Entretien avec Ibrahima Sakho Président du RGSC : « le RGSC joue un rôle de facilitateur entre les acteurs économiques opérant au Canada et au Sénégal »

Les sénégalais du Canada célèbrent le Sénégal  ce mois-ci. Une série d’activités est prévue pour cette 7ème édition. Dans ce cadre, le président du Regroupement Général des Sénégalais du Canada, Ibrahima Sakho, s’est confié à Xalima. Une occasion pour en savoir davantage sur le RGSC et ses objectifs.

Comment préparez-vous le mois du Sénégal au Canada ?

Le Mois du Sénégal au Canada est l’événement majeur de la Communauté Sénégalaise du Canada. De ce fait, la préparation demande une bonne planification. Nous avons commencé la préparation de cette septième édition depuis le mois de septembre 2018 par un brainstorming en présence de tous les membres du Bureau Exécutif. Après avoir fait le bilan de la précédente édition, nous avons dégagé les grandes lignes de la présente édition et nous en avons profité pour nommer le Coordinateur du Mois du Sénégal et les Responsables d’activités. Un programme provisoire a été élaboré lors de cette réunion et le travail a commencé.

Cette année sera votre dernière à la tête de l’association. Si vous deviez faire un bilan de votre mandat, que diriez-vous ?

Il est très difficile pour moi de répondre à cette question. Je peux simplement dire que c’est le bilan d’une équipe solidaire et responsable. Ensemble, nous avons réussi à positionner le RGSC comme l’une des associations africaines les plus actives au Canada.

Cette responsabilité n’a-t-elle pas une répercussion sur votre vie de famille ?

Pour être honnête, je dirai oui sans hésiter. Je profite de cette occasion pour rendre un vibrant hommage à mon épouse qui m’a soutenu durant ces quatre années à la tête du RGSC. Elle a fait preuve de compréhension et de patience car elle était seule à s’occuper des enfants ; j’étais presque un SDF (j’espère que mon ami El Hadj Sidy Sarr ne lira pas ces lignes, rires…). C’est vraiment difficile de concilier vie de famille, travail et responsable d’association.

Pouvez-vous revenir sur l’impact économique qu’a votre regroupement ?

Il est très difficile de mesurer l’impact économique réel du RGSC car il va au-delà de tous les clivages. Je peux dire que le RGSC joue surtout un rôle de facilitateur entre les acteurs économiques opérant au Canada et au Sénégal. C’est la raison pour laquelle, nous organisons des journées économiques lors des différentes éditions du Mois du Sénégal afin de créer un espace propice au débat économique. Je profite de cette occasion pour remercier du fonds du cœur nos parrains ; Messieurs Pierre Goudiaby Atépa et Mansour Cama qui nous font l’honneur de se déplacer au Canada pour venir échanger avec nos compatriotes sur les perspectives et les grands enjeux économiques du moment.
Par ailleurs, le RGSC, en partenariat avec la Commune de Malicounda, vient de lancer un ambitieux programme d’habitat social pour ses membres. Monsieur Maguette Sène, Maire de cette commune qui avait fait le déplacement lors de la précédente édition du Mois du Sénégal, a beaucoup soutenu le RGSC pour la mise en œuvre de ce programme et je ne saurai assez le remercier.
Pour terminer sur ce volet économique, je signale que le RGSC a mis en place le Club des Entrepreneurs Sénégalais du Canada. Nous avons pour ambition de faire de ce Club le bras économique du RGSC et je sais que c’est dans l’ordre du possible car les membres de ce Club sont très déterminés à relever ce défi.

