La Guinée n’est pas encore sortie du « tunnel de sa présidentielle », deux semaines après le second tour de l’élection du 7 novembre dernier. Alors qu’on espérait un scrutin propre et calme, la Guinée décidément habituée aux prolongements électoraux vit, depuis, des scènes de violence qui ont poussé les autorités de la transition à décréter un état d’urgence assorti d’un couvre-feu. Cette décision qui vise à calmer les esprits pourrait prévaloir jusqu’au 26 novembre prochain, délai imparti à la Cour suprême pour valider les résultats du second tour.
Depuis mercredi donc, Conakry et des villes de l’intérieur semblent revenir à la normale après de sanglants incidents qui ont fait officiellement 7 morts en deux jours pendant que la société civile parle, elle, de 13 décès.
clivage inter-ethnique
Cette situation explique les nombreux appels au calme de la communauté internationale, car elle a beaucoup surpris les observateurs qui croyaient que le pays de Samory Touré allait réussir le redoutable test de réussir sa première élection réellement démocratique. L’enjeu capital de cette présidentielle était si évident qu’on pensait que les Guinéens avaient hâte d’oublier les 52 années de dictature.
Mais c’était sans compter avec l’historique clivage inter-ethnique surtout entre Malinkés et Peulhs. D’ailleurs, les incidents survenus aussi bien en Moyenne-Guinée que dans la capitale sont le fait de ces deux communautés, aggravés par les forces de sécurité qui, selon le candidat Cellou Dalein Diallo, « matent » les membres de sa communauté peulh à chaque occasion.
Informé de la situation, le président par intérim de la transition, le général Sékouba Konaté, avait appelé au calme et à la sérénité de même que le candidat Alpha Condé. Le président Konaté se dit aussi prét à être ministre de défence si on le lui demande.
M. Condé, riche de 40 ans d’opposition, s’était également fondé sur les accords de Ouagadougou et Conakry pour promettre la création d’un gouvernement d’union nationale. Le candidat victorieux, deux fois emprisonné, était auparavant engagé à créer un changement et une réconciliation nationale. Beaucoup croyaient au nouveau président qui, ayant comme modèle le président Nelson Mandela, pouvait certainement faire en Guinée ceux que l’Afrique du Sud a réussi au lendemain de l’apartheid. Aujourd’hui, le gouvernement d’union et la réconciliation nationale risquent d’être différés à plus tard une fois que la Cour suprême aura rendu son verdict.
Même si les deux candidats scellent une entente, au demeurant factice, il restera à gommer l’historique divergence politico-ethnique. Pourtant la participation électorale de 76% et la différence de suffrages entre les deux candidats (52,5% et 47,4%) démontrent que les Guinéens veulent entrer en démocratie avec le nouveau dirigeant et se réconcilier entre eux-mêmes. Le contraire semble s’être produit depuis que le candidat Cellou Dalein Diallo avait contesté avant la lettre, les résultats provisoires. Mais, la commission électorale nationale indépendante (Céni) avait mis du temps, conformément au vœu de M. Diallo, pour examiner la trentaine de recours introduits à son niveau par les deux parties.
140.000 voix d’écart
Après les résultats de la Céni, le candidat continue de protester contre la différence de 140.000 voix qui le séparent de son adversaire surtout en Moyenne-Guinée, sa place forte. Le dernier mot revient à la Cour suprême qui décidera du vainqueur de cette présidentielle. La Guinée a rapidement besoin de sortir de cette impasse électorale pour instaurer les changements dictés par sa situation actuelle faisant que les populations réclament l’eau, l’électricité et les denrées alimentaires en plus d’un mode de gouvernance démocratique.
La réconciliation nationale, elle, est rendue nécessaire par les antiques clivages inter-ethniques qui ont laissé de mauvais souvenirs aux uns et aux autres. Sorti victorieux avec 52,5% du deuxième tour de la présidentielle guinéenne, le Pr Alpha Condé prône déjà le changement et la réconciliation nationale. Le premier président démocratiquement élu a largement surpassé son adversaire Cellou Dalein Diallo (47,4%). Car au premier tour, l’opposant historique en était à 18% seulement.
lesoleil.sn
Quel type de journaliste êtes-vous? Attendez au moins la proclamation des résultat définitifs avant de dire le président élu? Son adversaire a introduit des recours, la cours abilité à trancher est en train de s’occuper de ça, vous vous parlez déjà de président élu? Attention à ne pas agraver les choses dans ce pays. De la mesure quand même!