Le futur père de la Nation sénégalaise n’aura pas la tâche facile. Et pour cause, il aura à hériter d’un pays difficile à gouverner compte tenu des nombreux défis et non des moindres qui l’attendent. Parmi lesquels on peut citer le règlement du conflit casamançais, de la crise scolaire, la baisse des prix des denrées de première nécessité, du respect de la Constitution et des Institutions, entre autres principes moraux comme l’éthique et le respect de la parole donnée.
(Correspondance) – Il ne reste plus que quelque trois semaines pour que les Sénégalais aillent, à nouveau, aux urnes. Deuxième et dernier round pour élire celui et non celle (la précision est de taille d’autant que les seules deux candidates qui étaient en lice, ont été écartées de la course à l’issue du premier tour du scrutin) qui aura l’insigne honneur, mais plutôt la lourde responsabilité de présider à leurs destinées pour une durée qui sera définie selon les dispositions de la Constitution qui serait en rigueur. Et, à voir de près, les défis à relever ne manquent pas pour l’heureux élu. Autant d’embûches sur son chemin. Qu’il soit celui-là qui aura voulu rempiler pour un troisième mandat consécutif ou son ancien Premier ministre, Macky Sall, pour ne pas le nommer qui, pour la circonstance, aura à faire son entrée de jeu. Autant dire que, ni pour l’un, ni pour l’autre, la tâche ne sera pas du tout facile. Encore qu’il aura, il faut le noter, à hériter d’un pays où tout est à renégocier et à ré-établir. Allant du conflit casamançais au respect de la Constitution, des Institutions et de la parole donnée à la crise scolaire en passant par la flambée des prix des denrées de première nécessité. D’un pays miné par des crises de toutes sortes. Bref, d’un pays difficile à gouverner.
Nous l’avons tous constaté, le Sénégal, sous le magistère du président Wade, a vu la plupart de ses plus hautes institutions désacralisées et est secoué par des crises de toutes sortes. Et le conflit casamançais demeure sans doute le plus en vue. Et cela est surtout dû à sa durée et aux proportions qu’il a fini de prendre : Trente ans. C’est-à-dire tout le temps que Senghor, Diouf et Wade se sont succédé au pouvoir. Et même bien après puisque ce n’est pas demain la fin de la crise. Outre ce conflit qui n’a que trop duré pour être réglé en cent jours comme l’avait promis Me Wade dès son accession à la magistrature suprême, notre pays est secoué par une crise scolaire sans précédent qui rappelle les années blanches et invalides de 1988 et 1993. En sus, nous voilà dans un pays où les prix ont tous flambé de façon exponentielle, compte tenu, dit-on, de la crise financière internationale qui n’épargne aucun secteur de la vie.Sur le plan moral, certains principes fondamentaux dont l’éthique et le respect de la parole donnée, foulés, osons le dire, au pied, par le régime libéral, sont aussi à restaurer.
Aussi le futur président de la République devra gouverner sous la surveillance d’un peuple mûr et plus que jamais regardant, très jaloux de sa Constitution et de ses Institutions, mais également de la chose publique, si on peut s’exprimer ainsi. L’avènement des mouvements ‘y en a marre’, ‘Touche pas à ma Constitution’, ont déjà donné le code de conduite, la voie à suivre. En clair, le futur père de la Nation sénégalaise devra gouverner suivant la volonté et le diktat du peuple qui est le seul souverain. Aussi devra-t-il, en tout cas, prendre en compte toutes ces considérations s’il veut rester au pouvoir le temps que durera son mandat.
Conscient de tout cela, Macky Sall, déjà dans les habits d’un président de la République, s’est d’ores et déjà engagé sur un certain nombre de points essentiels. En effet, s’il est porté à la tête du Sénégal, il s’engage à instruire ses ministres des Forces armées, de l’Education et du Commerce à ouvrir des négociations sérieuses avec respectivement le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), les enseignants et les commerçants afin de venir à bout du conflit casamançais, de la crise scolaire et de la flambée des prix des denrées de première nécessité. Toutefois, le dernier point risque de constituer un véritable goulot d’étranglement compte tenu de la crise mondiale qui a fini par affecter même les grandes puissances. Idem pour la crise casamançaise ayant également fini par prendre des relents politiques. Une véritable patate chaude pour celui qui, sous peu, va présider aux destinées des Sénégalais.
ELH. Thiendella FALL
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