Comment arrivez-vous à relever le pari de l’organisation d’œuvres caritatives quand on sait que vous êtes dans le bénévolat ? En termes de ressources matérielle, humaine et financière

Vous pointez du doigt une problématique importante de la vie des associations comme le RGSC dont tous les membres sont des bénévoles. C’est simplement l’amour d’être au service de ses compatriotes qui constitue le fondement de l’engagement associatif. Heureusement pour le RGSC, l’équipe dirigeante consent beaucoup de sacrifices pour faire fonctionner le Regroupement et je sais de quoi je parle. Je leur tire mon chapeau et les remercie pour cette belle aventure que nous avons vécue ensemble durant ces quatre années.
La mobilisation des ressources financières et matérielles est un défi permanent car le RGSC ne bénéficie d’aucune subvention. Ce sont des mécènes comme Boucar Diouf, Cheikh Ahmed Tidiane Seck (ancien gardien de l’Équipe Nationale de football du Sénégal) et son épouse Adama Ndao, Pierre Goudiaby Atépa, Mansour Cama, l’Ambassadeur Sory Kaba et plusieurs autorités étatiques qui nous apportent leur soutien.
A côté de ces mécènes, le RGSC a développé des partenariats avec des sociétés comme la Royal Air Maroc (qui est notre principal sponsor depuis plus de dix ans), Téranga Gold, Square Union, Xalima, etc…
Les Entrepreneurs sénégalais établis au Canada font aussi partie des bailleurs du RGSC.

Quelles sont vos relations avec les autorités sénégalaises ? 

Les relations avec les autorités sénégalaises sont excellentes. La première d’entre elles, le Président Macky Sall, a toujours apporté un soutien financier et matériel au RGSC. Je profite de cette tribune pour le remercier d’avoir posé des actes qui vont contribuer à améliorer les conditions de vie des sénégalais vivant au Canada. Je peux citer par exemple la mise à notre disposition des ressources issues de la maison du Sénégal sise à Outremont afin d’acquérir une maison du Sénégal au Canada et la mise en place d’une mission permanente de confection des passeports. C’est un dossier que nous suivons de très près avec l’appui de Madame Viviane Bampassy, Ambassadeur du Sénégal au Canada. Le RGSC a déposé sur la table des autorités trois options pouvant nous permettre d’acquérir un immeuble et nous sommes à l’écoute. En tout cas, Madame l’Ambassadeur est très engagée pour l’aboutissement de ce projet.
Les relations avec l’Ambassadeur du Sénégal et son personnel sont excellentes et la collaboration est franche et dynamique. C’est ainsi que Madame Viviane Bampassy est pratiquement présente à toutes les activités organisées par les différentes associations sénégalaises.
L’Ambassadeur Sory Kaba, Directeur Général des Sénégalais de l’Extérieur et plusieurs autorités étatiques nous font l’honneur de faire des déplacements fréquents pour venir à la rencontre de la diaspora sénégalaise du Canada.
Le RGSC a eu aussi à rendre des visites de courtoisie à d’autres personnalités sénégalaises de passage au Canada comme les Maires Khalifa Sall, Talla Sylla, Abdoulaye Baldé et les Députés Mame Diara Fam et Ousmane Sonko.

Comment vous arrivez à faire en sorte que vos manifestations ne soient pas politisées ?

Il n’y a pas de secret. Il faut rester équidistant des différentes sensibilités politiques tout en entretenant de bonnes relations avec elles. C’est la ligne de conduite du RGSC.

Quels sont les mécanismes mis en œuvre par votre association pour venir en aide aux cas sociaux sénégalais présents au Canada ?

Le RGSC a mis en place en juin 2015 un Fonds Social et de Solidarité sous forme de mutuelle afin de pouvoir venir en aide aux Sénégalais en difficulté. Je dois avouer que les sénégalais adhèrent timidement au fonds. Je saisis de cette occasion pour lancer encore un appel à la communauté sénégalaise afin qu’elle s’approprie ce fonds en y adhérent massivement.

Quels sont vos derniers mots ?

Des mots de remerciements à mes proches collaborateurs du Bureau Exécutif et du CA (ils se reconnaîtront), aux sénégalais du Canada qui nous ont fait confiance pendant ces quatre années et à toutes les personnes qui nous ont soutenus de près ou de loin.
Des mots d’espoir car le RGSC est sur une belle courbe ascendante et je souhaite que nos successeurs fassent mieux que nous pour encore franchir d’autres paliers afin que le RGSC puisse jouer son rôle de leader des associations africaines.
Je ne saurai terminer sans magnifier l’accompagnement médiatique de Xalima.