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Face au juge le 15 décembre

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Alors que sa participation au blanchiment de l’argent du président Hissène Habré alimente la chronique, Abdoul Mbaye se retrouve sur un autre front. La Cour de cassation va déterminer le jeudi prochain s’il s’est rendu coupable du délit de faux et usage et escroquerie à l’encontre d’un opérateur économique.

Le jeudi prochain, 15 décembre, les juges de la Cour de cassation vont se prononcer sur le contentieux qui oppose, d’une part, Ab­doulaye Diakité, commerçant à peine alphabétisé et directeur de la société Sidec, et d’autre part Ab­doul Mbaye, actuel Premier ministre du Sénégal et la dame Charlotte Faye Yade analyste ris­ques à Attijariwafa Bank. Lesquels sont poursuivis pour «faux et usage de faux et escroquerie». Le notaire Mamadou Dieng Tanor Ndiaye est cité en tant que leur complice dans cette opération. Et en cas de condamnation, le Pre­mier ministre court ainsi, le risque de voir d’autres casseroles commencer à se remuer bruyamment dans son sillage qui commence à s’encombrer.

Au départ, une créance de 800 millions
L’affaire remonte au mois de mars 2001. L’opérateur économique, Abdoulaye Diakité, à travers sa Société industrielle et de développement commercial (Si­dec), sollicite un prêt de  817 000 000 francs Cfa auprès de la Banque sénégalo-tunisienne (Bst). Il se porte caution volontaire en hypothéquant son immeuble -TF 10 108/DG- sis à la rue 30X35 à la Médina. Le 30 août de la même année, il épure totalement le crédit par chèque Bst n° 1189714, d’un montant de  842 500 000 francs Cfa. Malgré tout, assure l’opérateur économique, son titre foncier donné en garantie ne lui est pas restitué. Le 7 mai 2003, Diakité demande un nouveau prêt de 100 000 000 francs Cfa à la Bst en donnant en garantie hypothécaire son immeuble à la rue Vincent X Galandou Diouf. Un prêt destiné à financer l’achat de coton en Guinée Bissau. Malheureusement, indique M. Diakité, la récolte n’a pas été aussi importante qu’elle avait laissé imaginer, et il n’a pu obtenir la quantité escomptée. Il lui a donc fallu recourir une fois de plus, à sa banque pour faire décortiquer son coton. Refusant de lui remettre l’argent directement, la banque a fait égrener le coton elle-même. Et le produit obtenu après égrenage constitué de 19 389 balles a fait l’objet d’un contrat de tierce détention avec la Société générale de surveillance (Sgs) pour l’entreposage du coton au profit de la Bst.

Hypothèques frauduleuses
Dans sa plainte adressée au procureur de la République près du Tribunal régional hors classe de Dakar, Abdoulaye Diakité souligne que le prix de vente du coton, évalué à 207 069 000 francs Cfa a été détourné. En outre, la banque a refusé de donner toute information à propos de la vente et la destination du prix. Pis, un ordre de virement émis à son profit et daté du 8 septembre 2003 d’un montant de 142 000 000 francs Cfa n’a jamais été effectif. «Les demandes adressées à la banque sont demeurées lettres mortes. Présentement, la Bst détient illégalement la somme totale de  349 600 000 francs Cfa», s’étrangle-t-il. De plus, ajoute-t-il, la banque a réalisé des hypothèques frauduleuses sur ses deux titres fonciers, après «que Abdoul Mbaye ait usé de fausses écritures passées dans son compte par l’entremise de la dame Charlotte Mbaye, chef du service contentieux et du faux intellectuel confectionné par le notaire Mamadou Dieng Tanor Ndiaye». Abdoulaye Diakité saisit, le 23 juillet 2007, le doyen des juges d’instruction d’une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre de Abdoul Mbaye, Charlotte Faye Mbaye, Mamadou Dieng, Tanor Mbaye et la Bst pour «faux et usage de faux en écritures privées ou de commerce ou de banque et escroquerie».

