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Entretien avec Cheikh Ndoye : « On est dans un groupe abordable »

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Le football est sa passion, sa religion, pas encore sa bouffée d’oxygène. Il évolue à Yakaar. Mais comme beaucoup de jeunes de son pays, il espère saisir la balle au bond pour un rebond. L’imposant (1,90 m) gaillard n’a alors pas hésité à traverser la Méditerranée et bousculer les codes. Pour s’installer, à 32 ans, aujourd’hui parmi les 23 Lions de la Teranga qui défieront le monde en Russie à partir du 19 juin. Le Sénégalais n’en croit pas ses yeux.

Cheikh, vous voici de retour dans les Vosges, mais avec le maillot sénégalais sur le dos. Cela vous semblait-il impensable ?

C’est un rêve de gamin qui se réalise. On rêve d’abord d’être footballeur mais disputer à présent une Coupe du monde, c’est génial.

Vous avez toujours affirmé que l’on n’obtient rien sans travail. Vous confirmez ?

C’est vrai. Pour arriver là où je suis, le travail est primordial. Mais aussi, le Bon Dieu m’a donné la chance de pouvoir jouer et bien jouer au football. J’ai fait du chemin (rires).

Il avait commencé réellement à Epinal. À cette époque, pensiez-vous à tout cela ?

« Quand je suis venu à Epinal, je me rappelais de la Coupe du monde 2002 (le Sénégal avait été éliminé en quarts de finale par la Turquie). On avait tous été supporters et cela nous motivait tous. On avait envie de faire comme cette génération (dont Aliou Cissé, le sélectionneur en était le capitaine). Après, il y a une grande différence entre une envie et la réalité. Ce qui m’arrive, c’est un rêve.

Quels souvenirs ont ressurgi quand vous avez appris que vous alliez préparer l’événement à Vittel ?

J’étais venu ici trois fois avec Epinal. Avec la sélection, cela fait quatre. Mais c’est incomparable, c’est énorme. Franchement, je ne pensais pas revenir en tant que joueur. Je garde beaucoup de bons moments de mon passage à Epinal. Cela reste un tournant dans ma vie, comme Créteil ensuite et Angers, où j’avais le brassard de capitaine. Incroyable.

Faire partie de ce groupe est une chose, être titulaire une autre. Le plus dur commence-t-il vraiment pour vous ?

Au regard de mon parcours, je crois que je suis un privilégié. Disputer une Coupe du monde, ce n’est pas à la portée de tous. C’est une fierté. Je sais que rien n’est facile. Mais si je suis ici, c’est bien sûr pour m’imposer dans cette équipe. Je suis satisfait de ce que je fais. Mais le chemin a été long.

Pensez-vous que celui de la sélection peut l’être également en Russie ?

On est dans un bon groupe, abordable mais pas facile. On doit d’abord prendre les matchs les uns après les autres. Définir un objectif avant, ce n’est pas bon. On verra bien.

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