Affaire de la fausse alerte de la bombe au siège de la BCEAO ce vendredi, aux dernières nouvelles la banque a porté plainte contre X. Le Gouverneur Général de la BCEAO a donné l’information à nos confrères de la télévision nationale dans leur édition de 2O heures. Philippe Henri Dacoury-Tabley est revenu sur cette affaire qui a secoué aujourd’hui son institution sans aller plus loin que ce que la presse à apporter tout au long de la journée.
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Fausse alerte à la bombe à la Bceao : La police aux trousses du plaisantin
Suite à un appel anonyme reçu hier, vers les cours de 10h, selon lequel une bombe serait posée à l’intérieur de l’immeuble de 17 étages abritant le siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), tous les agents de l’institution financière sans exception, ont été évacués dare-dare. Au finish, ce qui était considéré comme une alerte à la bombe n’était qu’un canular, selon des sources proches de cette affaire. Par Dialigué FAYE
Les voies menant vers le siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) sont barrées. A hauteur de l’école de formation hôtelière sise sur l’avenue Albert Sarraut, un agent de la Police ordonne aux véhicules en provenance de la place de l’Indépendance de faire demi-tour. A l’autre bout, sur l’avenue Abdoulaye Fadiga, pareil. Un imposant dispositif sécuritaire encercle les locaux de la Bceao. Plusieurs véhicules du Groupement national des sapeurs pompiers, de la Police et de Sagam international sont stationnés à tout bout de champ.
Sous les arbres, des groupes de femmes et d’hommes devisent, sereinement. C’est le personnel de la Banque centrale évacué de son lieu de travail. Cela, suite à un appel anonyme selon lequel une bombe serait posée à l’intérieur de la Tour. Si certains prennent l’affaire au sérieux, d’autres considèrent que c’est une fausse alerte à la bombe.
«Depuis 9h, on est évacués par la Police. Nous ne pouvons ni travailler ni rentrer chez nous. On nous a dit qu’il y aurait une bombe. Mais jusqu’à présent rien n’a été signalé», informe un agent. Son vis-à-vis d’ironiser : «Je pensais que vous êtes en grève.»
De l’autre côte de l’avenue Sarraut, un autre agent de la Bceao indique qu’avant-hier, jeudi, «le groupe électrogène avait pris feu. La veille, (mercredi) c’était un bureau du 10e étage. C’est pour ces raisons que l’alerte est prise au sérieux».
Les éléments de la Police et les sapeurs-pompiers font des allers-retours incessants. Mais, personne ne veut piper mot.
11 heures, un colonel de la sûreté publique sort des locaux. Interpelé, il confirme qu’effectivement, ils étaient contactés vers 10h, par les responsables de la Banque suite à un appel anonyme selon lequel une bombe serait à l’intérieur de l’établissement financier. «Les spécialistes sont à pied d’œuvre. Mais pour le moment, Ras (Rien à signaler : Ndlr) », informe l’officier de Police avant de prendre congé de ses troupes.
Dès que l’alerte à sonné, les autorités ont fait appel à des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) de la Police, du Génie militaire ainsi qu’à ceux du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (Gign). Equipés d’un robot appartenant à l’Armée, les spécialistes ont commencé la fouille.
OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE
11h 58, les travailleurs sont priés de regagner les bureaux. Quatre minutes après, ils ressortent et retournent sous les arbres. Ils commencent à s’impatienter. La fatigue se lit sur les visages. Certains veulent rentrer, mais leurs bagages sont à l’intérieur et l’accès est formellement interdit.
A 12h 06, le dispositif sécuritaire se desserre. Les policiers lèvent les barrages placés sur les deux avenues. L’autre partie de la presse, qui n’était pas au parfum de l’information, prend d’assaut la devanture du siège de la Bceao. Sans interlocuteur, ces journalistes poirotent. C’est l’omerta.
Vers 14 heures, une dame habillée en rouge et noir appelle les travailleurs devant le portail, sous un soleil de plomb. «Entrez un par un et présentez vos badges», scande un agent de sécurité.
A l’intérieur, les occupants des bureaux déjà fouillés sont invités à aller récupérer leurs affaires et rentrer tranquillement chez eux. Et aux autres d’attendre le passage des démineurs, avant d’entrer dans leur bureau. Ainsi, les lieux se vident petit à petit.
Des sources proches de cette affaire informent que les spécialistes ont fouillé jusqu’au 16e étage, mais rien n’a été trouvé. Elles en déduisent que l’affaire semble être un «canular». Une enquête a été ainsi ouverte pour identifier l’auteur. Selon ces sources, l’identification de l’auteur de l’appel téléphonique ne doit pas poser problème. Car, l’appel a été effectué à partir d’un téléphone fixe.
S’agit-il d’une véritable ou fausse alerte ? Les résultats de l’enquête édifieront l’opinion.
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