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Et si la littérature sénégalaise, africaine renaissait avec Mbougar ! ( Par Ibrahima Traoré)

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Ce prix est avant tout celui de la consécration d’un génie, d’un amoureux de la littérature, d’un passionné des lettres. Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années disait Pierre Corneille. Nous n’avions jamais douté que cet auteur hors pair allait brillamment marquer l’histoire de la littérature. Ce qui ébahit chez Mbougar c’est cette précocité intellectuelle, cet esprit philosophique, cette écriture si élégante, cette connaissance qui semble si intarissable, cette culture si abondante qui témoigne d’une insatiable curiosité, cette hauteur de vue si remarquable, cette force du propos si frappante, cette créativité si transgressive par moment, ce foisonnement des idées si éblouissant. Chez lui tout semble friser la perfection.

Quand on lit Mbougar on le déguste à petites bouchées gourmandes. Oui, ce qui frappe de prime abord chez cet esprit brillant c’est : une certaine force d’écriture sans commune mesure avec celle des écrivains chez qui l’apparence tient lieu de fond, une certaine élégance dans le style, une certaine clarté dans la formulation, une certaine audace dans le questionnement, une certaine obsession dans la délicatesse, une certaine finesse dans l’analyse.
Nous avouons ce petit péché mignon qu’est ce chauvinisme assumé quand il s’agit de parler de notre compatriote Mbougar même si nous savons que s’il y a une obsession chez lui c’est celle de ne pas être dans le repli identitaire et le tropisme culturel car il se veut un homme libre, débarrassé de toute coordonnées ethniques, de toute exacerbation des particularismes. Mbougar ne veut pas être confiné dans le cloisonnement sectaire. Sa ligne de mire est l’aspiration d’un universel qui transcende les communautarismes car Mbougar appartient à l’humanité, son œuvre fait maintenant partie du patrimoine culturel mondial ! Autant de richesse, autant de valeur ne sauraient être l’apanage d’un seul pays fût-il celui du chantre de la négritude. Sa pensée n’est pas prisonnière d’une appartenance identitaire, elle n’est pas cloisonnée, elle est dynamique, rebelle, mouvante, subversive.

Chez Mbougar les choses ne sont pas seulement dites, elles sont bien dites. L’argument est puissant, la remise en question permanente et la pensée cohérente.
Si le chef d’œuvre que constitue la plus secrète mémoire des hommes était un secret de polichinelle pour les passionnées de littérature, cette consécration qu’est le prix Goncourt fait que ce bijou ne sera plus un secret pour personne. Ce livre fait maintenant partie des grands livres qui font prendre à la littérature une nouvelle direction qu’elle n’aurait sans doute jamais prise. Il y aura un avant Mbougar et un après Mbougar. Cela va sans dire.
Cette distinction de Mbougar est une chance pour la jeunesse sénégalaise car Mbougar rame à contre-courant de sa génération celle qui symbolise le degré zéro de la pensée, l’aplatissement généralisé de la culture dans une société où le savoir est dévalorisé, le livre relégué au second plan, la culture négligée sous les coups de boutoir d’une culture au rabais avec son corollaire une crétinisation des esprits. Halte à cette école qui forme des incultes hautains et qui produit des techniciens maitrisant parfaitement leurs domaines mais ignorant curieusement tous les autres domaines.
Oui, la jeunesse sénégalaise en particulier et africaine en général engloutie dans la trivialité ambiante où la misère intellectuelle est plus la règle que l’exception a besoin de Mbougar pour élever le niveau. Mbougar est l’illustration la plus éloquente de ce que l’école sénégalaise peut encore produire d’exceptionnel.
QUE DIT MBOUGAR ? QUE NOUS APPORTE MBOUGAR ?
Invité hier sur France 5, dans l’émission littéraire la grande librairie, notre brillant Mbougar à la question de l’animateur : Qu’est-ce qu’une vie sans littérature Mbougar nous sert une réponse sublime : « ce serait une vie de réponses » (ngor si aka mô dégueu). Nous avons particulièrement aimé le caractère laconique et assez ramassé de la réponse qui pourtant n’a pas amoindri la force du propos.
Mbougar avec le talent qu’on lui connaît fustige à travers sa réponse la mise en sommeil de la pensée. Il nous demande de bousculer nos certitudes et de considérer les questions plus importantes que les réponses comme l’avait déjà suggéré Vladimir Karl Jaspers.
Mbougar nous apprend que nous ne pouvons pas faire l’économie de la réflexion qui est un exercice solitaire avec ses exigences et ses risques. Pour ce faire, nous devons opter pour le pari de l’intelligence, briser l’omerta, éviter les conformismes. Entre la prétention du dogmatique et le renoncement du sceptique, il y’a place à une démarche qui ne conçoit la vérité ni comme définitivement possédée ni comme irrémédiablement ajournée : elle consiste à rechercher celle-ci avec lucidité en rejetant les justifications consolantes et les explications rassurantes.
Finalement, en une phrase Mbougar nous aide à mieux comprendre la formule coranique  » Allahou ahlem » : Dieu est le plus savant.
Que nous apporte la lecture des livres de Mbougar ? Rien suis-je tenté de dire. Mbougar n’est pas un utilitariste car le travail de Mbougar a pour objet la beauté et l’émotion ni plus, ni moins et c’est déjà beaucoup. Claude Roy ne disait-il pas que : « la littérature est parfaitement inutile : sa seule utilité est qu’elle aide à vivre » c’est pourquoi nous avons la faiblesse de croire que sa place ne doit pas être résiduelle mais centrale.

Ibrahima TRAORE

3 Commentaires

  1. Tout à fait vrai ! Tout sénégalais ou africain, comme l’indigne populiste ignare Dame Mbodj, qui n’est pas fier de ce prestigieux prix d’un digne et intelligent fils du pays, n’est rien d’autre qu’un minable jaloux, un éternel looser, un vaurien attardé, un obscurantiste malade. Mbougare Sarr est définitivement entré dans l’histoire et la consécration, ses ennemis nègres sont eux définitivement enterrés par l’histoire et la régression.

  2. Niak Fahida. Au lieu de faire la promotion de la riche littérature avec nos riches langues locales, vous célébrez ce nègre de service de Bougar, un défenseur de la maudite race des homosexuels. Le Français sera une langue morte sous peu. Le développement économique de l’Afrique passera par l’expression des africains avec leurs langues et non avec celle des sales racistes négriers français.

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