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ETRE TAXIMAN LA NUIT : Une activité à haut risque

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Travailler comme taximan la nuit est une activité à haut risque. Les chauffeurs qui le font sont s’exposent à des dangers de toutes sortes. Ils sont confrontés aux prostituées, aux bandits et même aux djinns.

ETRE TAXIMAN LA NUIT : Une activité à haut risque
À toute heure, on peut trouver un taxi. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse très tard, ils sont toujours sur la route. Tant qu’ils espèrent voir des clients, ils sillonneront infatigables les routes. Une particularité de leur métier qui n’est pas sans dangers. Elle les expose à toutes sortes de risques qu’on ne peut imaginer. Ils se voient obligés de faire avec les bandits tentant de les dépouiller de leurs recettes, les prostituées ou même les djinns.

Une dangerosité que des taximen croisés dans la rue ont confirmée.

Prostituées, bandits, Djinns: des clients la nuit

Rencontré au niveau du rond-point Liberté 6, le chauffeur de taxi Ousmane Ngom livre son avis sur le sujet. «Ce sont les femmes qui nous fatiguent le plus et tous les taximen peuvent dire la même chose», selon lui. Exerçant le métier depuis 4 ans, il avoue avoir été piégé maintes fois par des femmes. «Un jour, j’emmenais une fille à Ouakam. Quand on est arrivés à destination, elle a carrément refusé de payer. Elle est descendue de la voiture et a appelé un groupe de 6 personnes. Je n’avais qu’une seule possibilité, prendre mes jambes à mon cou pour sauver ma peau et ma recette»

Saliou Tine: «Une fille qui sortait d’un bar aux Parcelles assainies m’avait tendu un piège. Ils ont pris sur moi 60 000 francs»

Ces mésaventures avec des prostituées, Saliou Tine, trouvé également à Liberté 6, en connaît lui aussi. «Un jour, une fille qui sortait d’un bar aux Parcelles assainies m’a demandé de la conduire à Pikine. J’avais hésité à le faire à cause de la mauvaise réputation de ce coin, mais j’ai fini par accepter». M. Tine de poursuivre : «Elle m’a entraîné dans un lieu très sombre qui m’a fait très peur. Quand j’ai vu surgir deux hommes armées de couteau, j’ai compris qu’elle m’avait tendu un piège. Ils ont pris tout ce que j’avais sur moi, une valeur de 60 000 francs. Et c’était mon versement».

Trouvé dans un garage en train de discuter avec des amis, M. Dieng, la quarantaine, confie : «Une fille m’avait demandé de la conduire à Sacré-Cœur. Quand on s’est approchés de la destination, elle a commencé à me faire des propositions vraiment indécentes. Elle s’est agrippée à mes parties intimes. Elle me demandait qu’on aille quelque part parce qu’elle n’avait pas de quoi payer. N’ayant pas le choix, je l’ai laissé partir sans payer».

«Une femme m’avait arrêté Sur la Corniche, vers 2 heures du matin. Elle a sorti des liasses de billets et m’a demandé de la faire jouir de plaisir».
Un autre chauffeur originaire de Louga raconte la mésaventure qu’il a eue avec une dame : «C’était un mercredi, une femme ravissante m’avait arrêté sur la Corniche, vers 2 heures du matin. Elle était vraiment très classe. Dès qu’elle est rentrée dans le taxi, elle a commencé à parler de choses vraiment bizarres et m’observer. Aussitôt elle a sorti des liasses de billets et m’a demandé de la faire jouir de plaisir dans le taxi».

Même son de cloche du côté de Babacar, croisé aussi au terminus Liberté 5. Il se rappelle l’histoire qu’il a eue avec une femme à hauteur de la Rts. «J’étais vraiment surpris de voir une femme marcher seule à une heure aussi tardive. Elle allait à Mermoz. Mais une fois arrivée, elle m’a proposé de descendre pour venir prendre un bain et dîner avec elle. Parce qu’elle se sentait vraiment seule. J’étais tellement choqué vu son âge, que je lui ai répondu que je n’avais pas le temps et j’étais parti».

Les agressions, les chauffeurs de taxi les subissent la nuit de bandits également. Madior Guèye raconte son calvaire. «Un samedi, j’attendais des clients quand j’ai vu quatre hommes. L’un d’eux m’a interpellé. J’étais en train de discuter du prix quand les autres ont sorti des couteaux. Ils voulaient mon argent, ils étaient armés et je leur ai tout laissé. Depuis je ne conduis plus la nuit».

Abdoulaye Diallo, un Guinéen, de confier pour sa part : «Il y a des endroits où je refuse d’aller la nuit, comme la banlieue ou les Almadies depuis que deux hommes ont pris tout mon argent et ont cassé ma voiture. C’est très risqué de s’aventurer dans certains lieux».

Modou Ndiaye: «J’emmenais une fille très jolie de teint clair, elle s’est volatilisée»

La nuit, les taximen racontent même vivre des expériences qui dépassent la rationalité. C’est le cas de Modou Ndiaye, croisé à Liberté 6. «Un soir, j’emmenais une fille très jolie de teint clair. Je n’arrêtais pas de la regarder sur mon rétroviseur. Mais elle a baissé le visage tout le trajet. Quand elle m’a demandé d’arrêter la voiture pour descendre, je pensais qu’elle allait me payer. Mais elle s’est volatilisée. Je ne savais plus où elle était passée. J’ai failli devenir fou. Il a fallu que j’en parle à ma mère pour qu’elle me trouve des remèdes chez des marabouts. C’est seulement après que j’ai pu reprendre le travail».

Abondant dans le même sens, Gora Diouf soutient : «j’ai un jour déposé une fille qui n’était plus la même personne quand elle descendait de la voiture. Elle s’est complètement métamorphosée».

Ramatoulaye BA (Stagiaire)

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