Projet « Ahlou Nabi » du claviste Elou Fall : La musique en solidarité avec les enfants de la rue
Claviste compositeur, El Hadji Idrissa Courbary, plus connu sous le surnom d’Elou Fall, s’est reconverti en bienfaiteur pour les enfants de la rue, avec son projet « Ahlou Nabi ».
Après 20 ans de carrière dans la musique, Elou Fall a démissionné de l’orchestre Super Diamono pour « se consacrer davantage à Dieu ». Avec comme fer lance la musique, Elou a lancé un projet intitulé « Ahlou nabi » pour venir en aide aux enfants démunis.« Je me suis dit que c’est paradoxal d’être avec le Tout Puissant et de continuer à aller dans les boîtes de nuit et de côtoyer l’alcool. Et c’est avec ces idées en tête que j’ai déposé ma lettre de démission du Super Diamono en février 2009 pour me consacrer à Dieu », raconte-t-il. Avec le projet « Ahlou Nabi », le but est d’offrir des repas, des vivres et des habits aux enfants de la rue ». Pour la première édition du projet « Ahlou Nabi », Elou avait réussi à rassembler un certains nombre d’artistes pour chanter le prophète. « Il ya eu 23 artistes pour ce single. Nous l’avons échangé dans les artères de Dakar. Par la suite, nous avons pu recevoir des denrées alimentaires et avons offerts des déjeuners à 365 enfants de la rue », dit-il avec joie. « Quand j’ai vu cela, je me suis dit pour la deuxième édition, je vais non seulement doubler le nombre d’enfants le 1er janvier 2012, mais je vais aussi partir dans les régions pour faire une caravane et offrir des déjeuners à ces enfants innocents qui aimeraient tant être avec leurs parents», renchérit-t-il.
180 déjeuners distribués à Thiès et Tivaouane
Il nous rappelle que la caravane a déjà commencé. L’étape de Thiès et Tivaouane été faite avec une bonne réussite. « 180 déjeuners ont été distribués le dimanche 31 octobre dernier », souligne Elou. La caravane de solidarité et d’aide aux enfants de la rue sillonnera aussi Kébémer, Louga, Saint–Louis et Kaolack.Pour la réussite de cette deuxième édition, l’artiste a réalisé un single intitulé : « Musulmans et Chrétiens s’unissent pour la cause des enfants de la rue». Cet opus déjà disponible a réuni Mouride, Tidjane, Niassène, la Chorale St Maurice et le Groupe vocal Men (composé de sénégalais, gabonais et congolais) autour d’une chanson pour aider les enfants et appeler à l’unité des sénégalais.
Né à Dakar, Elou Fall a fait ses études primaires à Papa Gueye Fall avant que ses parents ne l’envoient à Ziguinchor. «J’étais tellement terrible comme garçon et j’avais commencé à trop m’intéresser à la musique» se rappelle t-il. Elou reviendra à Dakar pour poursuivre ses études au lycée Van Vo (actuel Lamine Guèye) jusqu’en 1988, date de la grande grève. «Je n’oublie jamais cette grève de 88 car j’en ai profité pour quitter définitivement les bancs. A l’époque, j’étais en classe de seconde», indique Elou Fall. « Je n’ai jamais fréquenté une école de musique. J’ai juste appris à jouer au clavier sur le tas. C’est venu de façon naturelle. À force de taquiner cet instrument musical, j’ai fini par me perfectionner. Peut être que c’est Dieu qui a voulu faire de moi un claviste », dit-il avec un sourire au coin des lèvres. Ce fils de chanteur a acheté son premier clavier à 40.000Fcfa, somme que lui avait offert Joe Ouakam, un ami de son défunt père. Elou se professionnalise au fur et à mesure. En 1993, il commence à montrer son talent de claviste en jouant pour la première fois avec Fallou Dieng, puis Habib Faye, Pape Demba Diop, Doudou Konaré, Mac Fallows, un claviste canadien, Alioune Mbaye Nder, Viviane Chidid, Omar Pène avec le Super Diamono.
« Dieu a voulu que je change et que je sois carrément à ses cotés, car bien qu’étant musicien et tout en jouant dans les boîtes de nuit, j’avais tout le temps en main mon chapelet, ma natte de prière et mon livre du saint Coran.
Marié et père de deux filles et un garçon, Elou tient à ce que le projet « Ahlou Nabi » aille de l’avant et qu’il puisse construire des restaurants dans chaque région du Sénégal, afin d’éviter que les talibés ne mendient.
Aussi, je tiens à ce que nous créions, un grand centre où il y aura des dortoirs, des salles de classes, des jardins d’épanouissement pour ces enfants ».