Vente et expulsion
Suite à une requête de Diakité, le juge d’instruction rend, le 14 no­vembre 2005, une ordonnance «aux fins d’hypothèque conservatoire sur les immeubles saisis par la Bst et une nomination d’un expert, aux fins de faire les comptes entre les parties». Non contents de la décision rendue, les mis en cause interjettent appel, le 27 dé­cembre 2005, contre l’ordonnance prescrivant l’hypothèque conservatoire et introduisent une requête pour faire annuler celle portant nomination d’un expert. Par arrêt n°79 du 5 mai 2006, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar déclare «irrecevable aussi bien l’appel que la requête portant sur l’ordonnance du 14 novembre 2005 portant nomination d’un expert et recevable les autres appels enregistrés contre les mesures conservatoires». Dans sa décision, la Chambre d’accusation annule les charges qui pèsent sur Abdoul Mbaye, directeur général de la Bst et Charlotte Mbaye. Abdoulaye Diakité se pourvoit en cassation. Le 21 août 2007, la Cour de cassation casse et annule l’arrêt rendu par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel. L’af­faire rejugée, le juge d’appel donne cette fois raison à Diakité et c’est M. Mbaye et ses co-prévenus qui se pourvoient en cassation.
En entendant le face-à-face avec le juge prévu jeudi, Abdoulaye Diakité se bat contre, dit-il,  «une dépossession» de ses deux immeubles. La Bst, devenue Attijariwafa Bank, avec le même Abdoul Mbaye à sa tête,  a voulu entreprendre la vente du TF 6162/DG sis à la rue Vincens x Ngalandou Diouf et entamé une procédure d’expulsion au TF 10 108/DG sis à la Médina. «La Bst a osé envoyer un soi-disant expert immobilier chez moi à la Médina et, de connivence avec le prétendu acquéreur de l’immeuble de Vincens, a défoncé toutes les portes dudit immeuble et changé les serrures», dénonce Abdoulaye Diakité dans sa lettre au procureur de la République près du Tribunal régional hors classe de Dakar. Une bagarre s’en est suivie, qui a nécessité l’intervention des Forces de l’ordre.
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3 Commentaires

  1. Il suffirait que n’importe quelle association de Citoyens Tchadiens porte plainte contre la BCEAO pour que les aveux de mon,sieur le Premùier Ministre devienne une grosse affaire d’Etat pour ne pas dire entre plusieurs Etats d’Afrique de l’Ouest! Mais bon sang, pourquoi monsieur Abdoul M’baye était-il obligé de s’épencher à ce point sur ce qui pouvait être considéré comme une rumeur de blanchiment ou de recel de l’argent des contribuables Tchadiens. Nous pourrions nous estimer heureux que des associations Européennes du genre « Scherpa » ne s’en mêlent pas pour nous enfoncer d’avantage au nom de la défense des intérêts des « pauvres Tchadiens ». Si monsieur Abdoul m’baye s’était emmuré dans un silense, même étourdissant, rien ne se serait passé, tant que le Gouvernement Tchadien ne se serait manifesté pour récuper cet argent qui n’a pu qu’être volé au Peuple ! Monsieur Abdoul m’baye a certainement voulu éteindre un feu mais malheureusement pour notre pays, il a allumé un très grand incendie qui risque de ravager tout sur son passage jusqu’au niveau d’autres Etats de la sous-région !

  2. Monsieur le Premier Ministre n’est, en effet nullement honnête dans toutes ces affaires ! J’avoue ma satisfaction de constater que mes préjugés défavorables à l’endroit de tous ceux qui travaillent à un niveau supérieur de toutes les banques du monde sont, en général des truands est confirmé dans cette affaire de manipulateurs . J’avais déjà donné mon avis sur cette triste affaire dans laquelle monsieur Abdou m’baye a étalé toute son intelligence qui, malheureuusement pour lui sonne le début de ses tracas judiciaires et mêmes politique ! Combien de fois d’honnêtes Sénégalais ont été roulés dans la farine par des banquiers malhonnêtes qui ne s’activent qu’à capter leur avoirs financiers de manières illégale? Des milliers, à mon avis sur toute l’étendue du térritoire National ! Après ces deux affaire qui viennent plomber la position du PM, je crains que le Président Maky Sall réfléchisse déjà à lui trouver un successeur p^lus « propre » ! Quand beaucoup de nos compatriotes tressaien,t des lauriers à ce Premier Ministre du fait de son ascendance paternelle, j’avais attiré l’attention pour affirmer que l’honnêteté n’était pas héréditaire comme certaines maladies, et mes amis pensaient que j’exgérais un peu,parce que ce monsieur avait toute les qualités de son Papa Kéba, et voilà le résultat. Meffiez-vous toujours de tous ceux qui ne respirent que par la fortune, c’est ce que j’instruit à mes fils !

  3. Macky Sall. [Video] Decryptage Yoonu Yokkute entre leurres et lueurs

    « Sac ndeundeu yombna waayé fokoy teugué moy diafé », « s’il est facile de voler un tam-tam, mais lorsqu’il s’agit de le battre, ce sera plus difficile ». Le premier ministre Abdoul Mbaye vient d’être rattrapé par son passé. Conflits d’intérêts des nominations hystériques à la pelle, implication directe du premier ministre, Abdoul Mbaye, sur l’argent de l’ancien président du Tchad. Ambiguïtés manifestes du chef du gouvernement. Regardez et écoutez sans retenue, les vérités éternelles de Monsieur Mody Niang sur la prétendue bonne gouvernance du président Macky Sall. [Video] Decryptage Yoonu Yokkute entre leurres et lueurs.

