La justice américaine a refusé mardi d’accorder la grâce à Troy Davis, un homme de 42 ans condamné à mort par l’Etat de Géorgie pour le meurtre d’un policier. Son exécution, par injection létale, est prévue dans la nuit de mercredi à jeudi.
>> L’article sur le rejet du dernier recours
5h30: Troy Davis a clamé son innocence jusqu’au bout
Selon les officiels de la prison, Troy Davis s’est d’abord adressé aux membres de la famille de Mark Macphail présents derrière la vitre. « Je suis innocent », a-t-il dit, répétant qu’il n’avait pas de pistolet et qu’il n’avait « pas tué » le policier. Il a ensuite demandé à Dieu de pardonner aux gardes et aux médecins en charge de l’injection léthale.
5h15: Troy Davis a été exécuté
Il a reçu l’injection mortelle ce soir, à 22h53 (4h53 en France) dans une prison de Jackson en Géorgie. Cinq minutes plus tard, il était inconscient. Il a été déclaré mort à 23h08.
5h10: Le débat sur la peine de mort relancé aux Etats-Unis?
C’est le sujet des talk-shows politiques ce soir. selon la plupart des sondages, 60% des Américains sont en faveur de la peine capitale, contre 70% il y a une dizaine d’années. Depuis les années 90, le nombre d’exécutions a diminué, tout comme celui des meurtres. Malgré tout, le mouvement abolitionniste reste minoritaire. Et avec un président (resté muet sur le cas Troy Davis) favorable à la peine de mort, tout comme la majorité des politiques et une Cour suprême qui penche du côté conservateur, rien ne devrait changer dans les prochaines années, selon Jeff Toobin, expert légal de CNN.
4h40: La prison annonce qu’elle va procéder à l’exécution
A priori dans les 30 prochaines minutes. Réaction d’une experte à venir sur 20minutes.fr
4h20: La Cour suprême rejette l’appel
Il n’y a désormais plus de recours possibles. L’exécution devrait donc avoir lieu ce soir.
4h15: Les partisans de Troy Davis organisent une veillée
La nuit est tombée, le calme aussi, selon les journalistes présents sur place. Des bougies ont été allumées, certains manifestants prient, en attendant la décision de la Cour Suprême, depuis plus de trois heures désormais.
3h30: Silence radio de la Cour suprême
Il est désormais 21h30 sur la côte Est américaine, et les neuf «Justices» de la Cour suprême n’ont toujours pas rendu leur avis.
3h05: L’attente se poursuit.
Pour Troy Davis, elle doit être interminable. Sur place, les forces de police sont massées devant la prison, faisant face aux soutiens de Davis.
2h20: La Cour suprême pourrait se prononcer vers 2h30
C’est ce qu’a affirmé la mère de Mark Macphail (le policier tué en 1989)
2h10: La Cour suprême n’a toujours pas rendu son avis
Cela fait plus d’une heure désormais. Selon l’expert Jeff Toobin, invité de CNN, c’est est le signe qu’il n’y a sans doute pas de censensus entre les neuf membres de l’instance. On ne sait pas si Davis se trouve dans la chambre d’exécution, mais c’est probable, selon la procédure en vigueur en Géorgie.
1h45: On attend désormais la décision de la Cour suprême, qui devrait se prononcer sous peu.
1h05: Les avocats tentent un ultime recours devant la Cour suprême
Ils ont perdu devant toutes les autres juridictions. L’instance basse de la Cour suprême avait entendu les avocats de Davis l’an dernier (une première en 50 ans pour un condamné à mort) mais avait conclu que ses avocats n’avaient pas réussi à «de manière claire et convaincante à prouver son innocence» (Davis ayant été condamné par un jury, la présomption d’innoncence n’existe plus).
0h05: La communauté noire appelle Obama à sortir de son silence. Pour l’instant, le président, au moins sur la scène publique, n’est pas intervenu.
0h00: Des manifestants sont rassemblés devant la Maison Blanche, et les avocats tentent tout ce qu’ils peuvent pour un recours de dernière seconde, de plus en plus improbable.
22h00: Moins de trois heures avant l’exécution prévue à 19h (heure locale). «A ce stade, seul un miracle et une décision de dernière seconde de la cour » pourraient interrompre le compte-à-rebours funeste, explique le professeur de droit et experte en justice criminelle Ann Emanuel, de Georgia State University,à 20minutes.fr
20h30: Le quotidien New-York Times dénonce «une erreur judiciaire tragique», concernant Troy Davis, estimant «les nombreuses graves erreurs» commises dans ce dossier.
19h10: >> Vidéo d’AP sur la mobilisation à Atlanta, aux Etats-Unis, en faveur du condamné à mort
18h56: La Cour de Géorgie rejette un dernier appel de dernière minute pour stopper la condamnation à mort de Troy Davis
L’avocat de la défense de Brian Kammer avait déposé un appel à la Cour supérieure du comté Butts, au sud d’Atlanta, arguant que les tests balistiques qui reliait Davis à la fusillade comportaient des erreurs. Le bureau des réhabilitations de cette cour a publié un communiqué faisant savoir qu’il ne revenait pas sur sa décision d’autoriser l’exécution du condamné.
