Un sujet d’une actualité brûlante qui interpelle le Premier des sénégalais à savoir le Chef de l’Etat élu au suffrage universel.
Monsieur le Président de la République, le Sénégal se vide de sa jeunesse ! Depuis plusieurs mois, nous assistons à un phénomène qui prend de jour en jour une ampleur indescriptible. Une situation avec son lot de morts qui n’épargne aucune région du Sénégal. Des jeunes femmes, des jeunes garçons et des enfants sont concernés par cet exode et utilisent des voies aussi dangereuses qu’irrégulières.
C’est une situation alarmante qui exige de tout sénégalais une introspection pour des solutions responsables et durables.
À côté de l’Europe s’y ajoute une autre destination dite « Nicaragua » usitée pour rejoindre les USA et ce, par voie aérienne. L’aéroport AIBD est devenu un point de départ à travers un rush quotidien de jeunes candidats au voyage vers l’occident.
Les candidats à l’émigration sont aussi des étudiants, des ouvriers entre autres et concernent de plus en plus des femmes parfois même en état de grossesse très avancée et des mineurs laissés à eux-mêmes.
Notre jeunesse semble comme désorientée, embrigadée et déboussolée notamment après les durs moments de Covid-19. Une pandémie qui n’a épargné aucun secteur de notre économique nationale. Mais pourtant, il faut bien s’en relever.
Selon le dernier rapport RGPH de l’ANSD, pour l’année 2023, les jeunes représentent une frange extrêmement importante de la population sénégalaise. Un véritable levier pour relancer tous les secteurs socio-économiques et professionnels. En effet, sur une population de 18.032.473, la moitié est âgée de moins de 19 ans. Ce recensement révèle aussi un léger basculement du rapport hommes-femmes.
Ainsi on retrouve dans la population 103 hommes pour 100 femmes.
Ces chiffres importants et révélateurs témoignent de la représentativité de cette couche de la population active.
Malheureusement, le gouvernement n’a semblé, jusqu’à présent, ne prendre aucune mesure forte pour dissuader cette jeunesse tentée par une aventure aux conséquences périlleuses.
Que dire des programmes incitatifs à l’emploi, à l’insertion, à la formation professionnelle et à l’entrepreneurariat des jeunes et des femmes ? Sont-ils adéquatement mis en œuvre ? Sont-ils suffisamment vulgarisés et mis à la portée de leurs cibles ?
Jadis, le gouvernement sénégalais, face à de tels périls, nous avait habitué à des mesures fortes, à des Conseils interministériels et même à des Conseils présidentiels pour tirer la sonnette d’alarme pour mettre en œuvre des initiatives salutaires.
Ce mutisme est à la fois étonnant et inquiétant dans un pays comme le Sénégal. Même le Premier ministre candidat de la coalition au pouvoir se signale par ce silence assourdissant durant sa tournée économique dans des régions touchées et coulées (Saint Louis, Mbour) par l’émigration irrégulière.
Cette situation nécessite des mesures fortes et immédiates pour stopper l’hémorragie et sortir le gouvernement de l’inertie en cette veille d’élection présidentielle.
Excellence Monsieur le Président de la République, au rythme où vont les choses, il s’avère nécessaire de trouver les bons remèdes avec des politiques hardies pour régler l’épineuse question de l’autonomisation des femmes, de l’emploi des jeunes et de la formation professionnelle.
Ces jeunes candidats à l’émigration irrégulière ont besoin de vous entendre les rassurer et leur donner un nouvel espoir; cet espoir tant théorisé par le patron de l’Alliance Pour la République avant son accession à la magistrature suprême.
L’heure est grave et d’une extrême gravité.
Mbaye DIOUF