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Farba Senghor, coordonateur national du PDSL : « Mon rôle est d’insuffler du sang neuf, de recréer l’esprit conquérant … »

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Farba Senghor, coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais libéral (Pdsl), promet un parti conquérant qui disposera, à l’issue des opérations de renouvellement des instances, de toutes les cartes afin de remporter haut la main les prochaines élections et surtout la présidentielle de 2012. Toute position sera méritée, les mouvements de soutien seront intégrés dans les structures du parti et les ministres sont invités à tomber la veste du technocrate et à descendre sur le terrain politique. Pour Farba Senghor, les règles du jeu sont claires : engagement, équité et transparence.

Comment appréciez-vous l’évolution du Parti démocratique sénégalais (Pds) en Parti démocratique sénégalais libéral (Pdsl) ?

Il n’y a pas de changements comme certains le prétendent ni en ce qui concerne les statuts, ni s’agissant de la devise du parti. Le Parti démocratique sénégalais a été toujours libéral et le reste. Rappelez-vous que les courants de pensée avaient été imposés par le président Léopold Sédar Senghor. Ce qui avait permis à notre Secrétaire général national de choisir un des courants : le libéralisme. Ce choix n’était pas dicté par le hasard.

Aujourd’hui, après plus de trente ans d’existence, notre Secrétaire général national veut redynamiser notre parti, lui donner un nouvel élan pour disposer de toutes les cartes afin de remporter haut la main les prochaines élections présidentielles de 2012. Il n’y a donc aucun changement. Le Parti démocratique sénégalais reste tel qu’il a été créé.

Qu’est-ce qui explique l’ajout du L ?

Le sigle n’a pas changé. Ignorez la lettre L ! Dites seulement Pds. Comme je l’ai expliqué plus haut, il s’agit, à travers cette initiative ; d’une volonté de notre Secrétaire général national de donner un nouvel élan à notre parti.

Vous avez été nommé coordonnateur. Quel est votre rôle ?

Mon rôle est de coordonner toutes les activités du parti parmi lesquelles, il y a les opérations de vente des cartes et de renouvellement des instances. Il s’agit d’unifier notre formation politique, de régler l’ensemble des litiges survenus au cours de ces dernières années. Ces litiges ont créé des dissensions au sein de notre parti dont l’élément révélateur est sans nul doute nos résultats lors des élections locales du 22 mars 2009. Bien que nous soyons sortis vainqueurs de ces élections, il faut relever que nous avons perdu de grandes villes. Mon rôle est d’insuffler du sang neuf, de recréer l’esprit conquérant et de redonner l’engagement qu’il faut aux militants et aux responsables afin que notre formation politique puisse sortir facilement vainqueur des prochaines joutes électorales.

Vous êtes de fait le numéro 2 du parti ?

Si c’est votre constat, il en est ainsi. Seulement, il faut retenir que je seconde le Secrétaire général national dans la reprise en mains et dans la gestion de son parti. Il a été clair : je suis le principal interlocuteur du Secrétaire général en ce qui concerne la restructuration, le renouvellement des instances.

Donc, je ne rends compte qu’à lui. De ce fait, les superviseurs ainsi que les commissaires sont placés sous mon autorité, bien qu’ils aient été choisis par le Secrétaire général national.

Lors d’un point de presse, vous avez déclaré n’avoir pas d’amis dans l’accomplissement de cette mission. Pouvez-vous être plus explicite ?

Parmi les missions que le Secrétaire général national m’a confiées, il y a la restauration des valeurs de fraternité, de justice et de dignité. Pour cela, il faut la transparence et l’équidistance. Je dois donc être équidistant et impartial à l’égard des tous les responsables et militants du parti. C’est la raison pour laquelle, j’ai fait cette affirmation à l’intention de tous mes frères et sœurs de parti.

Mon seul ami est celui qui respectera les instructions du frère Secrétaire général national concernant le mode de fonctionnement du parti et les règles érigées pour le renouvellement des instances.

Récemment, vous avez tenu des réunions d’information. Pouvez-vous nous faire le point ?

Nous avons tenu sur l’ensemble du territoire national quarante (40) réunions fédérales d’information dans les départements sur les quarante-cinq (45) qui existent. Cela s’est passé très bien, dans l’ensemble, à la surprise générale. Certains observateurs pensaient qu’il y aurait des remous dans le parti. Heureusement, en dehors de trois fédérations que sont Fatick où il y a eu des heurts mais dont le bilan a été exagéré, Bambey et Tambacounda où il y avait des tiraillements entre responsables, tout s’est passé comme prévu dans la sérénité. Les militants ont été informés des instructions du Secrétaire général national.

Pourquoi les opérations n’ont-elles pas eu lieu dans les cinq fédérations restantes ?

Il reste Guédiawaye parce que le ministre d’Etat Oumar Sarr, qui devait superviser les opérations, avait voyagé. Pour la fédération de Mbacké, le président du groupe parlementaire Doudou Wade a préféré attendre la fin du Magal.