17h00: Selon la défense, la prison aurait refusé que Troy Davis passe au détecteur de mensonges
15h33: Dans un document que s’est procuré l’AFP, la défense affirmerait être en mesure d’apporter «des preuves» selon lesquelles le médecin légiste qui a autopsié le corps du policier décédé a apporté «un faux témoignage»
Ce qui fausserait le rapport balistique sur lequel la justice s’est appuyée pour prononcer sa sentence.
Après un délai de plus de trois heures, Troy Davis, un Noir emprisonné depuis plus de 20 ans pour le meurtre d’un policier blanc, sera vraisemblablement exécuté mercredi soir à la prison de Jackson, en Georgie.
L’exécution du prisonnier, qui devait être exécuté par injection mortelle à 19 h, a été reportée afin de laisser le temps à la Cour suprême américaine de se prononcer sur une demande de suspension avant de procéder. M. Davis a attendu la décision de la Cour suprême attaché à une civière dans la pièce où doit avoir lieu l’exécution.
Les centaines de manifestants rassemblés devant la prison ont accueilli la nouvelle dans le silence et la déception.
Le président américain Barack Obama a par ailleurs refusé d’intervenir mercredi soir contre l’exécution.
« Il ne relève pas du président des États-Unis de peser sur des affaires spécifiques comme celle-ci, qui est une procédure d’État fédéré », a indiqué le porte-parole du président, Jay Carney.
Plus tôt mercredi, le comité des grâces de cet État du sud-est américain a confirmé avoir refusé d’accorder sa clémence à M. Davis, a fait savoir Amnistie internationale, qui a pris fait et cause pour ce dernier.
Troy Davis, 42 ans, devait être exécuté mercredi soir par injection mortelle à 19 heures (1 heure du matin en France) dans la prison de Jackson, en Géorgie, après avoir passé vingt ans dans le couloir de la mort. Ses avocats ont déposé in extremis, juste avant l’heure programmée de la mise à mort, un recours devant la Cour suprême des Etats-Unis.
L’exécution a été retardée. Mais pour combien de temps?? Dans la nuit de mercredi à jeudi, à 2?heures, heure française, Troy Davis ignorait encore quel serait son sort. Au même moment, un porte-parole de la Maison-Blanche indiquait que Barack Obama refusait d’intervenir contre l’exécution, faisant valoir que la procédure relevait de l’Etat de Géorgie.Mardi, le comité des grâces de Georgie avait rejeté son recours en grâce malgré une intense mobilisation internationale.
Présenté par ses partisans comme le prototype du Noir condamné à tort, Davis a reçu le soutien de nombreuses personnalités comme l’ancien président Jimmy Carter, le pape Benoît XVI ou l’actrice Susan Sarandon. Des centaines de manifestations de soutien ont eu lieu dans le monde.
Mercredi, plus de deux cents personnes étaient réunies devant le pénitencier de Jackson, pour crier leur colère. «C’est un scandale, personne ne doit exécuter quelqu’un sans preuve matérielle et uniquement sur la base de témoignages visuels», s’indignait le révérend Al Sharpton, connu pour son combat pour les droits civiques.
En France, même l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter, père de l’abolition de la peine de mort il y a 30 ans, évoquait «une tache sur la justice des Etats-Unis».
Les appels répétés ces derniers jours de l’Union européenne à la clémence, eux non plus, n’ont pas été entendus. Lundi encore, Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, exprimait «sa vive inquiétude dans l’affaire de Troy Davis». «De sérieux doutes ont toujours entouré les preuves sur lesquelles a été établie la condamnation de M. Davis, comme l’ont reconnu les juges en appel», écrivait-elle.
«Le combat pour la justice ne s’arrête pas avec moi»
Mardi soir, le condamné avait adressé un message à ses défenseurs : «Le combat pour la justice ne s’arrête pas avec moi», avait-il écrit dans un texte diffusé par Amnesty International USA. «Je n’arrêterai de me battre qu’à mon dernier souffle.» Le comité des grâces venait de rejeter le dernier recours déposé par les avocats du condamné.
Et selon les experts, d’éventuels recours auprès de juridictions locales ou de la Cour suprême n’avaient plus que d’infimes chances d’aboutir. Restait l’ultime action menée par l’organisation de défense des droits de l’homme, l’American civil liberties union (ACLU), qui avait appelé «à une grève générale des personnels pénitentiaires en Géorgie».
Sept des neuf témoins se sont rétractés
Troy David a passé vingt ans dans le couloir de la mort. Les doutes sur sa culpabilité ont toujours existé. A l’époque des faits, neuf témoins l’avaient désigné comme étant l’auteur du coup de feu qui a tué un policier blanc. Seulement, l’arme du crime n’a jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale ou ADN n’a été relevée. Depuis, sept des neufs témoins sont revenus sur leurs déclarations, expliquant comment la police les avait persuadés de désigner le jeune Noir.
En 2009, la Cour suprême avait même offert à Troy Davis la possibilité de bénéficier d’une nouvelle audience. Mais la famille de Mark MacPhail, le policier tué, ne voulait rien entendre. Pour elle, il est l’auteur du meurtre.
Depuis 1976, date à laquelle la peine de mort a été rétablie dans l’Etat de Géorgie, 51 exécutions ont été programmées. Et sept demandes de grâce ont été accordées.