C’est à travers une visio-conférence que le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a dit ses vérités aux travailleurs de l’institution monétaire. Qualifiant le Sénégal de pays stable, Philippe-Henri Dacoury-Tabley a juré hier que bientôt, les auteurs des fausses alertes à la bombe seront mis aux arrêts. Hier encore, un appel a annoncé l’explosion du bâtiment dans un délai de vingt minutes, alors que la Division des investigations criminelles (Dic) a ressemblé les pièces du puzzle.
Face aux fausses alertes à la bombe qui ciblent depuis vendredi dernier le siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), le gouverneur refuse de plier. La preuve hier, à la suite d’une rencontre sur le système monétaire présidée par le ministre d’Etat, ministre des Finances, Abdoulaye Diop, Philippe-Henri Dacoury-Tabley a tenu une visio-conférence pour s’adresser aux employés de la Bceao disséminés à travers les pays de l’Uemoa.
Selon des sources très sûres, le gouverneur a d’emblée remercié le personnel de la banque pour avoir gardé sa sérénité malgré le caractère surprenant des événements. Mais aussi, les autorités sénégalaises qui, selon lui, n’ont ménagé aucun effort depuis que les incidents se sont produits. N’empêche, le gouverneur a tenu à garantir aux employés que les coupables seront arrêtés dans les prochains jours et répondront de leurs actes devant la Justice. Car selon lui, les autorités policières sont sur de sérieuses pistes. Cela dit, le gouverneur a souligné avoir reçu plusieurs appels d’institutions monétaires à la suite de ces incidents. Mais sa conviction est que le Sénégal est un pays hospitalier et stable.
Philippe-Henri Dacoury-Tabley a aussi abordé le climat social au sein de l’institution monétaire. C’est pour rassurer les employés qu’il a reçu leurs critiques et que même si ces dernières sont parfois « très dures », il promet d’étudier le volumineux document que lui a remis le consultant. En effet, renseignent des sources sûres, dans le souci de glaner les doléances des travailleurs de la banque, le gouverneur avait engagé un cabinet chargé de recueillir, sous le sceau de l’anonymat, les récriminations des travailleurs de la Bceao. D’où la satisfaction d’un cadre qui affirme : « Même si je ne suis pas proche du gouverneur, il faut quand même reconnaître que son management est sans faille. Avec lui, moi par exemple je peux espérer avancer, or avec Banny, c’était autre chose ».
Hier encore, un appel a été enregistré dans la matinée. Au bout du fil, l’individu a annoncé que « l’immeuble abritant le siège de la banque allait sauter dans 20 minutes ». Le moins que l’on puisse dire est que la Division des investigations criminelles (Dic) avait fini hier soir de mettre un nom et un visage sur toutes les personnes impliquées dans cette affaire. L’huissier (ici le chargé de l’accueil et de la réception) placé en garde-à-vue depuis vendredi dernier, devrait être rejoint par un autre huissier dont l’implication a été établie. Idem pour le cerveau qui a été formellement identifié par les enquêteurs, et comme on l’évoquait, il évolue dans la Bceao. Jeudi dernier, un mystérieux incendie, maîtrisé heureusement par les Sapeurs pompiers, avait éclaté dans les locaux de la banque centrale. Auparavant, deux autres incendies de moindre envergure avaient été notés.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info