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Entretien exclusif avec Idrissa Seck: « je n’appartiens pas à ce Pds là : Pabi, domji, soxna si. « 

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Aux Directeurs de radios et de chaînes de télévision, la balle est désormais dans votre camp. Idrissa Seck a répondu favorablement à l’invite que lui a faite hier le président de l’Assemblée nationale de débattre publiquement de « toutes les questions ». Joint depuis Paris où il séjourne actuellement, l’ancien Premier ministre (Novembre 2002-Avril 2004) revient dans cet entretien sur toutes les questions qui agitent le Parti démocratique sénégalais.

L’As : Dans notre édition d’aujourd’hui (Ndlr hier), Mamadou Seck, le président de l’Assemblée nationale vous a invité à un débat public et contradictoire. Qu’est-ce que vous lui répondez ?

IDRISSA SECK : Une réponse très simple. J’accepte son invitation. Et je souhaite que la presse nationale, voire la presse internationale, l’organise au plus vite. Mamadou Seck est une personnalité du pays, puisque, vous l’avez dit, il est le président de l’Assemblée nationale qui est le lieu où s’élaborent les lois de notre pays. C’est un frère de parti dont je n’ai aucune raison de douter de la rigueur intellectuelle et surtout du souci de la défense de la vérité et de la loi. Je pense que, comme moi, il ne voudra pas de la violation de la loi, de notre charte fondamentale, de notre Constitution. Un tel débat serait à l’avantage de notre système démocratique et participe du renforcement de notre démocratie. C’est à l’avantage du Sénégal. Je ne peux qu’y souscrire.

Vous dites que vous aimeriez que le débat se tienne le plus rapidement possible, alors que vous êtes hors du territoire. Comment, peut-on l’organiser ? Quand reviendrez-vous ?

Mais, je ne suis pas à un billet d’avion près (rire). Même demain matin, ce n’est pas un problème. Pour l’intérêt du pays, je peux rentrer dès demain. Dès que vous aurez retenu une date, moi je suis au Sénégal. Donnez moi juste 24h, le temps de régler quelques dispositions pratiques. Mais ce n’est pas cela le plus important.

Vous évoquez l’intérêt du pays en parlant de la non recevabilité de la candidature de Wade. En quoi est-ce l’intérêt du pays ? Est-ce que ce n’est pas simplement l’intérêt des libéraux ?

Non pas du tout ! Vous savez, une société, quelle qu’elle soit, est fondée sur le respect par tous ses membres, des règles et chartes convenues ; sinon, c’est la jungle. L’intérêt premier de toute société, et d’un Etat en particulier, c’est le respect par tous de la Loi. A partir du moment où il est possible à quelqu’un de violer la loi, surtout la Constitution, il n’y a plus de société, il n’y a que le règne de la force. L’Etat, dans l’histoire humaine a émergé en moins (-) 2800 en Egypte, pour résoudre un problème de partage de l’eau entre les peuples qui étaient en amont et ceux qui étaient en aval. Les gens étaient fatigués de régler ça. Par la force, ils ont trouvé en leur sein un pharaon dont le rôle principal était de régler ça. Et donc, tout le monde a les règles du jeu et c’est cela le fondement d’un Etat. Donc, la défense du respect par tous de la Loi et de la Constitution, est le premier fondement qui garantit la stabilité d’un pays, d’un Etat. C’est de cela qu’il s’agit. Et c’est cela l’intérêt du Sénégal. L’intérêt du Sénégal, l’intérêt de chaque citoyen, de chaque citoyenne, c’est que personne ne puisse violer la Loi. Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, Mamadou Seck, Massamba ou Mademba… Il s’agit simplement de voir si la Constitution du Sénégal permet à quelqu’un d’avoir trois mandats, ou bien, si la Constitution dit que le nombre de mandats est limité à deux.

Certains vous opposent quelquefois la première proposition que vous aviez faite de proroger le mandat du Président actuel jusqu’en 2014 et d’organiser des élections libres et transparentes. Est-ce recevable ?

