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En visite à la ‘Maison des esclaves’ : La Gouverneure du Canada au bord des larmes

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Le Gouverneure du Canada était hier au bord des larmes. Gagnée par l’émotion suite à l’exposé du conservateur de la ‘Maison des esclaves’ de Gorée qu’il a visitée, Mme Michaëlle Jean a oublié un instant son titre de Première Dame du Canada pour partager son sentiment sur la traite négrière dont elle est issue.

‘Ce n’est pas facile de trouver les mots. C’est la deuxième fois que je suis, de si près, confrontée à cette histoire de celui-ci, en sol africain. Elle m’a été contée au Château d’El Mina, au Ghana, en 2006. Ce que je pourrais vous dire de façon très personnelle, c’est que cet océan, cette partie de l’Atlantique, m’a toujours angoissée. Pourtant, j’adore les côtes mais face à la mer d’ici, je ressens un profond malaise, je suis terriblement angoissée. Je crois que c’est quelque chose qui est logé dans la mémoire et qui revient. C’est quelque chose qui ressemble à un legs douloureux, à un legs ancestral et qu’on n’arrive pas à nommer. C’est comme si on entendait des voix, c’est comme si on sentait des présences, c’est comme si ça nous capturait’. C’est par ces mots, teintés d’émotion, que la très Honorable Gouverneure du Canada s’est adressée, hier, à la presse après avoir visité la Maison des esclaves, sise à l’île de Gorée.

C’est une dame presque au bord des larmes, parce que gagnée par l’émotion suite à l’exposé du conservateur de ce lieu mythique, qui a tenu à partager son sentiment sur la traite négrière dont elle se dit issue. ‘Je ne peux pas imaginer ce que ça a été, cette traversée mais quelque chose, dans ma mémoire, me dit ce que ça a été’, lâche-t-elle en soupirant. Pour Mme Michaëlle Jean, certes tout cela est difficile à imaginer, mais ce qui est très fort, c’est que la vie triomphe, c’est que nous sommes vivants mais aussi, ‘c’est que nous soyons revenus ici après 350 ans de cette traite abominable et pouvoir se rencontrer et d’être ensemble’. La Gouverneure générale voudrait que l’on sache que cette histoire n’est pas uniquement celle des peuples noirs. Selon elle, ‘c’est l’histoire de toute l’humanité, c’est un chapitre qui nous appartient et qui nous concerne toutes et tous, peu importe que nous soyons de descendance africaine ou européenne, d’esclaves ou de maîtres’.

Le plus important pour elle, c’est que ‘nous sommes ensemble’ pour mener un combat contre toutes les atteintes à la dignité humaine, contre tous les trafics humains, aujourd’hui encore, contre toutes formes d’esclavage, contre toutes les dépossessions de la liberté. Mais elle reste convaincue que, dispersés, les combattants de ces causes justes ne pourront réussir. Ce combat, c’est ensemble que devons le mener. ‘C’est ça la force, c’est ça la leçon qu’il nous faut tirer, c’est ce que ça m’inspire quand je suis dans ces lieux’, dira-t-elle émue.

Aguibou KANE
walf.sn

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