L’ONG Action – Solidarité en collaboration avec tous les acteurs impliqués dans le fonctionnement des « daaras » étaient en conclave durant tout le week-end à Dakar. Au cours de cette retraite, Il a été question, pendant trois jours, de diagnostiquer l’ensemble des difficultés que rencontrent les enfants talibés au Sénégal pour mieux de mettre dans de meilleures conditions, les apprenants des « daaras. Monsieur Habib Sy, Ministre d’Etat a représenté le Chef de l’Etat à la cérémonie d’ouverture.
Le Sénégal, c’est connu, a abrité des daaras célèbres dans le passé à l’instar de Coki, Tivaouane, Touba qui ont donné de grands érudits qui ont joué un rôle immense dans le rayonnement de l’enseignement coranique.
Les abris provisoires qui tiennent lieux aujourd’hui d’écoles coraniques et leurs maitres donnent une piètre figure des « daaras »de Coki, de Tivaouane et de Touba d’alors. Les « daaras » d’aujourd’hui concentrent des conditions de promiscuité, d’exploitation des enfants par leurs maitres coraniques qui en définitive ne leur enseignent aucun rudiment du coran. En effet, comme l’a souligné le Docteur Ciré Ly, Président de l’association Action-solidarité, « la problématique des « daaras » se pose dans un contexte de crise multidimensionnelle qui affecte tous les secteurs. Les « daaras » jadis considérées comme des creusets de savoir, de savoir-être et de savoir-faire se trouvent désemparées face à ce brouillage de valeurs et de repères ».
M. Ly constate qu’à la place des maitres coraniques qui servaient de boussoles sociales officient à présent des formateurs sans formation. La problématique des « daaras » est devenue une lancinante question à laquelle les acteurs veulent désormais apporter une solution. Le problème a gagné en ampleur non seulement au Sénégal, devenu une véritable plaque tournante, où le phénomène touche 40% des enfants qui errent dans les rues et dont la plupart viennent des pays de la sous-région.
La présence de la Gambie, de la Guinée, de la Mauritanie, tous pays concernés par le phénomène s’explique.
Pour le Représentant du Chef de l’Etat Habib Sy, la problématique des de daara est en train de trouver une solution. « Nous nous sommes toujours plaints du phénomène des talibés. Nous voulons instaurer des « daaras » modernes où on apprendra à l’enfant des langues internationales telles le français, l’anglais et l‘arabe à travers lesquelles le coran nous a été transmis. Avec les « daaras » modernes on apprendra aux jeunes talibés un métier pour qu’ils puissent avoir plus d’ouverture dans le monde », a indiqué M. Sy.
Le Professeur Ousmane Kane a rappelé les rencontres internationales de la Ummah islamique de Médine, du Bengladesh, de Djakarta, d’Afrique du Sud, de Malaisie et du Caire qui ont précédé la rencontre de Dakar.
Une délégation visitera aujourd’hui trois « daaras ». La rencontre de Dakar devra procéder à l’étude et à l’adoption du rapport général, fruit des réflexions en terre sénégalaise. En attendant, les ateliers se poursuivent.
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