Non ! Je n’ai jamais fait cette proposition. J’ai présenté cette possibilité et cette hypothèse comme faisant partie des possibilités qui existaient. Parce que le débat actuel, c’est que c’est la Constitution actuelle qui interdit au président de la République actuel d’avoir plus de deux mandats. Ça veut dire qu’il a la possibilité de modifier cette Constitution là pour la conformer à des choix politiques. Donc, si on veut cerner le débat dans sa totalité, on est obligé d’intégrer cette possibilité. Parce que s’il modifie la Constitution, en empruntant les voies légales, personne n’aura rien à lui opposer. Et dans ces hypothèses-là, il y a deux possibilités. Soit il modifie la Constitution en disant : « maintenant, la limitation du mandat à deux que j’avais introduite, je l’enlève et je retourne à la Constitution de 1963 sous Senghor et Diouf. Il n’y aura pas de limitation ». Auquel cas, il aurait le droit d’avoir le nombre de mandats qu’il veut. Soit il modifie la Constitution en disant : « en 2008, j’ai changé la durée du mandat et ce n’est plus un quinquennat, c’est un septennat. Je demande à vous Sénégalais de me permettre d’appliquer la nouvelle durée à mon mandat en cours ». Au quel cas, c’est l’hypothèse d’une prolongation jusqu’en 2014. Mais moi Idrissa Seck, je n’ai pas demandé que l’on prolonge le mandat jusqu’en 2014, en tant que proposition émanant de moi. Ce n’est pas une proposition émanant de moi.

C’est Idrissa Seck, qui veut fermer la totalité du débat, qui veut conclure dans l’analyse. Parce que, si on se limite simplement à dire que la Constitution actuelle stipule qu’il ne peut pas…, qu’il ne peut pas…, on se réveille un matin, il propose un référendum et il dit que maintenant, il n’y a plus de limitation à deux, le nombre de mandats est illimité. Qu’est-ce qu’on dit ? Personne n’aura plus d’arguments légaux contre lui. Un homme politique, un leader doit avoir une vision longue. Et, quand il se prononce sur un débat, il ne doit pas se limiter aux circonstances du moment où il prend la parole. Il doit autant que faire se peut faire fonctionner son imagination et intégrer toutes les possibilités.

Sauf que ces cas de figure ne seront en rien conformes à la démocratie…

Ah oui ! absolument…

Et les démocrates vont se lever pour dénoncer cela ?

Les gens pourront se lever pour s’y opposer au plan démocratique et politique. Mais, pas au plan légal et constitutionnel. Naturellement, au plan politique et démocratique, changer les règles du jeu à un an de l’élection, ça serait inacceptable du point de vue moral et politique. Mais ça reste une possibilité légale.

Et vous vous opposeriez à cela ?

Bien évidemment ! Ce serait un combat politique. Ce ne serait plus un combat de respect ou non de la Constitution. Parce que là, il l’aurait modifiée pour la conformer à ce qu’il veut.

Vous voulez continuer le combat au sein du Pds, alors que vous savez que vous serez toujours minorisé dans les instances de décisions. Est-ce que ce n’est pas un combat pieux que vous menez finalement ?

Alors, vraiment les mots ont un sens très significatif. Les instances de décisions du Pds sont définies dans les statuts du Pds. C’est le Congrès, qui est une Assemblée de l’ensemble des militants, qui est l’émanation des fédérations départementales du parti. C’est à dire que les 45 départements envoient leurs délégués, c’est ça qui fait le Bureau politique. Plus certains membres nommés par le secrétaire général national. Voilà les instances de décision. Le Comité directeur est une instance de réflexion et d’orientation. Il n’a aucun pouvoir de décision sur les sujets qui engagent la vie du parti. Pour le choix du candidat, l’article 20 du règlement intérieur est formel. C’est sur proposition du Bureau politique que le Congrès en décide. Ce n’est pas le Comité directeur. Donc, voilà les instances de décision. Maintenant, à l’état actuel… (Ndlr : il ne termine pas sa phrase).

Vous avez tous entendu le secrétaire général, Abdoulaye Wade, dire que le processus de renouvellement qui avait commencé, il va le bloquer au niveau des secteurs. Les secteurs, ce sont les groupes de cent (100) militants. Donc, aujourd’hui, si quelqu’un veut définir le Pds, il le définit comme un ensemble de militants (mi) qui achètent une carte à 100f, regroupés au sein d’un ensemble de secteurs (si). Point ! voilà… Vous savez…Cheikh Tidiane Sy m’a dit au Comité directeur : « vous êtes qui vous ? » Mais, je suis qui ? Je suis le deuxième choix des Sénégalais après Wade en 2007. Donc, assis sur un gros stock en terme de suffrages. A l’opposé de quelqu’un comme lui, il n’a rien gagné. Il est un fonctionnaire qui ne doit son existence qu’à la plume de Wade. Ça ne repose sur rien du tout. Donc, aujourd’hui, le Pds, ce n’est pas le Comité directeur, puisque là-bas, ce sont des fonctionnaires que Wade nomme. Ce sont les secteurs que vous entendez se prononcer tous ces jours-ci à la base : Matam, Kaolack, Guédiawaye…

