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Fada, un général sans troupes ! Par Abdoulaye THIAM

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Qui de Modou Diagne Fada ou d’Abdoulaye Wade va gagner la guerre au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) ? Si le « fils » a remporté la première manche, on ne devrait pourtant pas en déduire que le «parricide» est déjà consommé. Le vieux Wade est loin d’avoir capitulé. Au contraire ! Il n’arrêtera que quand il aura commis «l’infanticide». Il l’a réussi avec Ousmane Ngom, puis Idrissa Seck, avant de recevoir un coup de Jarnac de MackySall. Ce n’est alors certainement pas son «Fada» qui arrêtera ses homicides volontaires contre ses fils putatifs pour propulser son fils légitime. Un homme averti…

En attendant, restons dans leur guerre. Fada tient son groupe parlementaire Libéraux et Démocrates avec la bénédiction du régime en place.

Et si l’on en croit un député de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar, il en sera ainsi jusqu’à la prochaine session.

Pourtant, la disparition de ce groupe composé de frondeurs et de loyalistes ne serait plus qu’une question de temps. La liste de Fada composée d’Oumar Sarr, Fatou Thiam, Ousmane Ngom, Awa Diop, Lamine Thiam, Aïda Mbodji, Woré Sarr, Iba Der Thiam, Mohamed Dieng, Nafy Ngom, El Hadji Kassé, s’est rétrécie comme peau de chagrin.

Et ce n’est pas le rajout des deux autres députés, Serigne Khadim Thioune et Demba Diop dit Diop Sy qui sauvera la mise.

D’autant plus que si le PDS dispose d’un groupe parlementaire, c’est grâce à cette disposition transitoire qui stipule que «les nouvelles dispositions de l’alinéa 2 de l’article 20 (qui exige le 1/10ème des députés pour former un groupe) ne s’appliquent pas aux groupes constitués avant son entrée en vigueur.»

Par conséquent, même avec 10 députés, Fada continuera à disposer d’un groupe parlementaire. Mais qu’adviendrait-il alors s’il dispose de moins de dix députés ?
Ce cas de figure est en phase de se produire. D’abord, c’est Ousmane Ngom qui s’est désaffilié.

En 1978, rappelle-t-on, dans le courant de la législature, le nombre requis pour constituer un groupe parlementaire était de 15. Le régime d’alors avait fait démissionner trois députés de Wade qui a fini par perdre son groupe parlementaire.
Seulement, dans le cas de figure actuel, la démission semble être totalement exclue dans la stratégie des députés loyalistes. Le changement de nom, non plus.

Les six députés libéraux qui réclament Aïda Mbodji comme président de groupe parlementaire, refusent de faire partie de celui présidé par Fada. D’ailleurs, ils l’ont signifié au président de l’Assemblée nationale, en lui adressant une lettre. Si on y ajoute la désaffiliation d’Ousmane Ngom, il ne reste à l’homme de Darou Mousty que sept députés. Insuffisant donc pour former un groupe parlementaire.

Reste maintenant à savoir si Fada va continuer à se considérer comme un général maintenu aux commandes par un régime et le président de l’Assemblée nationale, sans ses troupes.

Un tel scénario remettrait certainement au goût du jour le débat sur la dernière modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, supposé combattre le nomadisme parlementaire.

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