Même si sa coalition, Jammi Senegaal, est arrivée troisième à l’issue des élections territoriales du 23 janvier dernier, Sitor Ndour n’en considère pas moins ce scrutin comme une grande victoire pour lui. D’abord, à l’en croire, parce que ces élections ont fait de Matar Bâ, «un maire minoritaire dans sa commune», ensuite parce que pour la première fois, un fils de Ndiaye-Ndiaye a remporté les deux centres de vote de ce quartier traditionnel de la capitale du Sine.
Au sortir des élections territoriales du 23 janvier dernier, Matar Bâ a rempilé à la tête du Conseil municipal de Fatick pour les cinq prochaines années, en récoltant avec la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) 4125 voix, soit 37,87% des 10 891 suffrages valablement exprimés. Cependant, pour son challenger et chef de file de la coalition Jammi Senegaal, arrivé troisième avec un score de 1357 voix, soit un taux de 12,45%, juste derrière la coalition Andu Nawlé qui a engrangé 2706 voix, soit 24,84%, cette victoire du maire sortant est «sans gloire». Puisque, selon Sitor Ndour, avec un score d’un peu plus de 37%, Matar Bâ est devenu «un maire minoritaire dans sa commune», face à une opposition dont les résultats cumulés font plus de 62% des votes. Ce qui lui a fait dire, hier dimanche, en faisant l’évaluation de ce scrutin à son domicile, que ces élections constituent une grande victoire pour lui. Dans la mesure où, a renseigné l’ancien Directeur général du Coud, au-delà du fait que Matar Bâ soit devenu sociologiquement minoritaire dans la capitale du Sine, c’est la première fois qu’un fils de Ndiaye-Ndiaye remporte l’ensemble des deux centres de vote (Thiagoune Ndiaye et Ngor Ndam Ndiaye) de ce quartier traditionnel de Fatick. Dans lequel, informe-t-il, «Matar Bâ a, pendant les 48 heures qui ont précédé le jour du scrutin, injecté une centaine de millions de francs pour amener les gens à voter pour lui». Toujours dans ses accusations, Sitor Ndour a fait savoir que «Matar Bâ, en plus de remettre de l’argent aux populations de Ndiaye-Ndiaye la veille du scrutin, a remis à chaque électeur, une enveloppe contenant le bulletin de Bby». Ce qu’il estime être une grave entrave à la démocratie et dont, selon lui, l’administration territoriale est complice. «C’est quelque chose d’inadmissible et s’il plaît à Dieu, nous allons régler nos comptes avec les gens qui sont responsables de cette forfaiture-là», a menacé le Pca de la Société d’exploitation des eaux du delta (Saed). Non sans inviter l’édile de Fatick à faire une lecture objective des résultats de ce scrutin et composer avec ceux qui sont majoritaires dans la ville, pour le bien des Fatickois.
Par ailleurs, Sitor Ndour a dit avoir beaucoup de regrets du fait que les autres adversaires de Matar Ba, comme Mamadou Camara, Issa Dièye et lui, ne soient pas parvenus à mettre en place une liste commune, qui aurait pu leur permettre d’opérer le changement «voulu» par les Fatickois. D’un autre côté, M. Ndour espère que le Président Macky Sall ne manquera pas de faire une lecture des résultats issus de ces élections. Ce qui, à son avis, amènera le patron de Bby à confier plus de responsabilités à ceux qui sont actuellement «majoritaires» à Fatick, afin que ces derniers qui seront ainsi plus proches du chef de l’Etat, puissent développer auprès de lui un plaidoyer très fort en faveur du développement socio-économique de la cité de Mame Mindiss.