Linguère aussi…

Oui, Linguère aussi. C’est ça le Pds. Moi, c’est à ces gens que je m’adresse. Attention ! Moi, Idrissa Seck, je défends les intérêts du Sénégal et des Sénégalais. Pas les intérêts d’un homme, sa famille ou un clan. Je défends la vérité en toutes circonstances. Ma parole n’a jamais varié. J’ai toujours dit que j’appartiens au Pds, au sens des hommes et des femmes qui y partagent des valeurs de démocratie. Qui y sont majoritaires. Donc, parler de minorité, c’est ridicule. Ils disent qu’il y a eu des prises de positions ? Est-ce que vous avez entendu les fédérations des 45 départements du Sénégal s’en prendre à moi ? Vous n’avez entendu que des secteurs réunis pour me féliciter. C’est tout ce que vous avez entendu. C’est ça le Pds. Où est l’autre Pds ? L’autre Pds, c’est la Génération du concret. Maintenant, moi, je n’appartiens pas à ce Pds là : Pabi, domji, soxna si. J’appartiens au Pds, Parti démocratique sénégalais.

En parlant des challengers qui pourraient se présenter pour des primaires au Pds, vous n’avez pas cité Me Ousmane Ngom. Est-ce une omission ou estimez-vous qu’il n’est pas votre alter ego ?

Non, non… C’est une simple omission. La liste que j’ai donnée n’est pas exhaustive. Le Pds est bourré de cadres, des hommes d’une très grande valeur. Abdou Fall en fait partie… D’autres cadres du Pds ont parfaitement les moyens politiques et intellectuels de briguer les suffrages des militants. Ousmane Ngom en fait partie. Ousmane Ngom est un frère à moi. Dans la vie, il nous arrive tous de poser des actes qu’on regrette après. Des actes qu’on efface après. Il était parti, il est revenu dans le parti. Il a exactement les mêmes droits que moi dans le parti. C’est tout à fait un challenger. C’est un challenger que je considère. Moi, je considère tout le monde. Tous les militants. La seule personne que j’exclus, c’est Abdoulaye Wade. Parce que, c’est la Constitution qui lui interdit de briguer un troisième mandat. S’il modifie la Constitution et qu’il se donne ce droit-là, les données changent. Voilà ! Je ne suis pas contre lui, mais je suis contre la violation de la Constitution.

Dans ce cas, même Karim Wade est un challenger éventuel…

Evidemment ! c’est un militant. S’il laisse tomber son association privée là et qu’il joue son rôle de militant du Pds, il peut être candidat et solliciter les suffrages des militants du Pds et des Sénégalais. La seule chose que je refuse, c’est la dévolution monarchique du pouvoir, la violation des règles de la démocratie et la violation de la Constitution par dessus tout.

Depuis quelque temps, on ne vous entend parler que de politique, alors que les Sénégalais sont confrontés à des problèmes plus importants : carburant, électricité…

( Il coupe) Non, non… ! Là, vous n’êtes pas juste. Soit vous n’êtes pas juste, soit…vous n’avez pas lu votre propre presse. Vous avez bien vu que quand j’ai commencé à reprendre la parole, j’ai parlé des daaras, j’ai parlé de l’énergie. A ce propos d’ailleurs, les solutions que je préconisais ont été empruntées. Notamment la mise en place d’un comité qui regroupe des cadres compétents, le recours à l’expertise des compétences avérées avec l’appel à Cheikh Tidiane Mbaye… Non ! le débat, je l’ai repris sur le problème des Sénégalais. Le sens de mon combat est unique. C’est la défense des intérêts des Sénégalais et du Sénégal. Pas la défense des intérêts d’un clan. Vraiment, il faut être juste avec moi…

Entretien réalisé par Cheikh Oumar NDAW

lasquotidien.info

8 Commentaires

  1. ooooh je peux pa vous dire combien de ce goss est courageux il faut pour lui il peu faire kelke chose pour le sénégal soyez objectif et lisez ce kil di bien l’homme nest pas parfait ……………………..

  2. vous ne savez qu’utiliser des grands,(machiavelisme ,tortuosite= sans jamais argumenter ,parce que justement vous aurez aucun argument valable contre idy;je vous invite a ecouter le temoignage de pape diop; dans (pape diop ensence idy) et vous aurez un aperçu de l’homme

  3. ne besse pas les ces les senegalais qui von choisir en 2012 pas la minorité du pds les enculer de wade qui a 95an qui ve ve brigue un manda les senegalai ne von pas acepeter les senegalai son avec tois idy le 4 president du senegal

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