Alors que certaines régions du pays font face à un déficit criard de personnel enseignant, le Sénégal compte un sureffectif de 1 287 professeurs contre un déficit de 99 enseignants en fonction des secteurs. La révélation est faite par le ministre Serigne Mbaye Thiam qui partageait les résultats d’une étude de son département. Il a aussi fait savoir que l’Etat n’est pas tenu de recruter les sortants de la Fastef ayant suivi une formation payante.
Un sureffectif de 1 287 professeurs contre un déficit estimé à 99 enseignants dont 66 en mathématiques et 11 en sciences physiques dans le moyen-secondaire. Voila ce que révèle une étude faite dans les 14 inspections académiques entre le 15 et le 28 novembre 2012, par les agents du ministère de l’Education nationale. «Dans l’élémentaire, il y a un peu plus de 600 enseignants en surnombre, si nous considérons que le fait d’avoir des classes multigrades et des classes à double flux est une situation normale. Si nous considérons cela comme une situation anormale, en ce moment-là, on aurait un peu plus de 6 000 enseignants en déficit», explique le ministre Serigne Mbaye Thiam.
L’objectif de cette étude est de recenser les surnombres, les déficits et les prévisions de recrutement du personnel enseignant. Ce qui permet, d’après le ministre, une utilisation rationnelle des ressources dans ce secteur, principalement les ressources humaines. D’ailleurs, un redéploiement du surnombre dans les endroits qui en ont besoin a déjà démarré. Serigne Mbaye Thiam n’a pas manqué d’inviter les inspecteurs d’académie à retenir des critères purement objectifs tout en appelant au sens patriotique des enseignants.
Par ailleurs, le successeur de Ibrahima Sall a tenu à faire la différence entre ce qui est fait dans son département et l’autre travail qui est en cours au ministère de la Fonction publique. «L’exercice que nous avons fait n’a rien à voir avec les audits de l’Etat. Je veux bien qu’on s’entende sur la terminologie. Un enseignant en surnombre ne veut pas dire un enseignant fictif. Dans une école de 7 classes, si vous avez 11 enseignants, ils y en a certains qui sont en surnombre», précise-t-il.
«Les sortants de la Fastef n’ont pas plus de droits que ceux des autres facultés»
Dans ces sureffectifs, ce sont des matières comme l’anglais, l’histoire la géographie et le français qui enregistrent les records. A titre d’exemple, l’excédent d’éducateurs en anglais est estimé à 166 contre 522 pour lettres, histoire et géographie. Une situation que le ministre impute au régime sortant. Il affirme que, sur la décennie 2000-2010, un taux de recrutement de 104% a été fait pour les volontaires et 135% pour les vacataires. A cela s’ajoute une intervention intempestive sur les affectations qui a fini de créer la situation actuelle.
Interpellé sur le cas des élèves-professeurs qui exigent leur recrutement par l’Etat, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur a fait savoir que les autres facultés, instituts et écoles font de la formation payante. Or, ces étudiants ne sont pas recrutés par l’Etat. Serigne Mbaye Thiam de se demander si les formés de la Faculté des sciences et techniques de l’éducation et la formation (Fastef) ont plus de droits que les autres. Pour lui, il appartient à ces sortants d’aller chercher du travail. Même si, ajoute-t-il, le gouvernement a recruté une bonne partie d’entre eux et a assuré que le reste sera prioritaire en cas de recrutement.
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