A Sangalkam, on semble connaître d’avance les résultats de l’autopsie du corps de Malick Bâ déposé hier au Chu Aristide Le Dantec. Et on émet déjà des doutes sur l’enquête de la brigade de recherche de la gendarmerie qui a fait hier le constat avant l’enlèvement du corps.
La brigade de recherche constituée de gendarmes a eu du mal à faire son travail. Alors que neuf L200 ont été envoyés en renfort et que, de part et d’autre, on s’agite, une ambulance est arrivée de Rufisque pour dégager le corps de Malick Bâ. Mais les jeunes de Sangalkam qui étaient déterminés à faire respecter la loi, ont éconduit les blouses blanches venu de l’hôpital Youssou Mbargane Diop. L’ambulance n’a eu que le temps de se garer. ‘Nous exigeons un constat avant que le corps ne soit transporté le corps et la présence des sapeurs-pompiers’, insistent les jeunes.
De 9 h 45 à 13 h, les populations ont attendu les sapeurs-pompiers. Finalement, c’est aux environs de 13 h qu’ils ont foulé le sol de Sangalkam. Mais c’est pour dire qu’ils attendent des ordres venant de la hiérarchie pour se mettre en marche. Au même moment, la situation devient intenable pour les forces de l’ordre. Les gendarmes adoptent plusieurs techniques pour contenir les jeunes manifestants, sans réussir à les clamer. C’est dans cette confusion qu’arrivent quatre gendarmes en civil, représentant la brigade de recherche, pour faire le constat. D’abord, les scientifiques de la gendarmerie ont demandé que les populations s’éloignent des lieux pour mieux faire leur travail. Mais les populations ont refusé au motif que rien n’était secret, puisque le corps gisait depuis des heures sur le sol. Il aura fallu d’âpres négociations pour repousser les quelques récalcitrants.
Le travail des enquêteurs pouvait alors commencer. Mais dès que les techniciens ont mis le décamètre sur le goudron, les jeunes en furie ont crié pour dénoncer la manipulation. ’L’affaire s’est passée ici et non là. Nous ne vous laisserons pas dire des mensonges’, lancent-ils avec des velléités de faire arrêter le travail de la brigade de recherche. Une nouvelle négociation s’engage alors. Les jeunes, conscients que le mort mérite un meilleur traitement, se replient. La Croix-rouge étale alors des pagnes pour couvrir la victime. Au terme d’un travail très méticuleux, les sapeurs-pompiers prennent le corps et l’évacuent d’urgence au Centre hospitalier universitaire (Chu) Aristide Le Dantec.
N. SAGNA
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