Au regard, du déroulement, unique en son genre, des présentes législatives, à cause de ses ratées innombrables avec une campagne électorale folklorique, émaillée d’invectives et d’incidents, on peut se demander légitimement, si parmi les candidats, certains ne s’étaient pas lourdement trompés de genres d’élections ? Ou bien alors, ont-ils agi, en parfaite connaissance de cause pour des raisons obscures, de calcul politique indécent à des fins personnelles et de cupidité ? Ou enfin, n’était-ce pas une méconnaissance crasseuse de leur part, de l’abc même de la politique ? Un fait inadmissible. En tout état de cause, la plupart d’entre eux, pour ne pas dire tous, ont été, au cours de cette campagne électorale, incroyablement minables. Ils ont ainsi montré à la face du peuple sénégalais leur nullité et leurs limites objectives par rapport aux enjeux de l’heure et aux ruptures auxquelles les Sénégalais étaient en droit de s’attendre. Ainsi, certains ont été totalement, en dehors du sujet, à savoir loin de répondre aux des véritables préoccupations des Sénégalais, dans leur écrasante majorité, c’est-à-dire le réel désir d’une Assemblée de rupture avec des députés patriotes et compétents au service du peuple sénégalais.
Quoi qu’il en soit, cette campagne électorale, des législatives du 30 juillet, a été lamentable à tout point de vue. Elle a été un véritable théâtre de guignols avec ses différents sketchs en diatribes, invectives et violence, etc. Nous avons bien assisté, au cours de cette campagne, à des prestations insipides, sans imagination ni prospective en direction d’une nouvelle Assemblée nationale qui rompt avec le passé décadent que nous avons connu. Et, certains des acteurs se sont bien révélés, comme de véritables comédiens, plutôt que, des acteurs politiques, dignes de ce nom et à la hauteur du rôle d’un vrai député capable d’assumer sa tâche pour innover et rompre avec le passé décrié.
En effet, il faut noter qu’une action politique, dans le vrai sens du terme et par essence, doit être dépourvue d’ambition personnelle et de démagogie. Oui, parce que l’objectif ou l’idéal, de l’homme ou la femme politique, est de servir ou plus exactement, d’être au service exclusif des concitoyens, ses mandants.
Voilà pourquoi, pour une raison, essentiellement d’éthique et de vertu, l’Homme politique en général, le vrai s’entend, candidat à n’importe quelle élection, sollicitant le suffrage des populations, doit, en toutes circonstances, dire la vérité à ses électeurs. Il doit, dès l’entame de son action ou projet politique, en toute connaissance de cause et publiquement, préciser sans ambigüité aux électeurs, que s’il était élu, il se conformerait aux limites réelles de son pouvoir et de ses prérogatives que lui confère la loi afin que nul n’en ignore et, se consacrerait, de toutes ses forces,.au service des ses mandants
Par voie de conséquence, certains candidats à la députation, en dissimilant, pour des raisons obscures, cette vérité élémentaire aux électeurs, ont sciemment, voulu tromper les électeurs pour uniquement, se faire élire. Ou bien, est-ce de l’ignorance à ce point du véritable rôle d’un député, en général, à l’Assemblée nationale, et de surcroit, celui de l’Assemblée nationale dans la République ?
A mon avis, les journalistes devraient logiquement, demander à certains candidats, surtout ceux qui, dans leurs professions de foi et au cours de la campagne électorale, se sont permis et évertués, de manière irresponsable, à faire des promesses démagogues aux populations, d’où est-ce qu’ils comptent tirer les ressources nécessaires pour satisfaire leurs promesses, en tant que simple député ? Il me semble nécessaire par devoir de vérité, d’éthique et de patriotisme, de condamner avec la dernière énergie, cet amalgame qu’une race de politiciens, à visage ouvert ou masqué, fait usage, dans l’unique intention de tromper les populations non averties ou sous-informées. Cela me semble absolument important et en vaut bien la peine, d’agir dans ce sens, afin d’éviter que des escrocs mal intentionnés, en plein dans le Landerneau politique de notre pays, où il y a trop de laisser-aller et laisser-faire, d’arnaquer des citoyens non avertis. En accomplissant parfaitement cette tâche, qui rentre en général, dans l’éducation citoyenne, combien importante, on préviendrait à temps certains électeurs non avertis, crédules ou qui ignoreraient de bonne foi, ce piège crapule des politiciens véreux.
Il me semble, après tout ce qui précède, utile et important, de donner un éclairage sur le rôle strict et précis du député.
Cela dit, quel est le rôle d’un député ? « Un député est un élu qui, à l’Assemblée nationale, participe au travail législatif (au cours duquel il peut déposer des amendements et/ou des propositions de loi) et au travail du contrôle du gouvernement »
Par ailleurs, « il appartient obligatoirement à l’une des commissions permanentes de l’Assemblée dont la fonction principale est de préparer le débat qui aura lieu en séance publique et qui aboutira au vote de la loi. »
Par conséquent, certains candidats, farfelus, à la députation, qui promettaient, à tout bout de champs, aux populations des monts et merveilles, ne leur racontaient que des histoires à dormir debout et des contrevérités. C’est pour cette raison, qu’il me semble, dorénavant, utile et important, voire indispensable, d’instaurer l’éducation citoyenne de manière systématique, dans les écoles, dans l’armée et à travers les médias tout confondus, afin d’armer solidement les citoyens, particulièrement les jeunes, contre les arnaqueurs de tout bord, qui pullulent actuellement dans l’espace politique sénégalais, à la recherche, à tout prix, de strapontin, de poste de sinécure pour s’enrichir illicitement ou de célébrité, etc.
