Le 30 mai dernier, la dame Madjiguène Djim, commerçante de son état, s’est présentée au commissariat central de Guédiawaye en compagnie de son époux Abdou Gaye, dit Pa Gaye. Elle mettait à la disposition des policiers, deux photographies sur lesquelles, on pouvait voir une femme toute nue, assise à côté de son mari.
La dame explique son acte par le fait que la femme qui se trouve sur la photo avait osé provoquer son époux, dans le but d’entretenir des relations sexuelles jusque dans son propre lit. Confirmant les allégations de sa femme, Pa Gaye a révélé avoir favorisé l’initiative de cette dernière parce qu’il voulait humilier la dame sur la photo qui voulait briser son ménage.
« Un jour Ndèye Astou (celle qui est sur la photo) m’a fait part de son intention de sortir avec moi. Le bruit a couru dans le quartier et ma femme en a eu vent. Elle m’a interpellé sur le sujet, et puisque Ndèye Astou m’appelait souvent pour m’inviter à une partie de plaisir, j’ai adopté cette stratégie pour convaincre ma femme de ma fidélité », expliquait l’époux aux enquêteurs.
Cependant au moment où le couple était en train d’être auditionné, la dame Ndèye Astou Sène dont le mari vit en Gambie, se présente avec quelques membres de sa famille à ce même commissariat. En sanglots, elle va mettre à la disposition des policiers, les mêmes photos que le couple avait amenées auparavant. Elle va également déposer un ensemble brodé rouge déchiré au niveau du cou et à la hauteur de la ceinture. Pour conforter ses accusations, elle remit aux limiers son téléphone portable qui contenait un message dans lequel, Abdou Gaye dit Pa Gaye l’a invitée nuitamment chez lui à 22heures. C’était la veille des faits.
Munie de tous ces éléments, elle explique aux policiers qu’elle a été trompée par Pa Gaye. Ce dernier, dit-elle l’a invitée chez lui avant de la contraindre à se déshabiller sous les ordres de son épouse qui la menaçait avec un couteau. Elle ajoute que cette dernière l’a photographiée puis a distribué les photos dans le quartier.
Revenant sur les faits avec beaucoup plus de précisions, elle révèle avoir connu le couple par le biais de sa petite sœur qui travaillait chez celui-ci comme domestique. Elle explique que la nuit des faits, Pa Gaye l’a invitée chez lui, en lui faisant croire qu’il était seul à la maison. Elle ajoute qu’à son arrivée, le prévenu l’a introduite dans la chambre à coucher de son épouse où il lui a proposé des rapports sexuels qu’elle a refusés, compte tenu de son état de grossesse de cinq mois.
« Il s’est aussitôt jeté sur moi pour tenter de me déshabiller. J’ai résisté. Le corsage que je portais s’est déchiré. Il m’a arraché le pagne ainsi que le jupon que je portais sans slip », déclare la dame. Elle poursuit : « il a fait signe à son épouse qui se trouvait dans la salle de bain. Cette dernière a intimé l’ordre à son époux de me déshabiller afin qu’elle puisse me photographier ». La plaignante précise que la photographe de circonstance la menaçait avec un couteau.
Autant d’allégations réfutées en partie par les prévenus Pa Gaye et son épouse Madjiguène. L’époux a déclaré qu’il voulait prouver sa fidélité à sa femme qui est jalouse au point d’être surnommée « La lionne ». « Elle s’est déshabillé toute seule. Et c’est elle-même qui m’a proposé des relations sexuelles moyennant 10.000 francs », se défend Pa Gaye.
La dame Aïda Samb qui témoignait, a semblé attester la thèse du piège puisqu’elle a fait savoir qu’elle se trouvait dans la salle de bain avec Madjiguène Djim. Elle a précisé que c’est Pa Gaye qui a demandé à la plaignante de se déshabiller. Elle a également soutenu que la prévenue n’était pas pas armée mais qu’elle a effectivement photographiée la partie civile en lui disant : « c’est comme cela qu’il faut se comporter avec une prostituée ».
Dans son réquisitoire le substitut du procureur a requis quatre mois de prison ferme contre le couple.
La défense a plaidé l’excuse de provocation soutenant que le couple voulait sauver son ménage. Aussi, les avocats du couple jugent « irresponsable et malhonnête » la demande de 10 millions que Ndèye Astou Sène réclame au titre de dommages et intérêts.
Le tribunal rend son verdict le 16 juin prochain.
c’est la merde