La situation née des dernières sorties d’Idrissa Seck contestant la candidature de Me Abdoulaye Wade à la prochaine présidentielle, est prise très au sérieux par les libéraux, malgré certaines apparences. A Thiès, ils redoutent le scénario de 2007, marqué par la victoire d’Idrissa Seck dans les différentes cités religieuses. En tout cas à Tivaouane, une stratégie politique est en train d’être concoctée pour freiner tout essor politique de l’ancien Premier ministre dans la cité religieuse.
Les enjeux politiques sont énormes autour de la présidentielle de 2012, surtout entre le PDS et l’ex Rewmi d’Idrissa Seck. Né des flancs du PDS avant d’y retourner à la suite d’initiatives allant dans le sens de retrouvailles de la grande famille libérale, le Rewmi constitue une menace électorale pour le Sopi. L’illustration la plus parfaite en a été donnée par les résultats officiels de la présidentielle de 2007, qui ont placé Idrissa Seck à la seconde place, derrière Me Abdoulaye Wade, candidat de la coalition sopi. Dans le département de Thiès, Idrissa Seck avait réussi un grand coup en battant le candidat du sopi dans les différents foyers religieux, ce qui avait constitué en son temps un symbole d’une extrême importance.
C’était le cas à Ndiassane, Keur Mame El Hadji, Thiénaba, Tivaouane où il avait engrangé 8.477 voix contre 4.833 pour Me Abdoulaye Wade sur les 17.924 suffrages valablement exprimés. La menace est plus que jamais présente, d’autant plus qu’à la suite des récentes sorties d’Idrissa Seck théorisant l’irrecevabilité de la candidature de Me Abdoulaye Wade, le clash est presque consommé ; ce qui devrait se traduire par la candidature du maire de Thiès. En tout cas à Tivaouane, une stratégie politique est en train d’être concoctée, pour éviter qu’un tel schéma ne se reproduise ; d’autant plus que la semaine dernière, les « rewmistes » se sont fortement mobilisés pour marquer leur soutien total à Idrissa Seck dans son combat au sein du parti. Lors des locales de 2009, c’était la peur bleue dans les rangs des libéraux, fortement divisés dans la commune de Tivaouane.
Il a fallu l’intervention personnelle du porte-parole Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine » pour l’intégration de la sensibilité de Rewmi dirigée par Cheikh Diouf dans la liste du sopi. C’est dans le cadre de la mise en place d’une stratégie pour sécuriser le sopi que le député Astou Kane Sall a présidé ce week-end une assemblée générale, au cours de laquelle les militants n’ont pas mis de gants pour l’attirer l’attention des responsables libéraux sur le caractère impératif d’une unité dans les rangs pour aborder les élections. Dans le cas contraire, notent-ils, le réveil brutal est inévitable au lendemain du 26 février 2012.
Pour le député Astou Kane Sall, qui a pris l’engagement de s’investir pour l’unité, c’est un grand défi pour les libéraux de Tivaouane de gagner en 2012, car la victoire de 2009 a été réussie avec le Rewmi. Elle affirme s’être déployée pour que les rênes de la commune ne tombent pas entre les mains de Cheikh Diouf de Rewmi, pour la simple raison qu’elle travaille pour le parti et c’est cela qui était l’intérêt du parti. Pour elle, l’important est maintenant d’aller vers le montage des secteurs, pour mieux canaliser les militants à la base.
En outre, l’opération serait un instrument performant pour mieux orienter le travail politique en mettant les bouchées doubles sur les points bas qui avaient permis à Rewmi de gagner en 2007 dans la commune. Selon elle, les arguments ne manquent pas, car Me Wade a réalisé 22 kilomètres de route dans le périmètre communal, sans compter les 100 milliards pour moderniser la ville et la promesse ferme d’achever les travaux de la grande mosquée El Hadji Malick Sy. Pour toutes ces raisons, conclut-elle, les libéraux de Tivaouane n’ont pas droit à l’erreur.
Mbaye SAMB
lasquotidien.info
