Les pays du contient ont célébré la 21e édition de la Journée de l’enfant africain hier jeudi 16 juin en commémoration du massacre des enfants de Soweto (Afrique du Sud) de 1976 par le régime de l’apartheid. Le Sénégal, par la même, a lancé la quinzaine nationale de l’enfant en conservant le thème (de la journée) « Tous ensemble pour des actions urgentes en faveur des enfants de la rue ».
Les enfants de la rue semblent devenir un phénomène banal dans les grandes villes sénégalaises notamment Dakar. Chaque jour, les populations sont témoins du phénomène au point de s’y accoutumer. Si ce ne sont pas des enfants qui dorment dans rues, sous les ponts (autoroute à péage, gare de Hann, Colobane…), etc. ce sont des « talibés » qui tendent la main à longueur de journée à la quête du « versement » quotidien (entre 250 et 500 F Cfa, voire plus, c’est selon) à rapporter à leurs maîtres coraniques le soir sous peine de sanction.
Seulement, parmi les enfants identifiés comme faisant parti de cette dernière catégorie, tous ne proviennent pas des « daaras ». De plus en plus de grandes personnes exploitent des enfants de la rue en les transformant en « talibé » de par leur accoutrement et les pots de tomates ou bols qu’ils ont entre les mains à l’image de « vrais talibés ». Et, du fait de la récurrence du phénomène qui est à l’origine de « l’indifférence » et du « silence » des populations, presque toute la société devient « coupables car complices de l’inacceptable ».
Pis encore, on assiste à une internationalisation du phénomène avec des maîtres coraniques en provenance de pays de la sous région, notamment Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, etc. accompagnés de leurs talibés. Dans le cadre d’une politique pour le retrait des enfants de la rue, les autorités ont entamé une vaste campagne de sensibilisation à travers des spot publicitaires dans les médias audiovisuels et impliquant des chefs religieux et des personnalités influentes. Il s’agit de montrer que la « place des enfants est à la maison, à l’école, dans les daaras, mais non dans la rue ».
A l’occasion de la célébration de la 21ème édition de la Journée de l’Enfant africain, célébrée hier jeudi 16 juin, la Coalition nationale des associations et Ong en faveur de l’enfant (Conafe Sn), Enda Jeunesse action et Save the Children Suède, réitèrent leur engagement en faveur du retrait des enfants de la rue. Dans une « déclaration » conjointe, ces Ong disent « Oui à la famille qui permet à l’enfant de grandir dans un environnement sécurisé et non-violent et qui favorise l’accès à une éducation de qualité! ». Et « Non à la rue qui empêche les enfants d’aller à l’école et les expose à tous les dangers tels que les différentes formes de violence et d’exploitation y compris la mendicité! ».
Pourtant, « en ratifiant plusieurs conventions et traités, en particulier la Convention relative aux droits de l’enfant (Cde) et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (Cadbe), le Sénégal s’est engagé à garantir aux enfants le droit de réaliser leur potentiel, d’être protégés contre toute forme de pratiques préjudiciables à leur vie, survie et développement, de participer pleinement à la vie familiale et au développement de leur pays ».
C’est pourquoi, les signataires de la déclaration qui interpellent l’Etat, les parents et les maîtres coraniques ont formulé des recommandations en vue davantage d’actions concertées afin de retirer les enfants de la rue. sudonline.sn