Rien n’y fera, ni l’organisation de rassemblements monstres, ni les rencontres de pseudo experts sur la recevabilité de la candidature de Maitre Abdoulaye Wade, ni le déploiement actuel du camp présidentiel sur le terrain politique, non, rien de tout cela ne saura nous convaincre qu’en 2012 Maitre Abdoulaye Wade sera candidat pour un troisième mandat.Cette conviction est fondée sur trois considérationsPremièrement, malgré les assurances données et montrées ça et là, le camp présidentiel sait bien qu’il n’a aucune prise sur les membres du conseil constitutionnel. Le risque d’une invalidation, par les cinq sages, de la candidature du Président Wade existe bel et bien. Devant les caméras et les micros, les partisans du Président peuvent toujours pavoiser mais ils savent parfaitement, en leur âme et conscience, les ravages qu’aura sur leur destin collectif une invalidation de la candidature de leur chef de file. Or aucun plan de secours ne saurait parer aux conséquences désastreuses d’une telle situation. En effet, comment changer de discours, d’équipe et mobiliser les ressources au profit d’un autre candidat en seulement 29 jours du scrutin présidentiel ? A moins de croire que les partisans du Président ont choisi de se laisser enterrer vivant avec celui qu’ils n’ont de cesse de présenter comme la seule constante. Deuxièmement, dans le cas où le conseil constitutionnel aura à valider, contre toutes les règles de droit et de bon sens, la candidature du Président Wade, disposant de l’appareil d’état, ses partisans les plus lucides ne peuvent pas ignorer que cette décision peut conduire le pays au chaos et précipiter leur chute dans des conditions qui seraient effroyables et tragiques pour chacun d’eux et pour les personnes qui leur sont chères. Auront-ils, dès lors, l’inconscience de prendre le risque de perdre tout ce qu’ils ont eu à amasser, avec gourmandise, depuis plus d’une décennie ? Troisièmement, Maitre Wade ne peut pas ignorer que pour lui les carottes sont cuites, même s’il devait, par miracle, voir sa candidature validée, il n’a, pratiquement, aucune chance de se faire réélire pour un troisième mandat. Alors pourquoi courir le risque de se faire chasser du pouvoir comme un chien galeux ou un dictateur de la pire espèce alors qu’il a la possibilité de quitter par la grande porte ? Si donc le Président Wade n’est pas candidat pour 2012, comment comprendre ce tintamarre autour de sa probable et controversée candidature ? A mon avis, l’actuel Président de la République du Sénégal est en train de bluffer. A quelles fins ? Lui seul saura y répondre avec justesse. Néanmoins, il est permis de voir derrière la démarche actuelle du Président Wade, une obsession qui est celle d’installer au pouvoir Karim Wade, son fils. En partant de cette hypothèse on peut voir sous un jour nouveau ce qui le fait courir. D’abord, empêcher l’émergence, dans son propre camp, de tout leadership sérieux préjudiciable à son fils ; en repoussant au dernier moment la confirmation de son retrait de la course à l’élection de 2012, il ôterait toute chance de succès à ses partisans qui seraient tentés de se rebeller contre sa volonté dynastique. Ceux là, en effet, n’auront le choix qu’entre persister dans l’aveuglement et la servilité où il les a conduits ou s’humilier, encore plus, en allant renforcer le camp des ennemis qu’ils se sont faits en défendant l’indéfendable candidature de Wade pour un troisième mandat. Ensuite, le Président tenterait de démobiliser ses opposants actuels en les entrainant dans des fausses querelles avec l’espoir de réduire, au maximum, leurs capacités de déploiement durant les élections à venir. Il faut, en effet, rappeler que l’alternance est rendue possible, parce que les opposants sauront disposer d’un niveau d’organisation élevé pour collecter et sécuriser le suffrage des citoyens qui leur sont acquis. Et, enfin, le Président Wade ne saurait vraiment plus où il en est, il serait débordé et dépassé, tout serait confus dans son esprit, au point de perdre toute lucidité, de ne pas se rendre compte que, pour lui, les jeux sont faits et que son destin personnel est déjà à conjugué au passé, de ne pas voir que dans un pays comme le Sénégal, toute personne qui serait tentée par la conquête de position publique doit accepter d’aller, elle-même, au charbon et de prendre des coups ou qu’ayant fait la preuve de sa propre incapacité à accéder, tout seul, au pouvoir malgré vingt et six longues années de quête ininterrompue, il ne saurait, aujourd’hui, tout seul, offrir au Sénégal un Président qui lui conviendrait à lui tout seul. Mais en attendant, le pays se meurt, s’entredéchire et l’avenir s’assombrit. Qu’avons-nous, donc, fait pour mériter de voir cette belle victoire du peuple en 2000 devenir un cauchemar en si peu de temps ? Tamba Danfakha Président du MIRA |
En 2012 Abdoulaye Wade ne sera pas candidat
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