    Comme nous l’avions annoncé dans une contribution du jeudi, 05 avril 2012, Abdoul Mbaye, le technocrate, non moins redresseur des banqueroutes, vient de nommer la liste du nouveau gouvernement de l’alternance alternée. Conformément aux promesses du président de la république, en l’occurrence, Monsieur Macky sall, le nombre de ministre s’arrête effectivement à 25. Dont acte !
    Un goût amer, pour dire qu’il manque son piment. Les critères de sélection obéissent-ils, alors, aux motivations éminemment politiques ou au contraire, l’attelage gouvernemental est à la mesure des compétences bien garnies ? Dans ces conditions, nous sommes déçus et pour cause. Mais nous ne nous laisserons pas aveugler par le tsunami mécanique de la sémantique bien huilée, à haut débit illimité. Point n’est besoin d’ergoter sur la cravate bleue, assortie de la veste d’un premier ministre adulé, qui a certes, fait ses preuves, ailleurs, dans son propre domaine.
    Il est évident que la gestion d’une banque n’a aucune commune mesure avec le poste de chef de gouvernement, tributaire d’une volonté politique sur commande recommandée. Si la gestion d’officines financières obéit à des connaissances certaines, particulières, approfondies et bien définies, gérer un gouvernement, c’en est une autre. Ne nous cache-t-on pas quelque chose ? La machine apparentée au socle de la démocratie s’emballe, au point qu’elle n’aura droit à aucune excuse possible, si demain, se dessineront des erreurs impensables, impardonnables pour son grade.
    Comparaison n’est pas raison avec le poste d’un chef de gouvernement. Les réalités sont divergentes et les manœuvres sont étroites. Un peu de retenue et d’humilité ! Arrêtons le formatage des consciences et le charivari enjoliveur, idyllique ! Stop ! Trop d’espoir tue l’espoir ! Nous avons connu un dilettantisme débridé, trop loquace au départ, mais qui n’a abouti qu’à un déchantement laborieux. Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, n’est-ce pas ! Rien n’est gagné d’avance. !
    Les discours mesurés, lénifiants, mielleux et courtois par le poids des mots bien choisis, n’ont aucune prise réelle sur les citoyens libres que nous sommes, encore moins, à un angélisme absolu, tant s’en faut, tant que les preuves matérielles ne seront pas fournies. Le péril présidentiel de l’école de la sottise est dans nos esprits bien éveillés. Soyons sur nos gardes, si nous ne voulons pas encourir des désillusions grotesques aussi rocambolesques que celles nous que nous avions subies, hier. Cette descente aux enfers reste ancrée, pour longtemps dans nos mémoires fertiles. Si la réduction du nombre de ministres à 25 sera respectée, essentielle, assure Abdoul Mbaye, la bonne gouvernance des valeurs républicaines est la seule qui vaille devant l’éternel. C’est ce qui compte pour nous. L’art de la stratégie de la Com ne peut nous emberlificoter ! Tenons-nous le pour dit !
    Place désormais aux nombreuses interrogations justes et équitables à la mesure des dégâts antérieurs, des leurres d’hier.
    Seuls les actes tangibles priment sur tout le reste. Prudence et vigilance ! ce n’est qu’à prisme et à ce prisme là, que nous pourrions prendre comme de l’argent comptant, ce que nous appelons la rupture effective, active des adeptes du recul des biceps excellant dans la roublardise indigne, déboulonnée tranquillement par le vaillant peuple, plus fort, qui a eu le dernier des urnes parlantes. Croire pouvoir instrumentaliser tout un peuple en colère et le mettre en bouteille indéfiniment, relève d’une illusion monumentale. Car ce peuple pris comme un gueux, lorsqu’il réveillera, tôt ou tard, balayera dans sa trajectoire, d’un revers de main de tels esbroufeurs. Les amateurs de la voie obscure en savent sûrement quelque chose. « Léguétu kessé naxu tibëy »-la calebasse vide ne peut tromper la vigilance des chèvres ». Aussitôt que les discours suivent les faits promis, nous descendrons d’un degré, pour applaudir les chemins salutaires au bon endroit et à la bonne posture. A l’heure actuelle, nous nous interrogeons en toute légitimité sur ce qu’il est convenu d’appeler les soldats laissés en rade par l’alternance alternée de mars 2012.
    Oui, nous avions raison, car non seulement Abdoul Mbaye, rallonge le nombre de ministres initialement annoncé à 25, passe à 30, comme si rien n’était, mais il est aussi impliqué fortement dans des conflits d’intérêts manifestement établis, puisqu’il est actionnaire de la société minière Sored-mines SA, pour couronner le tout, il est mis en cause dans la fortune d’Hissène Habré , ancien président de la république du Tchad.

    Le combat continue !
    Ahmadou Diop

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