XALIMANEWS:Amanekh bande les muscles. Récent tombeur de Boy Baol, le lutteur de l’écurie Lébou Gui n’attend que la proposition d’un promoteur pour nouer son « nguimb ». Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il indexe sans mettre de gants ses adversaires. Dans son viseur, Papa Sow, Sa Thiés ou encore Lac de Guiers 2.
Que représente pour vous votre récente vitoire contre Boy Baol ?
« C’est une grande fierté pour moi de battre un lutteur comme Boy Baol. La lutte est ainsi faite. Beaucoup de gens pensaient que j’étais en fin de carrière. Je remercie le bon Dieu de m’avoir donné la victoire. Les gens disaient que je ne peux pas battre les jeunes lutteurs. Et à chaque fois, j’ai eu raison sur eux. Je suis de la même génération que ces lutteurs. En ce qui concerne Boy Baol, j’ai croisé des lutteurs qui sont beaucoup plus coriaces que lui. J’ai terrassé Lac Rose et Boy Niang en un temps record. Cette victoire m’a permis de revenir dans la course ».
Amanekh n’est pas un lutteur qui attend ses adversaires. Qu’est ce qui l’explique ?
« C’est juste une stratégie. Mais il faut que les gens sachent que j’ai fait du Mbappat (lutte sans frappe), avant de commencer la lutte avec frappe. Dans ce genre de combat, si tu n’es pas un technicien, tu ne va pas t’en sortir. Au début de ma carrière, j’observais un temps avant d’attaquer mon adversaire. Maintenant, je me dis que ça retarde le combat. Je mise beaucoup plus sur moi, que ce que mon adversaire me montre. Je sais qu’ils ne sont pas plus forts que moi. Je me dis que si je respecte mes entraînements et les consignes de mon coach, c’est certain qu’aucun lutteur dans l’arène ne peut me battre. C’est pour cela que lors de mon combat contre Boy Baol, je l’avais attaqué dès le coup de sifflet de l’arbitre, avant de le terrasser ».
Comment avez-vous préparé ce combat ?
« Après l’officialisation du combat, je n’ai fait que deux jours au Sénégal. Par la suite, je suis parti aux Etats-Unis. Pourtant, je venais juste de me marier. J’ai beaucoup travaillé là-bas, surtout la boxe avec de grands coachs. Si vous avez bien vu, j’ai perdu du poids lors de ce combat. Je n’aime pas la masse. Je me dis que ça va me porter préjudice, car je suis un lutteur vif. Quand je suis revenu, Papa Yada m’a tué dans les entraînements pour enlever toute la graisse. Nous avons travaillé sur la puissance et la résistance. En dehors du travail que j’ai fait aux Usa, je me suis aussi bien préparé au Sénégal. Je faisais beaucoup de contact raison. C’est pour cela quand l’arbitre a sifflé contre Boy Baol, j’ai vite abrégé le combat. Je peux dire que depuis ma défaite contre Ama Baldé, je suis devenu un autre lutteur. Je m’occupe de tout maintenant. Je gère presque tout, car je ne suis plus un jeune lutteur. Une ville comme Rufisque mérite d’avoir un grand lutteur. Mes jeunes frères qui y vivent doivent avoir une idole qui vient de la ville. C’est pour cela que je me tue pour porter très haut le drapeau de la ville ».
Quelle est la place du mystique dans vos combats ?
« Je pense que c’est très important pour un lutteur, même si les entraînements viennent en première position. Tu peux te préparer et une fois au stade, tu ne vois rien. J’en connais quelque chose. Mon combat contre Ama Baldé, je n’ai rien vu. Maintenant, je ne néglige rien. Je ne fais confiance à personne sur ce plan. Je ne veux pas douter une fois dans l’enceinte. Et pour le reste, je le laisse entre les mains du Tout-Puissant ».
Pourquoi vous aviez opté pour la bagarre lors de votre combat contre Boy Baol ?
« On a dit lutte avec frappe. Lors de mon dernier combat, j’avais beaucoup travaillé la boxe au États-Unis. J’avais beaucoup plus travaillé la boxe que le physique et la musculation. J’avais un entraîneur international là-bas. Il m’a fait progresser sur ce plan. Je travaillais le matin comme le soir. Et durant le combat, je l’ai appliqué ».
