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Et si WADE cherchait le chaos ?

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Le 19 Mars 2000, après 40 ans de règne, le Parti Socialiste cède le pouvoir au Sénégal. C’était l’alternance. Abdou Diouf, successeur de l’ex président, Léopold Sedars Sénghor, admet avec humilité sa défaite et remet le sceptre à Abdoulaye WADE.
Abdoulaye WADE avait promis à des millions de Sénégal les bases d’un Sénégal moderne, tant au plan social qu’économique. Il incarnait, sans peut-être le savoir, le renouveau institutionnel.

WADE ou la trahision

Mais après quelques mois de gouvernance, il finit par trahir ceux qui l’avaient porté au pouvoir : Il trahit d’abord le peuple qui n’a fait autrement qu’exprimer son désire intense de changement de régime sous la profonde motivation de voir le Sénégal dans la voie de la modernité. Ensuite, Abdoulaye WADE trahit également ses alliés (Moustapha Niasse de l’AFP, Abdoulaye Bathily de l’UJTL, Aamth Dansokho du PIT etc.) qui l’avaient aidé à gagner la confiance du peuple à qui ils avaient donné la consigne de vote… Conclusion : Après 26 ans d’opposition, WADE devient ainsi, PAR DÉFAUT, le troisième président du Sénégal.

Attention, je dis donc que tout est loin d’être parfait, mais les sénégalais qui l’avaient « élu » ne lui demandaient pas d’être parfait, non plus. Certes, ils l’avaient « choisis » avec la claire conscience de son âge et de ses limites, mais ce que le peuple sénégalais lui demandait, c’était donc « d’asseoir les bases d’un Sénégal moderne et de transmettre le témoin à la nouvelle génération de décideurs. »

En 2001, les sénégalais votent par voie référendaire l’adoption de la nouvelle constitution sénégalaise. La durée du mandat est ramenée de 7 ans à 5 ans et le nombre limité à deux : « La durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire ou constitutionnelle. » (Article 27 de la Constitution).

En 2002, toute l’attention de la nation sénégalaise restait figée sur la coupe du monde qui se déroulait en Corée et au Japon. Pour la première fois, les lions de la Teranga (équipe nationale du Sénégal) disputaient la coupe du Monde. Un grand événement pour le Sénégal. La participation des « lions » à la compétition devient ainsi le nouveau objet de distraction des sénégalais. Ils ne vivaient que du Foot, tout le reste n’avait pas d’importance, même le retour du fils du président au palais, Karim WADE, au près de son père.
A l’insu du peuple sénégalais, WADE FILS grimpait d’une part les échelons et d’autre part, WADE PERE lâchait un à un ses anciens camarade de guerre.
Le doute s’installa dans le camp de la majorité présidentielle. Nommé premier ministre dans le gouvernement de WADE, Moustapha Niasse quitte aussitôt son poste pour être succédé par Mme. Mame Madior Boye. Ce fut également le tour de tous les autres anciens compagnons ayant participé à l’élection d’Abdoulaye WADE : Abdoulaye Bathily, Landing Savané etc. Certains d’entre eux ne se reconnaissaient plus le nouveau visage du président, d’autres furent révoque de manière surprenante du gouvernement. Et le peuple demeure dans le doute…

WADE consomme ainsi la rupture avec ses anciens alliés et dérobe, en 2007 le suffrage universel pour la deuxième fois. Le PS, principal parti d’opposition avait accusé le parti au pouvoir d’avoir eu recours à « des doubles inscriptions et des doubles votes » pour se livrer à des fraudes de façon massive. Le fichier électorale suscite des débats.

Mais en 2007, c’est surtout l’affaire des chantiers de Thies où l’ancien premier ministre de WADE, Idrissa Seck, était accusé de détournement de fonds politiques appartenant à Abdoulaye WADE. Les dossiers commencent ainsi à pleuvoir. Les mains de WADE devenaient alors tâchées de scandales financiers et fonciers, de corruption relayée à la Maison Blanche par l’ambassadrice des U.S.A au Sénégal etc.
L’histoire de la mallette d’argent d’Alex, ancien représentant du FMI au Sénégal qui, à la fin de sa mission, avait reçu plusieurs millions de francs des mains de hautes autorités sénégalaises en guise de « cadeaux » faisait ainsi tomber l’autre parti du voile qui restait Abdoulaye WADE, désormais complètement « nu » aux yeux du peuple sénégalais et de la communauté internationale.

Pour aller loin dans sa provocation, Abdoulaye WADE continue de snober les sénégalais que sa femme, Viviane WADE, taxait de « vendus ».
Pendant ce temps, son fils, Karim WADE, continuait dans sa marche vers le… trône ! Après les chantiers de l’ANOCI pour la grande conférence de l’OCI (Organisation pour la Coopération Islamique) dont il a été confié, Karim WADE devient rapidement l’indoublable : ministre d’État, de l’énergie, de la Coopération internationale, des infrastructures et des Transports aériens…

Une dévolution monarchique en vue ?

