Les inquiétudes des acteurs du tourisme sénégalais devraient être ailleurs que dans la réciprocité sur les visas. Un visa à hauteur de 50 euros (32 750 FCfa) ne doit pas empêcher un touriste de choisir une destination. A moins que ce ne soit des aventuriers or, de ceux-là, « le tourisme sénégalais n’en a pas forcément besoin », comme le disait récemment un représentant de la diaspora, au-delà des recettes que pourrait engranger l’Etat à travers cette mesure. Qu’à cela ne tienne.
Les véritables freins à la promotion de la destination que devraient soulever les acteurs sont relatifs à la kyrielle de taxes et autres redevances appliquées sur les billets d’avion notamment par le Sénégal ainsi que le caractère nébuleux de la gestion de leurs produits.
En septembre 2012, s’exprimant à l’ouverture de la Journée de l’aviation organisée par l’IATA à Dakar, Tony Tyler, directeur général et chef de la direction de l’IATA, n’avait pas raté l’occasion de rappeler pour le dénoncer, que, contrairement au gel des tarifs consenti par l’ASECNA, l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads) « a augmenté les frais d’atterrissage internationaux de 13 % à compter de janvier 2012. » Après l’annonce de la hausse et malgré le retard de deux mois de la mise en œuvre de la mesure, « les consultations n’avaient pas abouti à une meilleure compréhension des raisons motivant cette hausse », avait-il expliqué.
Par ailleurs, en sus de la taxe de développement aéroportuaire qui est maintenant d’environ 68 $ (34 000 FCfa) par passager, soit la plus élevée d’Afrique, « il n’y a guère de transparence quant à la gestion de ces fonds, qui sont perçus à l’encontre des principes de l’OACI », avait-il renchéri.
Le Sénégal, comme d’autres pays, s’est abrité derrière le prétexte du financement des infrastructures aéroportuaires pour instaurer ces taxes, il n’empêche, l’OACI a énoncé des principes qui comprennent la transparence, la consultation des usagers et les liens entre les coûts et les redevances. Principes non respectés en faisant référence à l’AIBD avec la RDIA, puisque, pour que les bénéfices reviennent à ceux qui paient, le préfinancement n’est pas autorisé en l’absence de mesures de protection spécifiques pour les usagers.
Au-delà des taxes, le tourisme sénégalais fait face de manière structurelle au phénomène de saisonnalité qui constitue le principal indicateur de performance au niveau de l’exploitation hôtelière. S’y ajoute une promotion touristique au budget congru et basée sur une autre taxe qui est passée de 600 FCfa en 1998 à 1000 FCfa en décembre 2011 et dont l’effet sur la promotion est plutôt nulle, encore que la visibilité sur la stratégie de développement du secteur que le gouvernement actuel compte dérouler se fait toujours attendre.
Ce sont là quelques véritables raisons d’inquiétudes qui devraient plutôt habiter les acteurs du tourisme.
Le problème, ce n’est pas le fait de payer 50€. Pour quelqu’un qui veut aller en vacances, il va aller là où il a le soleil, la plage, le plaisir et le moins de démarches administratives. Quelqu’un qui est à Besançon, une ville française qui n’a pas de consulat, il va falloir qu’il se déplace à Paris, Marseille, Lyon ou Bordeaux pour faire la demande, et cela pendant les jours ouvrables. ce qui lui prend un jour et les frais de déplacement, ce qui va faire déjà plus de 50€. En plus nos consulats ne sont pas outillés pour accueillir des étrangers pour une demande de visa. Des pays comme la gambie vont profiter de cette situation pour renforcer leur politique touristique. D’autres pays (Congo, Gabon, Cameroun…)jusqu’ici, qui ne s’intéressaient pas au tourisme, avec leur potentialité risque de dépasser le Sénégal. Des entreprises sénégalaises vont fermer, des gens vont se retrouver sans boulot….je me demande ce qui a pu motiver Youssou Ndour, en tant que ministre à accepter cette politique.