Quels sont aujourd’hui vos potentiels adversaires dans l’arène?
« Cette victoire me permet de revenir en force. J’ai beaucoup d’adversaires en ce moment. Papa Sow et Sa Thiès sont mes potentiels adversaires. Pour Papa Sow, on a été battu par le même lutteur. Aziz Ndiaye voulait mon combat contre Sa Thiès. Il a été battu par Boy Niang, alors que j’ai battu Boy Niang. Je pense que notre combat s’impose. Je n’exclu aucun lutteur. Il y aussi Tapha Tine et Lac de Guiers 2. Si un d’entre eux est prêt, je le suis ».
Les gens parlent de votre combat contre Modou Anta ?
« C’est un combat qui peut avoir lieu. C’est un potentiel adversaire. Un jour, s’il plait à Dieu on va se croiser. Je ne dirais pas qu’on ne va jamais se croiser. En lutte, il ne faut jamais dire jamais. Mais pour l’instant, je pense qu’on ne boxe pas dans la même catégorie. Mes adversaires se connaissent qu’ils viennent ».
On vous considère comme le lutteur qui freine les jeunes lutteurs ?
« Je remercie le bon Dieu pour ça. A chaque fois qu’un jeune lutteur arrive, les amateurs veulent que je le croise. Et à chaque fois, je prends le dessus. Aujourd’hui, j’ai réussi à freiner quatre jeunes lutteurs (Boy Niang, Lac Rose, Moussa Dioum et Boy Baol) ».
Quelle relation entretenez-vous avec les autres lutteurs rufisquois ?
« Tous les lutteurs de Rufisque sont mes frères. J’entretiens de très bonnes relations avec eux. On s’entre aide beaucoup lors de la préparation de nos combats. L’exemple le plus récent, c’est lors du combat de Domou Dangou. J’étais là-bas pour le soutenir. On était ensemble durant toute La préparation. Pour ce combat, si Sokh avait battu Domou Dangou, il m’aurait défié automatiquement. Nous sommes tous ensembles, que ça soit lui ou Mamaya. Nous ne sommes pas de la même écurie, mais on est des frères ».
Comment analysez-vous l’évolution de la lute dans la ville de Rufisque ?
« Pour moi, ça reste beaucoup. C’est une question que j’aime répondre. Si vous voyez des villes comme Parcelles et Guédiawaye, les autorités aident les lutteurs. Nous, nous n’avons pas ça à Rufisque. Il y a des gens qui sont là et qui peuvent nous aider. Mais ils ne le font pas. Aujourd’hui, je représente la ville de Rufisque. Et je pense que l’argent qu’ils donnent dans les soirées et autre, ils pouvaient nous aider. Nous travaillons jour et nuit pour porter très haut le drapeau de la ville. Donc, je pense que nous méritons d’être accompagnés lors de nos combats. On ne demande pas beaucoup, mais juste de l’accompagnement. Cela galvanise un lutteur. Pour dire la vérité, nous n’avons jamais reçu une aide du maire de la ville. Feu grand père Mbaye Jacques Diop, feu Ndiawar Toure et Mamaya nous aidaient lors de nos combats. L’actuel maire ne fait rien pour nous. Il doit nous aider, car les lutteurs qui sont dans les autres localités ne sont pas meilleurs que nous. Mais ils ont juste le soutient de leur autorités ».
Quel appel lancez-vous aux autorités et à la population rufisquoise ?
« Il faut que la ville sache que si nous remportons un combat, ce n’est pas notre victoire. Mais la victoire de la ville de Rufisque. Nous sommes nés et grandit ici. Je ne vois pas à quoi ça sert de supporter un lutteur d’une autre écurie, alors que nous sommes là. Ils doivent tous se lever lors de nos combats pour nous soutenir ».
Quelles sont les activités en attendant un prochain combat ?
Je fais mon maintien, en attendant les promoteurs. Si je n’obtiens pas de combat d’ici quelques semaines, je retournerais aux États-Unis pour reprendre mes entraînements. Cela me permettra de bien préparer la saison à venir ».