Au regard du déroulement de ces présentes législatives, nous avons tous, incontestablement constaté, que la pléthore de listes, 47 au total dont la plupart sont des coalitions, ne reflète nullement l’expression d’une véritable démocratie ou transparence dans le processus électoral. Cette pléthore a révélé plutôt, une anarchie indescriptible et une confusion injustifiable dans l’organisation des élections. Cet état de fait est un recul évident, dans la mesure où, il s’est produit dans un Etat, supposé être, en matière de processus électoral, le phare en Afrique. Et, au vu des résultats définitifs, sauf erreur de notre part, seules 5 listes ont pu franchir la barre des 1%. Et, 9 autres listes ont pu, laborieusement, atteindre la limite étriquée de 1%. Tandis que, les 33 autres n’ont même pas pu atteindre 1% des suffrages valablement exprimés. Moralité : Tout ça rien que pour ça ! En définitive, ces élections ne nous ont pas sortis de l’auberge, car la situation politique demeure toujours confuse, malgré ce qu’elles ont coûté au peuple sénégalais en argent, en temps, en invectives, en violence, etc. Ainsi, malgré cette fortune, colossale inimaginable, que l’Etat sûrement, n’osera d’ailleurs pas, révéler avec exactitude, aux Sénégalais, tellement, c’est énorme.
Ce constat ci dessus, si déplorable, appelle tout d’abord, la responsabilité du gouvernement, à prendre des dispositions et mesures idoines de sauvegarde, de réforme des textes et du code électoral actuel, afin que de pareilles cacophonies et anarchies ne se reproduisent plus jamais chez-nous. Mais également, à l’avenir, il faudrait que les acteurs politiques aussi, au risque de sanctions probables, prennent individuellement comme collectivement, toutes leurs responsabilités avant de participer à des élections. Ils doivent savoir, pertinemment, en âme et conscience, que la politique est une affaire très sérieuse, qui concerne la vie et l’existence de toute une nation, par conséquent, ce n’est pas du folklore passager.
Dans le cas présent, en dehors de la cacophonie notée, il y a eu en outre, une énorme perte d’argent, due à des dépenses dispendieuses inutiles et inconsidérées en matériel électoral et autres, du fait de la pléthore de candidatures et de l’utilisation insensée des bulletins individuels. Objectivement, par décence et honnêteté, certains candidats, au vu de leurs propres résultats, si minables, devraient, à l’instant même, prendre résolument, la ferme décision de ne plus prendre part, aussi légèrement, à des consultations électorales.
Ainsi, indépendamment d’avoir brouillé les pistes et assombri la possibilité d’un choix clair et objectif, à cause de leur pléthore, les coalitions ont empêché, dans le même temps, un vote utile en faveur de candidats vraiment, à la hauteur des tâches d’un député. Et elles ont provoqué la dispersion des voix, à cause d’un subjectivisme borné dans la constitution des listes de candidats des coalitions. La constitution des listes a été incohérente, partisane et basée sur des intérêts personnels, pour des raisons affectives, de liens de parenté, d’achat de conscience, etc. Là également, c’est un signe de recul, évident, aussi bien sur le plan de la pratique politique que sur l’organisation et le processus électoral, avec ses impairs relatifs à un cafouillage et de l’incompétence avérée du personnel en charge de cette tâche.
Au total, il est bien évident que, la première qualité d’un citoyen, pour devenir un bon député, doit être la fidélité à servir son peuple en tout temps. Il doit, aussi, se doter d’une conscience patriotique incontestable e, ensuite, avoir les compétences requises pour pouvoir défendre valablement, les intérêts des populations à l’Assemblée nationale et s’opposer, contre toute sorte de violations des intérêts et libertés démocratiques du peuple, etc. entreprises par le gouvernement.
Enfin, l’Etat comme les acteurs politiques de notre pays ne devraient pas, un seul instant, perdre de vue, que l’argent du contribuable sénégalais doit nécessairement servir, en toutes circonstances, d’abord au développement du pays et à l’intérêt général de tout le peuple sénégalais, sans exclusive. Par conséquent, il ne doit pas être gaspillé, en aucune façon, dans l’organisation d’élections mal préparées avec ses impairs inadmissibles qui, en définitive, ne serviraient qu’à élire des députés incompétents, qui ne vont à l’Assemblée nationale d’ailleurs, non pas pour défendre les intérêts des populations qui les ont élus, mais pour leur propre compte et celui du président de la République, comme ce fut le cas dans la 12e législature sortante. Par voie de conséquence, si les textes, qui régissent actuellement l’Assemblée nationale, ne sont pas réformés et refondés, il est, fort, à craindre que ce ne sera qu’un remake pur et simple, des mêmes pratiques que par le passé.
Ainsi, l’exception sénégalaise, tant vantée, qui faisait notre fierté à tous, est en train de s’effriter et de se rétrécir, comme une peau de chagrin, au fur et à mesure que le temps passe.
Mandiaye Gaye
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