, tout comme le Burkina Faso, s’acheminent vers l’élection présidentielle en octobre prochain. Des joutes électorales aux enjeux divers et complexes, à la lecture des signaux annonciateurs d’une certaine précarité de la stabilité politique pré-électorale qui prévaut dans ces pays. En tout état de cause, la communauté de la Cedeao, avec à sa tête le chef de l’Etat, Macky Sall, se préoccupe à plusieurs égards de ces élections prévues dans la région.  

Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait-il raison de s’inquiéter des élections prévues dans la sous-région, au point d’exhorter ses pairs à veiller à la bonne conduite de ces consultations, à l’issue du sommet extraordinaire tenu à Dakar le 12 septembre dernier ? En tout état de cause, l’on est porté de croire que MackySall se soucis bien de la bonne conduite des processus électoraux, qu’il considère du reste comme un enjeu important pour la préservation de la paix et de la stabilité dans l’espace communautaire. Quid de ces joutes électorales présidentielles et/ou législatives prévues pour ce mois d’octobre 2015 en Côte d’Ivoire, au Burkina Fasso, tout comme en Guinée Bissau, sans oublier les régionales et communales au Mali voisin? En tout cas, des indices concordants laissent entrevoir des tensions latentes dans ces pays. Ce qui donnerait des fondements à la suspicion du président de la République, en marge du sommet extraordinaire de la Cedeao, tenu à Dakar le 12 septembre dernier.

Burkina, élection hypothéquée

Au Burkina Fasso, si les putschistes ont rendu le pouvoir au président de la transition, Michel Kafando, le 23 septembre, la situation à la tête de l’Etat reste complexe et confuse. La question essentielle du désarmement du Régiment de sécurité présidentielle (Rsp), l’unité d’élite dirigée par M. Diendéré qui a mené le coup d’Etat avorté, cristallise les tensions. En effet, alors que la vie politique reprend progressivement son cours au Burkina Faso, avec la tenue d’un premier conseil des ministres vendredi 25 septembre, le volet judiciaire s’accélère. Le procureur général de la République du Burkina Faso, Laurent Poda, a annoncé vendredi 25 septembre avoir ouvert une enquête sur les infractions liées au coup d’Etat militaire lancé le 16 septembre à Ouagadougou par les hommes du général Gilbert Diendéré.

Cependant, force est de constater que ce coup d’Etat, perpétré par les éléments du Rsp met en péril tous les acquis de la transition. Pis, il compromet gravement le processus de restauration de la paix et de l’Etat de droit au Burkina Faso. A cette instabilité politique s’ajoute la saisie de 5.000 fausses cartes d’électeurs par la gendarmerie, à Ouagadougou. Même si pour le moment, les commanditaires de ces fraudes ne sont pas démasqués, il n’en demeure pas moins que la classe politique se rejette la faute.

Côte d’Ivoire, et la leçon de 2010-2011 ?

Ailleurs, plus précisément en Côte-d’Ivoire, au lendemain de la publication de la liste des candidats pour l’élection présidentielle, des manifestations ont eu lieu dans le pays le jeudi 10 septembre, à l’appel d’une partie de l’opposition. Le bilan fait état de 2 morts et plusieurs blessés, sans oublier la vague d’arrestations d’opposants qui a suivie ces violences pré-électorales. L’opposition dénonce ainsi la candidature d’Alassane Ouattara, président sortant, considéré comme favori du scrutin du 25 octobre. Selon elle, le chef de l’Etat, candidat à sa réélection, est inéligible. De l’avis de Kouadio Konan Bertin, candidat indépendant membre de la Coalition nationale pour le changement, le mandat d’Alassane Ouattara a été marqué par une atteinte aux libertés. Tout compte fait, la classe politique ivoirienne semble oublier la récente crise politique de 2010-2011, qui a débuté après le second tour de l’élection présidentielle de 2010. Ce fut le premier scrutin depuis 10 ans, dont le résultat amène à un différend électoral, à la suite de fraudes présumées. La Commission d’enquête nationale mise en place après l’investiture de Ouattara avait dénombré au total 3.248 morts.

Guinée, calme précaire

Autre pays de la sous-région à surveiller comme du lait sur le feu pour l’élection présidentielle d’octobre prochain : la Guinée Conakry. Cependant, depuis le lancement officiel de la campagne présidentielle, le 10 septembre dernier, une atmosphère apaisée règne dans le pays. A-t-on tiré les leçons d’un passé douloureux qui a creusé le fossé entre citoyens d’un même pays ? En tout état de cause, nombre de candidats et de formations politiques en lice servent des discours d’apaisement. Il est cependant très tôt d’être optimiste, si l’on sait que dans l’histoire des élections présidentielles du pays, c’est bien avant même le lancement officiel de la campagne que les accrochages entre militants de partis rivaux se multiplient et se perpétuent jusqu’à la veille des scrutins. L’on se rappelle des violences à quelques jours des législatives du 28 septembre 2013. L’attaque du cortège de l’épouse du chef de file de l’opposition, CellouDalein Diallo à Taouyah, s’était soldée par la mort par balle d’un élève gendarme et plus de 70 blessés.

Mali, la paix d’abord

Au Mali voisin, après quatre reports (décembre 2013, avril 2014, novembre 2014 et avril 2015), l’élection des conseillers communaux, régionaux et du District de Bamako est fixée au 25 octobre 2015 par le gouvernement. Toutefois, la classe politique, quant à elle, s’inquiète des dispositifs sécuritaires permettant d’aller à des élections à la date indiquée. Cela, face à la recrudescence des violences, en dépit de l’accord de paix signé entre le gouvernement et les rebelles. Par conséquent, les partis politiques et les différents groupes armés en conflit réclament le report des élections régionales et communales fixées le 25 octobre par le gouvernement. Ces derniers réclament la paix au préalable avant la tenue d’une quelconque élection.

Sud Quotidien

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