Tout le monde au Sénégal n’a pas la chance de sacrifier au rituel de la Tabaski, essentiellement par manque d’argent. C’est ce que révèle un rapport de l’ANSD réalisé après la dernière fête de l’Aïd el Kébir.
C’est un truisme de dire que les temps sont durs au Sénégal. Ils sont nombreux les compatriotes sénégalais à ne pas sortir de l’ornière. En témoignent les chiffres révélés par l’enquête L2S de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) sur le nombre de Sénégalais qui n’ont pas pu sacrifier à la fête de la Tabaski, pour diverses raisons. Elle révèle qu’un peu plus de 16% des musulmans au Sénégal n’ont pas pu le faire en milieu rural. Un taux qui passe à 18,7% dans la zone urbaine de Dakar.
Le document renseigne que parmi les ménages qui ont accompli le rituel de la tabaski, la quasi-totalité a sacrifié un mouton. Seule une petite proportion s’est contentée de chèvres, notamment dans le milieu rural, indique le document. ‘’La proportion des ménages qui ont sacrifié une chèvre n’est pas importante et ne concerne, au niveau national, que 9,5% des ménages qui ont accompli le rituel de la tabaski. En milieu rural par contre, cette proportion est relativement importante avec 18,2% des ménages ruraux. Les autres types d’animaux, tels les bœufs, n’ont quasiment pas été utilisés pour le sacrifice’’, renseigne le rapport.
Les ménages qui n’ont pas pu accomplir de sacrifice, lors de la tabaski, ont évoqué plusieurs raisons. ‘’La principale raison qui explique l’absence de sacrifice est le manque d’argent : neuf ménages sur dix (90,3%) n’ont pas sacrifié un animal, parce qu’ils n’ont pas eu d’argent. Le manque d’argent reste également la principale raison qui a poussé les ménages à ne pas effectuer de sacrifice en milieu rural (94,4%), à Dakar-urbain (83,8%) et dans les autres zones urbaines (88,0%). La cherté des prix est évoquée par seulement 5,1% des ménages n’ayant pas fait de sacrifice, concentrés essentiellement dans les zones urbaines’’, ajoute le rapport. Ainsi, dans le détail, 90,3% ont soutenu ne pas avoir de l’argent, 5,1% ont évoqué la cherté des prix et 0,3%, la pénurie de moutons.
‘’La majorité des ménages ayant sacrifié un animal, lors de la tabaski, l’ont acheté. En effet, 72,4% des ménages ont acheté l’animal sacrifié, tandis que 23,0% l’ont élevé. La répartition des ménages, selon la zone de résidence, donne les mêmes tendances avec un léger écart en milieu rural. En effet, si sept ménages ruraux sur dix (69,2%) ont acheté leur animal sacrifié, ce sont 73,9% des ménages de la zone urbaine de Dakar et plus de trois quarts (77,1%) des ménages des autres zones urbaines qui se l’ont également procuré par achat. C’est dans le milieu rural qu’on retrouve le plus souvent les ménages qui ont élevé eux-mêmes la bête sacrifiée : 26,5% contre 21,6% à Dakar-urbain et 17,3% dans les autres zones urbaines’’, précise le rapport.
A tout cela s’ajoutent les ménages dont le sacrifice provient d’un don des autorités locales, amis, parents ou connaissances. Ils représentent 4,6% des ménages. ‘’Cette proportion reste approximativement la même au niveau des autres zones de résidence de Dakar (4,5%) et du milieu rural (4,3%) sauf pour les autres villes (5,6%) qui dépassent d’un point de pourcentage le niveau national’’, conclut le rapport.
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