Excellence, Monsieur le Président de la République…

Enraciné par la naissance et le cœur en cette terre de Fatick, je ne peux faire rien d’autre que m’engager à vos côtés pour élever la fierté du Sine par votre image, votre posture et votre fonction en tant que fils de ce terroir. C’est dire, Monsieur le Président de la République, Secrétaire général de l’Alliance Pour la République APR/ Yaakaar, combien j’arbore avec fierté et avec bonheur le titre de militant engagé à vos côtés que rien n’altérera. Pour cette raison, je ne cesserai jamais de souligner les amorces du vice émanant de vous ou de vos collaborateurs et qui réduisent votre cote de popularité.
Les élections locales viennent de livrer toute la vérité sur la crédibilité des uns et des autres, le peuple vient de vous adresser un message. Il faut s’employer à le décrypter au plus vite avant qu’il ne soit trop tard ; bientôt 2017. Notre parti l’Alliance Pour la République APR/YAAKAAR et sa coalition « Benno Bokk Yaakaar » ont été battu dans plusieurs localités du pays. Une défaite en politique est toujours amère mais elle permet de réviser tout l’appareil politique du parti dans ses différents organes de fonctionnement.
C’est par le regret et la faiblesse, comme bon nombre de militants que je concilie mon cœur et mon âme qui débordent de douleur suite à la dérive que nous avons subie. En vous adressant cette lettre ouverte, je veux vous soumettre ma pensée si courte et si insignifiante parmi tant d’autres de la manière la plus simple que soit.
Excellence, Monsieur le Président, rien ne doit altérer vos penchants d’antan qui avaient poussé l’ensemble des sénégalais à vous couver d’estime. Je vous sais si calme, si juste, si simple, si bon, si ouvert, si sage, si ferme et vous aviez toujours cru à ceux qui étaient sur le terrain. Au lendemain de votre élection, vous avez préféré s’entourer de laudateurs, de théoriciens, de thuriféraires qui pullulent au palais présidentiels, dans les directions générales et dans les ministères et qui, malheureusement, vous servent de bouclier à la place du peuple malgré leur arrogance, leur vulgarité, leur tortuosité et leur impopularité. Hélas, ils n’ont pu supposer du bon goût aux sénégalais qui leur ont montré cela ce 29 Juin 2014 à l’issue de ces élections locales partout où ils étaient candidats ou soutiens de candidats. De Dakar à Touba, en passant par Thiès, Saint- Louis, Diourbel, Ziguinchor, les sénégalais ont dit « NON » à ces gens sur qui vous fondiez beaucoup d’espoir.
Au Sénégal, on a toujours remarqué que nos dirigeants ont trop d’emportement sans aucune prudence sur ceux qui les entourent ou qui les conseillent. Aussi, on a l’habitude de peindre les bons hommes que par leurs discours et jamais par leurs actions ; on croit qu’avec eux on peut soulever la terre. Ce 29 Juin, la vérité des faits à démontrer autres que ces considérations. En politique, il faut une base, entretenue par la considération, la présence et le respect. Mais beaucoup de nos responsables une fois nommés, changent de numéros de téléphone, s’absentent, coupent tous les liens avec la base jusqu’à la veille de joutes ou d’accueil du Président. A cet effet, le déplaisir et le mépris des militants de base deviennent une bombe à retardement qui explosera à la moindre occasion d’un quelconque combat politique. Ce fut le cas lors de ces locales de ce 29 Juin 2014.
Depuis la nuit des temps, la vérité, la rectitude et le mérite finissent toujours par prendre le dessus et triompher sur le mensonge, la tortuosité et la médiocrité. Le dirigisme de certains responsables politiques, l’ignorance du sacerdoce de l’idéologie politique, conduisent à une profonde crise interne qui met en cause les hommes politiques qui entrainent le parti vers la déchéance. Rien ne les intéresse une fois nommés, le pouvoir rien que le pouvoir, encore le pouvoir et toujours le pouvoir. Toutes leurs actions se résument en discours aux belles formes de rhétoriques que ne suit aucune action salutaire, en batailles de positionnement faisant appel à la violence, des calomnies…
Excellence, Monsieur le Président de la République, le message du peuple est profond et empreint de sens ; or un message profond est toujours plein de vérités constructives. La vérité elle-même est comme un mets amer qui se mange et se digère difficilement, mais tout de même donne la santé et la longévité. Le Ciel éclaire la bonne voie, la foi en Dieu permet de l’emprunter, la conscience et la témérité permettent de le suivre jusqu’au bout. La seule bonne voie aujourd’hui est de suivre votre peuple, de vous départir de ceux qui étaient ici depuis SENGHOR et DIOUF, des incompétents et des experts en calomnies, des arrogants et des menteurs dépourvus de crédibilité. Ils n’ont jamais apporté de positif à notre Nation, le peuple en est conscient. Comptez sur vos jeunes cadres, dénichez-les, galvanisez-les et faites leur confiance dans le parti et dans l’appareil d’Etat. Voilà selon moi le décryptage de ce message que le peuple sénégalais vient de vous adresser. Ne soyez plus indulgent envers ceux qui ne travaillent pas, sanctionnez le mérite et le peuple vous sera toujours fidèle.

Fidèlement et fraternellement à vous.
Malick Wade GUEYE, depuis Almeria/ Espagne.