XALIMA NEWS – En prenant fonction en septembre dernier comme Directeur général de Vivo Energy Sénégal, il y a un peu plus de six mois, Franck Konan-Yahaut (photo) ne s’imaginait pas que son baptême du feu dans les “affaires sénégalaises” allait être aussi rapide. O5 cadres de Vivo Energy (ex- Shell) et 02 vigiles employés d’une entreprise de gardiennage sont entre les mains du parquet devant qui ils ont été déférés, suite à une enquête rondement menée par la Dic (Division des investigations criminelles). Ils sont à la prison centrale de Rebeuss depuis lundi dernier. C’est le vendredi 20 mars que la direction de Vivo Energy a constaté la disparition d’une citerne contenant quarante mille (40 000) litres de carburant dans ses dépôts situés au port de Dakar. Soit une valeur avoisinant 32 millions F Cfa. En moins de vingt jours, la Dic de la police judiciaire a démantelé tout un réseau qui, selon toute vraisemblance, n’est tombé que parce qu’il a fait le coup de trop. A force de tirer sur la corde…
C’est donc suite à une plainte déposée par le Directeur général de Vivo Energy Sénégal que les limiers se sont mis au travail. Ils se sont rendus sur les lieux pour les constats d’usage, ont interrogé le personnel, et ont rapidement porté leurs soupçons sur un réseau interne. 40 000 litres d’essence ne peuvent pas disparaître comme par enchantement même si on sait que l’essence se volatilise. Les multiples auditions de deux vigiles de l’entreprise chargée de sécuriser le dépôt ont conduit à remonter la chaîne, tout un stratagème élaboré par S.D, le cerveau de la bande, un des hauts cadres de la boîte. Il a comme complices, selon la police judiciaire, des financiers, des contrôleurs, des agents de maintenance. Les policiers ont relevé dans les grandes entreprises depuis quelques mois une fréquence rapide de ce type de détournements, d’affaires liées à des caissières indélicates ou des comptables. Le ver est dans le fruit. Ce sont les employés eux-mêmes qui saignent l’entreprise. Récemment, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) avait vécu un cas similaire, qui avait conduit au mandat de dépôt, à la prison de Saint-Louis, Abdou Sow (ingénieur électricien de la compagnie), quatre de ses complices et le receleur, présumés coupables dans une affaire de vol de câbles électriques d’une valeur estimée à 100 millions F Cfa. Toute la clique a été mise sous les verrous, et les enquêteurs ont pu mettre la main sur le matériel utilisé pour déterrer les câbles haute tension et extraire le cuivre qu’ils contiennent. L’un dans l’autre, on constate que les deux affaires sont similaires en ce sens que dans les deux cas le chef du réseau et ses “collaborateurs” sont employés à un niveau de responsabilité appréciable, voire important.
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