Pour le moment, WADE ne voit aucun moyen de faire « avaler » sa pilule (Karim WADE) aux sénégalais. Après maintes tentatives, le président WADE pensait avoir trouvé la portion magique pour forcer son projet monarchique : un poste de vice-présidence où le président lui-même serait élu avec seulement 25% des voies.
Mais le 23 Juin dernier, les sénégalais étaient descendus dans la rue pour demander le retrait immédiat du projet de loi alors soumis au vote des députés à l’assemblée nationale. Sous la pression de toutes les forces conjuguées de toute la diaspora sénégalaise, le projet de loi est abandonné.

Aujourd’hui, âgé de près de 90 ans, WADE soulève la question de son troisième mandat. Le vieux est conscient des risques, notamment judiciaires, que lui et sa famille courent en cas de victoire de l’opposition en 2012.
Pourtant, le président candidat avait lui-même affirmé qu’il ne se présenterait pas candidat en 2012. Voici le lien de la vidéo dans laquelle il affirmait ne pas pouvoir se représenter en 2012 : video Wade .

Dans la nouvelle constitution votée en 2001 par voie référendaire, « la durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire ou constitutionnelle. » (Article 27 de la Constitution que vous trouverez ici : constituion sénégalaise.

Maintenant la question qui se posait était de savoir comment faire valider sa candidature ?
Actuellement, tous les regards se tournent vers le conseil constitutionnel qui devra départager Abdoulaye WADE et l’opposition appuyés de différents mouvements civils tels que M23 ou Y EN A MARRE.
En Octobre, Malick Noel Seck, sécretaire Général de la Convergence Socialiste saisit les sages dudit conseil constitutionnel pour attirer leur attention sur l’irrecevabilité de la candidature illégale de Abdoulaye WADE en 2012, mais ce dernier fut accusé de menace de mort contre les procureurs et écope 2 ans de prison ferme. Il a été transféré à la prison de Tambacouda. Voici la lettre en question : Lettre Malick N. Seck.

Aujourd’hui encore le président WADE avait juré et craché qu’il trouverait par tous les moyens une voie pour faire valider sa 3ème candidature aux présidentielles de 2012. Mais le vieux complexé n’a trouvé mieux que d’organiser un séminaire sur la « recevabilité » de sa candidature.
A la place et au lieu de renoncer à se retirer, WADE offre au peuple sénégalais des « experts » commis par le pouvoir au frais du contribuable sénégalais pour convaincre de la recevabilité de sa candidature malgré ses presque 90 ans d’âge. Ces douze « experts en droit, qui étaient en séminaire le Lundi 21 Novembre, ont tous émis une opinion favorable à cette candidature controversée…. Ils se basent tous sur la non-rétroactivité de la loi.

Les conclusions de ce séminaire :

« En conclusion, aucune disposition de la Constitution ou des lois organiques ne fait obstacle à l’éligibilité du président élu en 2007 pour un premier mandat sous l’empire de la Constitution de 2001’, dit-il, estimant que la contestation de la recevabilité de la candidature du président Wade est fondée sur une interprétation arithmétique de la Constitution. Mais selon toujours Jean Yves Cara, cette position n’est pas fondée et peut être réfutée.‘Les objectifs juridiques soulevés sont un subterfuge politique tendant à entraver la candidature du président sortant’, dit-il, expliquant que l’article 104 n’indique pas que le président ne puisse pas se présenter sur le fondement de la nouvelle Constitution pour deux mandats successifs. ‘D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une révision constitutionnelle, mais d’une nouvelle Constitution’, affirme Jean Yves de Cara. »

La question qui comme moi, vous sauterait aux yeux, est que pourquoi des juristes étrangers décident-ils de valider, oui ou non, la candidature du président WADE à la place du peuple sénégalais ? Et si WADE avait confiance en ce même peuple, pourquoi n’organiserait-il pas un referendum comme en 2001 ?

Mais ce qui est le plus choquant dans ce débat et qui constitue une insulte à tout le peuple sénégalais, ce sont les affirmations de l’un des juristes, l’avocat américain Thurbert Baker, qui affirme : « Et à ceux qui se basent sur les déclarations de WADE, qui aurait dit qu’il ne pouvait pas se représenter en février 2012 parce qu’il a bloqué le nombre de mandats à deux, répond que la parole privée n’a aucune valeur juridique. »

Et d’ailleurs, parallèlement à cette interprétation, le professeur et constitutionnaliste, Ismael Madior Fall, soutenait que « la déclaration du président de la République est une source importante en droit constitutionnel. Parce qu’il a deux qualités qui lui permettent d’authentifier les propos constitutionnels. D’abord, il en est le gardien, deuxièmement, il en est l’interprète authentique ». «Quand le président de la République interprète, c’est du droit positif, c’est la réalité. Sa déclaration est une source en matière de droit constitutionnel ».

A quelques 2 mois des élections, WADE, aujourd’hui âgé de prèsque 90 ans, maintient toujours sa candidature et les regards planent encore sur le toit du conseil constitutionnel. Si WADE ne renonce pas à cette candidature, il risque faire sombrer le pays dans le chaos.

A l’heure où je vous parle, beaucoup de sénégalais, notamment de l’extérieur, n’ont toujours pas reçu leurs cartes d’électeurs… Cherchez l’erreur !

afreeque.net

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