S’il y a une situation qui préoccupe beaucoup au Sénégal le gouverneur général du Canada : c’est celle des enfants de la rue. Mme Michaëlle Jean se dit très touchée par le récent rapport de l’Unicef sur la condition des enfants au Sénégal. Par Mamadou DIALLO
S’il y a une situation qui préoccupe beaucoup au Sénégal le gouverneur général du Canada : c’est celle des enfants de la rue. Mme Michaëlle Jean se dit très touchée par le récent rapport de l’Unicef sur la condition des enfants au Sénégal. Un rapport qui évoque les difficiles conditions de vie des enfants dans notre pays. Selon le gouverneur général du Canada, il est inadmissible que des milliers d’enfants soient livrés à la mendicité, qu’on exploite la force de leur travail. «Les chiffres sont effarants. Des enfants âgés entre 5 et 17 ans sont exploités pendant plusieurs heures sans aucune rémunération. Cela porte un triste nom et cela s’appelle l’esclavage. On ne peut pas rester indifférents face à cela. Ces garçons et ces filles sont exposés aux pires dangers, il faut donc réagir», soutient-elle.
Mme Michaëlle Jean, qui citait tout au long de son discours le Président Senghor, précise que la dignité humaine est une revendication éternelle, une exigence personnelle et collective. Elle soutient que la dignité des enfants au Sénégal est bafouée. De l’avis du gouverneur général du Canada, la dignité et le respect des droits de l’homme font partie des conditions de la Coopération internationale. Cela semble être donc une invite au gouvernement sénégalais à lutter contre l’exploitation des enfants et à promouvoir le droit des enfants.
Mme Jean, qui avait rencontré hier au palais de la République le Président Wade, est revenue sur la coopération entre le Sénégal et le Canada. Pour elle, le Sénégal fait partie des pays de concentration de l’aide au développement venant du Canada. Et, pour l’année 2008/2009, l’aide du gouvernement canadien au Sénégal s’élève à 75 millions de dollars. Ainsi, elle compte redynamiser la coopération entre les deux pays. «J’ai le souci de mener une diplomatie de proximité, une diplomatie à l’échelle humaine. Je m’inquiète beaucoup en voyant tous ces jeunes Sénégalais prendre les pirogues pour s’exiler en Europe, alors qu’ils représentent les forces vives de leur pays dont l’avenir serait sérieusement compromis sans leurs apports. Je fait de la jeunesse l’une de mes priorités», indique-t-elle.
Le gouverneur général du Canada a déposé, hier, au camp Dial Diop une gerbe de fleurs à la mémoire des soldats sénégalais disparus dans les différents foyers de tension. Après cela, elle a eu un tête-à-tête avec le Président Wade, avant de visiter le monument de la Renaissance africaine et une Case des tout-petits à Ouakam.
Elle fera aujourd’hui à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar le discours d’ouverture de la conférence sur le rôle des médias dans l’émergence d’une nouvelle Afrique avant d’aller à l’île de Gorée.
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