En ce qui concerne Podor, Oussouye, les superviseurs Pape Momar Diop, ancien maire de la Médina et Bouli Tamba ont des contraintes de temps. Enfin, il y a la fédération de Diourbel qui ne s’est pas encore réunie parce que le superviseur Babacar Gaye s’est désisté et a été remplacé par Pape Saër Guèye, qui va incessamment programmer la réunion d’information. Il n’y a pas de problèmes. D’ici la fin du week-end prochain, toutes les fédérations vont se réunir et les Assemblées générales seront clôturées.

Votre parti s’est-il penché sur les échauffourées ? Si oui, quelles sont les mesures arrêtées ?

Les échauffourées notées sont dues à la volonté de certains responsables de se faire voir. Ce sont des rivalités locales, chacun voulait se faire voir. En dehors de cela, il n’y a pas de problèmes majeurs relevés. Nous avons reçu les rapports qui ont été dressés par les différents superviseurs, nous avons entendu les commissaires et les responsables au niveau local. En définitive, il n’y a pas un problème insurmontable.

Fatick est la seule localité où il y a véritablement des échauffourées. Le problème est réglé. Nous avons dit à tous les responsables que le seul critère d’appréciation de la dimension d’un responsable, c’est le nombre de cartes placées ou achetées par ses partisans. Et l’Assemblée générale de désignation des délégués des sections qui se tiendra dans un à deux mois déterminera la position de chaque responsable. Inutile donc de se faire voir, de se battre parce que la seule bataille qui vaille, c’est de vendre le maximum de cartes.

Ceux qui s’agitent n’ont qu’à se ranger car cela ne servira à rien. Nous sommes impartiaux et aucune faveur ne sera accordée à un responsable pour son activisme. Seul le mérite sera récompensé et il n’y a pas un autre critère pour distribuer des positions. Nous ne donnerons pas de coup de pouce à qui que ce soit.

Quelles sont les mesures prises pour éviter la fraude dans le placement des cartes ?

Dans cette opération, il n’est pas possible pour un responsable de prendre un lot de cartes à partir de Dakar. Dès le départ, nous avons imprimé deux millions de cartes qui ont été ventilées dans les quarante-cinq fédérations.

Et dans chaque fédération, nous avons répertorié pour chaque section (commune, communauté rurale) le nombre de cartes numérotées et le lot réservé à chaque section. Grâce à ce procédé, nous savons que telle carte appartient à telle commune, commune d’arrondissement, communauté rurale. Donc personne ne peut disposer plus de cartes qu’il n’en faut, d’autant que chaque section a un quota qui lui est propre. Ainsi, nous avons pris des dispositions pour amoindrir les risques de fraude.

La preuve, le coordonnateur national que je suis ne dispose d’aucune carte. Et nous avons donné à chaque superviseur départemental toutes les cartes destinées à la fédération, c’est-à-dire le département et les différentes sections qui la composent.

De plus, le superviseur ne peut pas prendre les cartes d’une autre fédération ou d’une section à une autre. Par exemple, dans le département de Thiès, on ne peut pas prendre une carte à Fandène et la vendre à Touba-Toul. C’est impossible. Tout a été verrouillé car on a la possibilité de suivre la vente régulière des cartes, de connaitre les acquéreurs.

Le Pds a en son sein des mouvements de soutien. Comment se fera la jonction ?

Avec l’absence de renouvellements ces dernières années, le parti a enregistré de nouveaux arrivants qui n’ont pas eu de places dans les instances régulières. La plupart d’entre eux ont crée des mouvements de soutien au Secrétaire général national ou à telle ou telle autre personne. Mais avec ces renouvellements, le Secrétaire général national a voulu mettre fin aux activités de tous ces mouvements de soutien en les intégrant dans le parti. Il vise, à travers cela, la consolidation de notre formation politique pour connaitre les principaux responsables. Généralement, quand on arrive dans une localité, plusieurs personnes s’autoproclament le principal responsable, de sorte qu’il y avait une confusion. A la fin de ces renouvellements, tout sera remis en ordre et les structures du parti prendront forme pour remplacer tous ces mouvements qui ont été créés.

Donc, vous voulez dire qu’après ces opérations, on ne parlera plus de Génération du concret par exemple lorsqu’on sait que son leader, Karim Wade, a été désigné superviseur à Kébémer ?

La Génération du concret (Gc) était au départ une volonté de Karim Wade d’appuyer son père, de montrer qu’il y avait des jeunes performants dans le parti qui voulaient servir de modèle aux autres. Au départ, c’était cela la Génération du concret. Mais, par la suite, des gens qui n’avaient pas de place dans le parti ont grossi ses rangs. Cela a fait que ce mouvement dénommé Génération du concret a pris de l’envergure. Maintenant que notre Secrétaire général national a demandé à tous les mouvements d’intégrer les structures régulières, Karim Wade ne peut faire autre chose que de s’y conformer.

