Solidement fixé sur un camion – remorque, un convoi exceptionnel convoyant l’un des transformateurs de plus de 200 Tonnes quitte le porte de Dakar à bord d’un convoi imposant étroitement escorté pour un trajet de 25 km à destination de Cap des Biches dans le département de Rufisque ou se trouve la centrale à gaz de 300 MW pensée, conçue et financée par West African Energy. Une société sénégalaise avec des capitaux et un management entièrement sénégalais.
C’est une opération grandeur nature à tout point de vue qui se répète tous les mois sur le même trajet pour accélérer les travaux de ce méga – chantier unique en Afrique de l’Ouest par son envergure et que notre pays avec son secteur privé n’a jamais réalisé depuis les indépendances. Même les ICS dans les années 1980 n’ont eu l’intensité capitalistique et technique d’une complexité comparable à la centrale à cycle combiné du Cap des Biches utilisant une technologie à haut rendement composé de deux turbines à gaz et une turbine à vapeur donc duale.
C’est plus de 500 milliards de Fcfa d’investissement dont 300 milliards Fcfa de capitaux propres détenus par les sénégalais actionnaires si nous escomptons le contrat d’achat SENELEC, une conception d’experts sénégalais validée par SENELEC et un OPC africain avec un cabinet mauricien. C’est le gratin du patronat local qui a su unir ses forces, ressources et moyens pour nous rendre notre fierté et orgueil devant les français, turques, marocains et indiens et autres ….
Un million de ménages dépendra à terme de l’électricité issue de la centrale de West Africa Energie, sa production va stabiliser pour 20 ans la production d’électricité avec le gaz issu des champs gaziers, la sécurité énergétique du Sénégal dépendra en grande partie de ses turbines et de son extension pour atteindre à terme 500 MW voir plus.
Séduit, la Côte d’Ivoire s’est empressée de restructurer un vieux projet – Centrale Atinkou – avec Eranov – groupe franco- africain coté à Paris et Abidjan pour une centrale à gaz à cycle combinée de 400 MW, le marche’ de l’électricité au sein de la CEDEAO avec le WAPP aiguise tous les appétits, et le Sénégal grâce à la centrale de Cap des Biches et le gaz en perspective est en pole position.
le fleuron technologique au cap des biches va propulser la capacité de production à plus de 2 Térawatt, une puissance de pointe qui permettra au Sénégal de réaliser ses objectifs d’accès universel via le réseaux basse et moyenne tension et surtout de constituer une réserve de capacités pour les pays limitrophes qui ont des capacités de production électriques limités .
La chaîne de valeur électrique avec la production de la centrale de cap des biches réussit déjà le tournant vers un système électrique bas – carbone avec le gaz issu des champs gaziers. L’implication de l’électricien public Senelec est stratégique et intelligente pour son le devenir de segment production.
WAE fait déjà des émules, au Nord du Sénégal, le chantier de la future centrale de St – Louis s’accélère avec NDar Énergie et Afreximbank, comme pour anticiper le démarrage imminent de Grand Tortue Ahmeyim .
La révolution énergétique avec notre système de production électrique qui se densifie et s’élargit grâce à l’ingéniosité d’authentiques fils du pays s’accélère silencieusement loin de la tension souvent artificielle de notre quotidien pré-électoral.
Moustapha Diakhate
Ex Conseiller Special Primature
Expert Infrastructure