LE QUOTIDIEN – Le président de la République a été convié hier à la 5ème édition de la Grande rentrée citoyenne, organisée par Intelligences Magazine de Amy Sarr Fall. Devant des milliers d’étudiants et d’élèves, Macky Sall a raconté ses années de jeunesse, son cursus scolaire et universitaire et son combat politique.
Amy Sarr veut promouvoir sa Rentrée citoyenne avec Intelligences en mettant l’accent sur les success-stories sénégalaises. Tenue hier devant 10 mille étudiants et élèves mais aussi 50 mentors et d’autres invités, elle a compté sur la présence du président de la République, convié pour parler de son parcours «exceptionnel» lors de cette 5ème édition. En signe de modestie et d’humilité, Macky Sall précisera d’emblée que «mon exemple n’est pas unique». Pour une expérience inédite ou très rare au Sénégal, le chef de l’Etat est revenu sur une partie de sa vie. Son cursus scolaire et universitaire, son combat politique mais aussi ses moments de jeunesse. Le Secrétaire général de l’Apr n’a rien laissé. Très décontracté, il s’est souvenu «des moments très palpitants» de sa vie juvénile. Après avoir évoqué son cursus, le Fatickois, originaire du Fouta, signalera qu’à l’image des autres de son âge, «jeunesse aussi a été vécue». Macky Sall va alors rembobiner les disques de ces temps où James Brown, Bob Marley, Michael Jackson régnaient en maîtres sur la scène musicale. Il dit : «Je me remémore des airs de certains de mes tubes favoris des années 80, de la pop-music, de la soul music, du jazz, du reggae mais aussi de variétés françaises ou internationales.» Le successeur de Abdoulaye Wade, dans son speech, a montré qu’il est aussi nostalgique du tube Brigadier Sabary de Alpha Blondy mais aussi de la grande diva serère Yandé Codou Sène ou encore de Ndiaga Mbaye.
Pour que nul n’en ignore, l’ancien président de l’Assemblée nationale, sous l’ère Wade, a aussi rappelé ce qui lui a valu sa défenestration du Perchoir. Il déclare : «Je n’avais pas en tant que jeune pour ambition d’être président de la République, honnêtement même en tant que homme politique. Cette ambition ne m’a animé qu’à l’Assemblée nationale lorsqu’on m’a imposé un combat.» Il a aussi accepté de raconter pourquoi, il a perdu sa bourse de doctorat dans le cadre de la coopération entre l’Italie et le Sénégal. «J’avais été pendant mes années de jeunesse, un peu, un jeune dynamique, bouillant qui faisait la grève aussi parfois. J’avais été sanctionné un moment donné et je n’ai pas bénéficié de cette bourse», dit-il. Pour quelle raison ? «On m’a dit non, parce que vous auriez manqué de respect à telle ou telle autorité.» sans donner de nom.
Par ailleurs, il est revenu sur son passé de chômeur alors qu’il était jeune ingénieur en géologie, son premier salaire évalué à 60 mille F Cfa, en tant que stagiaire. A l’endroit de cette jeunesse venue lui prêtait une oreille attentive, il dira : «La réussite est au bout de l’effort. Mais on ne peut pas aussi dire, absolument, je dois être président de la République. Il y a des gens qui deviennent fous à cause de ça.» Avant de poursuivre : «Soyez les contemporains de votre temps. Et construisez votre destin en vous inspirant du legs de vos anciens et de vos parents.» Par ailleurs, Macky Sall a invité les jeunes à être vigilants sur internet en filtrant certains qui font la propagande du terrorisme, du radicalisme et de la migration clandestine.
Amy Sarr Fall, directrice d’Intelligences Magazine pour sa part, a répondu aux détracteurs de cette initiative. Elle dit : «Nous ne sommes animés que par un profond sentiment de patriotisme en vous invitant monsieur le Président. Aucun intérêt personnel, aucun intérêt politique ne nous a guidés dans cette initiative.» Dame Seck, Secrétaire général de l’Association nationale des parents d’élèves du Sénégal, pense que «les élèves et étudiants doivent savoir que la réussite est au bout de l’effort et ils doivent savoir aussi qu’on a rien sans peine. Il faut chercher, il faut oser, il faut persévérer dans l’excellence.».
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