Après Ndèye Sène qui s’est indignée (Voir Le Quotidien du 20 octobre 2011) des accusations de Abou Dia, chargé de mission à la Dtn de basket, sur des histoires supposées de mœurs dans la tanière, c’est au tour de Aya Traoré de monter au «cerceau». Jointe depuis l’Espagne où elle se trouve actuellement, la capitaine des Lionnes confirme leur décision de porter plainte contre Abou Dia, à qui elle demande d’apporter les preuves de ses accusations. En tant que capitaine des Lionnes, comment avez-vous accueilli la sortie du chargé de mission à la Dtn de basket, Abou Dia, portant sur des histoires supposées de mœurs dans la tanière ?
J’ai eu vent de cela en début de semaine. Je ne connais pas la personne qui a tenu de tels propos. Je ne sais même pas d’où est-ce qu’il sort, mais j’avoue que ce qu’il a dit est extrêmement grave. Dire qu’il y a des histoires de mœurs dans l’équipe, c’est grave comme accusations. Maintenant, c’est trop facile de faire une telle déclaration dans la presse sans pour autant divulguer les noms des mises en cause. Tout ce que je peux dire à ce monsieur-là, c’est d’avoir le courage de dévoiler des noms. Sinon, ce sont toutes les filles qui sont dans la sélection nationale qui sont indexées. Et ce n’est pas normal. S’il détient des preuves de ce qu’il avance, et cela j’en doute énormément, qu’il les sorte.
Quelle a été votre réaction à chaud suite à de telles accusations ?
Je me suis dit que c’étaient de simples rumeurs qui n’avaient aucun sens. On attend le lendemain d’une défaite en finale pour sortir des choses de ce genre. C’est juste une manière de nous salir. Mais que ce monsieur sache que dans cette équipe, il y a des femmes mariées, des gens responsables et professionnels jusqu’au bout des ongles.
Avez-vous été choquée ?
Je dirais plutôt que j’étais surprise. Je crois que pour quelqu’un dont on dit qu’il est chargé de mission à la Fédération, même si cela existait, il aurait mieux fait d’en parler en interne. C’est cela être responsable. Et non faire ce genre de déclaration dans la presse pour balancer des choses imaginaires. Mais que voulez-vous, c’est cela aussi les lendemains de campagne.
Ndèye Sène a révélé dans nos colonnes (Le Quotidien du 20 octobre 2011) que vous comptez saisir la Justice pour faire la lumière sur cette affaire. En tant que capitaine des Lionnes, allez-vous suivre cette démarche ?
Bien sûr ! Il faut que les choses soient clarifiées. On ne peut pas faire une telle déclaration à l’endroit de toute une équipe et qu’on tourne la page comme si de rien n’était. C’est trop facile. Ce monsieur va devoir s’expliquer et apporter la preuve de ses allégations. Pour le moment, on essaie de s’adapter dans nos clubs respectifs. C’est le début de la saison. On vient toutes de revenir. On a besoin de reprendre le train en marche, d’autant que les choses sérieuses ont déjà commencé avec le début du championnat. On n’a pas trop le temps de tergiverser ou encore de s’attarder sur des détails. Mais le moment venu on va officialiser notre démarche, car on ne peut pas laisser passer une telle affaire.
Avez-vous essayé de saisir les fédéraux pour avoir plus d’explications sur cette affaire ?
Non ! Comme je viens de le dire, ce n’est qu’en début de semaine que j’ai eu l’information. Et comme je n’ai pas beaucoup de temps, à l’image des autres, on se concentre sur nos clubs en ce moment. Mais on est souvent en contact.
Au-delà de cela, il y a le paiement des primes journalières de l’Afrobasket féminin que l’Etat reste vous devoir. Est-ce que cela a finalement été réglé ?
Non ! Il nous reste encore les primes journalières. Le ministre (Faustin Diatta) nous avait promis de payer toutes les primes, dès notre retour à Dakar. Malheureusement, rien n’a été fait. Cela équivaut au total à 150 000 francs Cfa pour chaque joueuse. Seulement, on ne veut plus parler d’argent, même s’il est vrai que c’est notre argent. Mais présentement, on a d’autres priorités que de réclamer encore de l’argent. On ne veut plus parler de primes. Les gens savent ce qu’ils nous doivent. Après avoir défendu les couleurs de notre pays, on souhaite maintenant se consacrer à nos clubs.
Justement, comment ça se passe en club ?
Tout se passe bien. Au fait, j’ai changé de club. J’étais au Club Basquet Olesa, mais maintenant je joue à Celta Vigo. J’ai rejoins le groupe le 7 octobre dernier. Je n’ai pas raté grand-chose. Même si les gens avaient pris une avance sur moi. La saison vient de débuter. Les gens savaient que j’allais venir avec un peu de retard à cause de l’Afrobasket. Donc, on avait déjà discuté de tout cela. Il n’y a pas eu de problème. J’ai pu disputer un match avec l’équipe. Le coach voulait que je sois dans le bain. C’était quand même plaisant. Il reste à peaufiner les systèmes de jeu. Je crois que j’ai le temps pour tout maîtriser et apporter un plus à l’équipe.
Et comment est l’ambiance à Celta Vigo ?
Il y a une bonne ambiance. C’est une équipe composée de jeunes joueuses avec des nationalités différentes. Il y a une Américaine, une Hollandaise, une Serbe je crois et naturellement des Espagnoles. Il n’y a pas d’autres Africaines par contre. Je suis la seule dans l’équipe. On s’entend super bien. Même si au niveau de la langue, je dois encore faire des efforts pour mieux communiquer avec le groupe (rire). Je commence à maîtriser la langue, c’est quand même ma deuxième saison en Espagne. Sinon, pour l’instant, je réponds souvent en anglais. Donc à ce niveau il n’y a pas de problème.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez avec ce changement de club ?
Il n’y en a pas vraiment. Sinon que c’est une équipe dans laquelle on apprend à se connaître. Il y a la langue, comme je l’ai dit tantôt. Je fais un effort. Au niveau de la vie quotidienne, l’Espagnol est d’habitude quelqu’un de très ouvert. Donc, je ne me sens pas trop dépaysée.
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ENTRETIEN AVEC… Aya Traoré, sur les accusations de Abou Dia : «Ce monsieur va devoir s’expliquer et apporter des preuves»
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