Enfilage : C’est la confrérie qui dicte l’ordre

Quel chapelet choisir ? La question peut paraître banale mais elle ne l’est pas. En effet, devant le large choix que proposent les vendeurs, il est utile d’avoir quelques critères pour se choisir son chapelet. Si certains choisissent de petits chapelets à 33 perles, pour d’autres c’est plus compliqué. Mais le plus souvent, l’élément fondamental reste la façon dont les perles sont enfilées. Un ordre dicté par le choix du wird qui dans la tradition musulmane, représente la première incantation que le Prophète (Psl) a transmise à Seydina Cheikh Ahmed Tidjane (Rta). Les disciples de cet érudit récitent donc matin et soir un nombre défini d’incantations en res­pectant des règles très strictes. Une discipline a laquelle s’astreignent aussi d’autres confréries comme les mourides, les khadres ou les layènes.

Selon les recommandations du guide, chaque confrérie se forge un style qui lui est propre et qui dicte de façon indiscutable le choix du chapelet. Un vendeur explique que les 100 perles du chapelet ont une répartition qui est particulière à chaque confrérie. Chez les tidjanes par exemple, c’est le 12-18-20 soit 5 «seddé» ou séparations. Pour les mourides par contre, la répartition est de 33-34-33 avec 3 séparations. Différent du chapelet Baye Fall appelé «mondial» à cause de ses grosses perles et qui sert finalement plus à orner le cou des adeptes, le chapelet mouride est configuré de la même façon que celui des khadre. Chez les Layène aussi la façon d’enfiler les perles est différente. Le chapelet Layène est enfilé comme suit : 11-41 de chaque côté. No­nobstant sa forme, le chapelet blanc est aussi appelé Layène en référence aux habits de couleur blanche qu’arborent les membres de cette confrérie en toute occasion.

Autant les chapelets musulmans diffèrent d’une confrérie à une autre, autant les critères de choix divergent d’une personne à une autre. Mais tous cherchent l’aisance dans la pratique. Pour Sène, ce qui prime «c’est qu’il fasse les 3 fois 33. Et je le choisis très simple. Je n’aime pas quand c’est coloré». La même préoccupation se retrouve chez Mamadou qui, lui, mise sur «la discrétion, un chapelet que je pourrais mettre dans ma poche». Mais là encore, tout le monde n’a pas la même préoccupation. Selon les vendeurs, il arrive que des clients se présentent avec des directives particulières pour enfiler les perles du chapelet. «Certains clients nous donnent parfois des recommandations particulières sur la façon d’enfiler les perles. Comme c’est eux qui paient, on fait ce qu’ils nous demandent.» Même chose quand des personnes souhaitent se procurer des chapelets d’une longueur particulière à mille perles ou plus. Là encore, les vendeurs répondent toujours présents.

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