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FERMES TA GUEULE, SINON…

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FERMES TA GUEULE, SINON…

Abdou Ndukur Kacc Ndao

Socio-anthropologueSCÉNARIO DE LA MORT. Abdoulaye Wade a été défait il y’a 3 ans. Il n’a jamais supporté sa défaite qu’il a assimilée à une victoire de forces coalisées pilotées de l’étranger. L’homme en est convaincu et le clame haut sur tous les toits. Il devrait sans doute avoir plus que des soupçons d’un vieux capricieux pour expliquer les raisons d’une défaite présidentielle annonciatrice d’un ras-le-bol généralisé. Ils étaient nombreux à vouloir prendre la place du vieux renard qui a fini par boire jusqu’à la lie le coup d’estocade porté par une jeune et sournoise créature sortie de ses décrets. Il a imposé au jeune poucet aux plus récalcitrants et au plus « méritants » d’un parti totalement soumis à ses caprices de vieux gâteux. Il l’apprendra à ses dépens. Wade a beau poursuivre ses dénégations, il a lui-même été le réalisateur mal habile et mal inspiré d’un scénario qui raconte sa propre mort politique. Car Macky Sall a toujours été un parfait inconnu du bataillon des combattants de la liberté. Même son passage dans une gauche maoïste souvent tonitruante ne lui a pas permis de décliner des lettres de noblesse d’un engagement militant sincère. L’homme est peu bavard. C’est un loup solitaire qui sait par quelle porte entrer pour atteindre les plus faibles mais aussi les plus tenaces de la bergerie. Il prendra le temps qu’il a appris à apprivoiser face aux assauts d’une vie sociale qui ne lui a pas toujours souri avec bonheur.

Grace ou par la faute de Wade, voilà que Macky est devenu notre président de la République. Bien évidemment l’homme a ses mérites personnels face au vieux renard et une classe politique cinquantenaire aux discours désuets et aux conditions physiques déclinantes. Il n’est pas étonnant que l’homme de Fatick règne en maître presque absolu dans un silence républicain assourdissant. L’homme n’est pas brillant. Mais son style est d’une grande efficacité pour clouer le bec aux plus bavards. En réalité, le Président Macky Sall à l’image de son père politique est un grand dictateur qui souffre d’un grand complexe d’infériorité qui accentue et aggrave la violence symbolique de sa gestion du pouvoir.

TOUS LES MÊMES. Sinon, comment comprendre que le Président Macky Sall refuse toute expression démocratique à travers des marches notamment ? Comment expliquer qu’il arrête des journalistes ou opposants politiques qui commentent une actualité électrifiée par les déclarations d’un Lamine Diack tombé bien bas de son piédestal. Dire qu’il recherchait un consensus autour de sa personne pour être notre Président. Vrai ou faux, le Président Macky Sall a pris trop d’argent qu’il devra un jour justifié. A l’image de toute une classe politique brillante dans sa capacité à se liguer pour sauver sa peau face aux enjeux d’un débat de transparence et d’une éthique de responsabilité. Diack a lancé une bombe qui secouerait tout Etat digne et équitable. Il ne se passera rien car fondamentalement, la classe politique est la même. Elle fera profil bas le temps que les ondes incandescentes hexagonales se refroidissent. La conglomération des initiés reprendra le dessus sur un peuple émotif qui a fini de détester des pans entiers de politiciens imbus de leur confort et de celui de leurs petites copines.

POLICE POLITIQUE. Pendant ce temps, le Président Macky Sall utilise sa police politique pour intimider les sénégalais. La violence des arrestations et le profil des personnes incriminées est le signe évaluateur de la peur au ventre d’un président soutenu par des réseaux tout aussi dangereux qu’occultes. Wade est son inspirateur. Que n’a-t-il pas fait lui aussi avec la DIC. Transformer des officiers de police judiciaire aussi compétents en de simples valets de l’empereur est d’un détestable manque de respect pour nos corps d’élite. Les sénégalais ont même oublié dans leur conscience ramollie les autres missions notamment de sécurisation du territoire national d’une police qui a d’autres urgences que de « cueillir des opposants à 5 heures du matin ». On aurait pu penser pourtant que cette police politique devrait faire partie des reliques d’un ordre ancien qui en a tant usé et abusé. C’est sans compter avec la psychologie revancharde d’un Président partisan de la chicote légalisée. Il aimerait sans doute voir ses opposants au lever d’un soleil glacial pisser ou déféquer sous leurs froques.

Tout ceci n’est pas drôle et il interpelle des consciences citoyennes et démocratiques qui souvent doivent imposer un vrai débat de sociétés sur l’enrichissement de nos hommes et partis politiques. Ce débat, ces derniers dans un consensus de survie ne le poseront jamais. Diack a lancé sa bombe. En réalité, il a lancé une lapalissade. Le président de la République devrait s’en saisir pour engager une réforme en profondeur du financement des partis politiques. Il n’en fera rien. Voilà pourquoi, je continue de penser que le président Macky Sall est une vraie catastrophe nationale.

ANKN

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