Je dois préciser que l’esprit n’était pas au départ de créer un mouvement à part mais de forger un esprit nouveau de performance. Et même avec la disparition des mouvements de soutien, l’esprit de performance doit subsister au sein du parti et il y aura certainement des gens performants qui vont préférer l’action aux paroles.

Quelle est la prochaine étape après les Assemblées générales d’information ?

La prochaine étape après les réunions d’information à travers le Sénégal et la vente des cartes sera le montage des secteurs d’ici le mois d’avril. Au mois de mai, nous mettrons en place les sections des communes, des communes d’arrondissement et des communautés rurales.

A la fin du mois de mai, nous monterons les fédérations dans les départements. Cela clôtura les opérations de renouvellement. A l’issue de ce processus, il restera le Congrès et le Secrétaire général aura la latitude de le programmer entre le mois de juillet et le mois de décembre 2010. Je dois préciser qu’avec ces renouvellements, nous avons tenu compte des erreurs du passé notamment des attitudes partisanes. C’est pourquoi notre credo est la transparence et l’équité pour mettre à l’aise tout le monde. A la fin, nous voulons que les gens se disent que c’est l’ère de la transparence, de l’équité et de la justice.

Concrètement, comment se fera le placement des cartes ?

Dans chaque section (commune, commune d’arrondissement, communauté rurale), le commissaire et le superviseur créent une commission de vente des cartes. Celle-ci, dans le village ou le quartier, désigne des individus d’un commun accord avec les responsables et les militants pour la vente des cartes. Ainsi, dans un village ou dans un quartier, il y aura une personne choisie pour la vente des cartes. A la fin, il y aura une Assemblée générale du village ou du secteur qui désignera les cinq délégués. Chaque secteur désigne cinq délégués et l’ensemble de ces délégués se réunit à la fin du processus pour choisir le bureau de la communauté rurale ou de la commune. Et ce processus se fera dans la transparence. Celui qui aura le plus de délégués mettra ses hommes devant. Mais le Secrétaire général a dit que 30 % des postes seront réservés à ceux qui sont battus dans chaque section ou fédération.

Y a-t-il des possibilités de recours ?

Si dans une commune, communauté rurale, les commissaires qui vendent des cartes dans une section font l’objet d’une contestation, les militants peuvent s’adresser au superviseur du département. Lorsqu’ils ne trouvent pas satisfaction, c’est à ce moment qu’ils se tournent vers le coordonnateur national.

Tout a été décentralisé et les responsabilités ont été partagées. Maintenant, si cela advenait – ce n’est pas mon souhait – et que le coordonnateur national ne puisse pas régler le problème, alors le Secrétaire général national sera saisi. Mais d’emblée, on ne peut pas saisir directement ce dernier. Il faut que la hiérarchie soit respectée.

D’ailleurs, dans le mode de fonctionnement, tout a été décentralisé et le superviseur est responsable pleinement dans le processus de vente des cartes. Si donc, un problème survient à Kolda, Fatick ou ailleurs, ce sont les superviseurs qui sont responsables. Ils doivent tout faire pour un bon fonctionnement du processus de vente des cartes et de renouvellement des instances.

Comment le coordonnateur gère-t-il les ministres placés sous son autorité ?

Je dois préciser qu’au-delà de ces opérations, j’entretiens d’excellentes relations avec les différents ministres et autres responsables du parti. Même en dehors du gouvernement, ces ministres se réfèrent à moi sur plusieurs questions. De même, nous discutons sur des sujets d’intérêt national. Il n’y a donc aucun problème entre ces ministres et moi. Vous avez certainement eu écho des déclarations Me Ousmane Ngom, Karim Wade, Me Doudou Ndoye et autres. Ils ont dit que la vente des cartes est placée sous l’autorité du ministre Farba Senghor. Il n’y a aucune contestation à ce sujet et vous n’entendrez jamais un ministre contester la position que le Secrétaire général national vient de me donner. Au-delà, ils savent que je le mérite parce que je connais les arcanes du parti.

Il y a des ministres qui ne font pas de la politique. Qu’attendez-vous d’eux dans ce processus de redynamisation du parti ?

A l’époque, invité à une cérémonie par le ministre d’Etat Cheikh Tidiane Gadio, j’avais dit qu’il n’était pas question que des ministres sous le manteau de technicien ne s’occupent que des dossiers de leur département pour rentrer ensuite chez eux le soir et laisser Abdoulaye Wade seul sur le terrain politique. Ce n’est pas honnête. Tous les ministres doivent s’engager. Personne n’a donné le pouvoir au Secrétaire général national sur un plateau d’or. Il s’est battu avec le Pds jusqu’à obtenir des résultats qui l’ont porté au pouvoir. Donc, celui qui vient et qui a sa confiance doit mouiller le maillot pour mériter sa position. Il ne doit pas attendre qu’on lui demande de descendre sur le terrain pour le faire.

Propos recueillis par Mbaye Sarr DIAKHATE et Mamadou GUEYE

lesoleil.sn

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