La Cour Suprême d’un pays est censée être le dernier recours pour rétablir la justice républicaine, égalitaire et rédemptrice, même post mortem. La nôtre, celle de Macky Sall, puisqu’elle est organiquement patrimonialisée, m’a personnellement offensé. Oui, c’est une offense personnelle parce que je me retrouve comme ces millions de Sénégalais et de Sénégalaises à l’étranger, donc de la diaspora, braves, talentueux, dynamiques, courageux et hyper patriotes . Je me sens offensé parce que je sais que ceux et celles qui, comme leur président, travaillent au pays en notre nom, ont opté pour la facilité, l’insouciance, donc l’incompétence expresse. Je le leur dis, ici, que votre froideur et indifférence à l’égard des Sénégalais qui représentent les plus de 10% de notre PIB et qui participent en milliards de FCFA au Sénégal ne vous honorent pas, car votre attitude est une insulte supplémentaire, non pas seulement à nos morts du coronavirus, ici à l’étranger, mais c’est, en plus, un affront à nous autres vivants, en sursis, de la diaspora. Car cet affront vient nous rappeller que, si par malheur, quelqu’un d’entre nous meurt du coronavirus, son sort, déjà scellé par ses pseudo-protecteurs, restera pareil que toutes les autres victimes de la diaspora, puisque leur État, leur nation, leur pays et ceux qui y habitent refusent de rapatrier leurs corps sous le prétexte fallacieux, indigne et éhonté de protection sanitaire intérieure et domestique. Alors que, pour pire que ça, certains pays remueront ciel et terre, iront jusque dans les fonds des océans , des forêts lointaines, des zones les plus infectées par n’importe quelle guerre bactériologique, chimique ou nucléaire pour récupérer leurs citoyens et concitoyens morts hors du pays et en toutes circonstances. Pour ces pays-là, dignes avec des dirigeants dignes et honorables, aucune situation exceptionnelle ne justifie une décision aussi exceptionnelle, honteuse et inique que de lâcher et jeter les dépouilles de ses concitoyens aux chiens et au quatre vent. Ma révolte, en tant qu’ancien député, dépasse aujourd’hui celle qu’avait imaginé et théorisé Albert Camus, car je suis plus que révolté, je suis tout simplement enragé !Je l’avoue, j’ai toujours eu le plaisir d’avoir été député dans mon pays et pour mon pays, mais aujourd’hui l’honorabilité du député que je porte éternellement est humiliée et bafouée par mon propre pays incarné par un régime incompétent et cynique. La décision de Macky Sall à notre égard est tout simplement scélérate ! Elle nous conforte encore une fois dans notre combat pour que le Sénégal, notre pays, retrouve sa dignité et sa grandeur.
Alioune Badara Seck alias ABS, ancien député et ancien conseiller technique du président Wade….
