Nous avons besoin aujourd’hui d’une école sénégalaise inclusive, où l’offre des daaras aurait une place significative. Toutefois, il me semble important de saisir cette opportunité offerte par les nouvelles autorités aux acteurs des daaras, afin qu’ils élaborent des stratégies pour ancrer véritablement l’offre d’enseignement et d’éducation des daaras dans les composantes et les alignements pédagogiques de notre école sénégalaise. Une école qui répondra enfin à une
demande sociale longtemps attendue par une partie significative des parents d’élèves. En effet, cette dualité qui a longtemps existé doit être rompue, voire dépassée, mais à travers une démarche systémique qui fasse appel à la performance scolaire et aux besoins réels du marché de l’emploi, tout en préservant les valeurs intrinsèques et religieuses de la société sénégalaise.
Il est temps d’explorer davantage ce modèle de Daara, qui regroupe de nombreux
éléments pédagogiques et constructifs pour le développement de l’enfant. Combien de théories innovantes en sciences de l’éducation y trouvent des racines profondes ! À titre d’exemple, on peut citer les similitudes entre le socioconstructivisme et l’approche de l’éducation dans les anciens daaras. Sur cette base, une articulation mutualisée des deux types d’écoles pourrait être envisagée. Ce métissage pourrait apaiser les sceptiques qui se questionnent sur le modèle d’école que nous souhaitons.
Ainsi, la notion de JUBANTI devrait bel et bien trouver son application significative dans le domaine éducatif et dans la promotion de l’égalité des chances pour tous les enfants, quelle que soit l’école que leurs parents choisissent. Il est important de rappeler que l’inclusivité de l’offre éducative contribue considérablement à la qualité d’une école moderne et innovante.
Mouhamadou Fadil KANE, Docteur en Sciences de l’Éducation, Enseignant Chercheur au département d’Arabe-à la FASTEF- UCAD. Ancien membre du conseil au programme en Petite Enfance-Faculté-Education Permanente- Université de Montréal Canada.