Elles n’entendent pas être sacrifiées sur l’autel des idéaux de la souveraineté nationale, les employées de maison au service des expatriés travaillant dans les bases françaises promises à la fermeture. Et pour ne pas être les principales victimes de cette décision prise par les autorités des deux pays, elles sont prêtes à battre le macadam.
Le départ ‘demandé’ et annoncé, en grande pompe, par les autorités sénégalaises des unités de l’armée française basées au Sénégal inquiète au plus haut point les domestiques sénégalaises qui y travaillent. Elles craignent d’en être les principales victimes, sacrifiées sur l’autel des idéaux de la souveraineté nationale. En fait, selon une enquête de la fédération Jeunesse ouvrière catholique (Joc) de Dakar auprès de quatre cents employeurs de travailleuses domestiques, seuls 21 % d’entre eux appliquent la réglementation relative au travail domestique. Il s’agit en général d’expatriés. Et 87 % de ces expatriés vivent dans les bases françaises du Cap-Vert.
On comprend, dès lors, mieux les appréhensions de ces travailleuses. Des inquiétudes qu’elles ont exprimées par la voix de Célestine Diouf, la coordinatrice du Conseil d’appui aux employées de maison : ‘Le départ des troupes françaises nous commande d’exprimer nos inquiétudes et de lancer un vibrant appel aux autorités de notre pays afin qu’elles affrontent la douloureuse situation que le départ des militaires français va imposer à des milliers de travailleuses domestiques sénégalaises’. Et même si elle est d’accord pour reconnaître que la souveraineté de l’Etat n’est ni discutable ni négociable, Célestine Diouf affirme que ces travailleuses voudraient que l’Etat prennent en charge leurs intérêts. C’est pourquoi, elle souhaite que dans le cadre de sa souveraineté, l’Etat veille à ce qu’elles soient prioritaires d’embauche.
‘Nous affirmons que la célébration du cinquantenaire de notre indépendance ravive notre conscience sur les concepts de nation, de souveraineté, d’autodétermination. Nous continuerons à nous engager, avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, à œuvrer pour le progrès du Sénégal dans tous les domaines. Cependant, nous tenons à rappeler aux autorités que rien ne devra se faire sur le dos des braves travailleuses que nous sommes’, a souligné Célestine Diouf, convaincue que les appartements dans lesquels travaillent ces filles et femmes auront, sûrement, de nouveaux occupants d’une manière ou d’une autre, qui ne vont pas leur donner les mêmes avantages que les militaires français qui occupaient les locaux. ‘Plusieurs milliers de jeunes filles et femmes vont se trouver sans emploi décent. Vu la nature de la rupture de leur contrat, seront-elles indemnisées de droit ?’, se demande-t-elle.
Pour attirer l’attention des autorités sur leur sort, ces femmes menacent de battre le macadam dans les jours à venir.
Charles Gaïky DIENE
walf.sn
Y a beaucoups de femmes qui ne peuvent pas cuisiner, surtout à dakar donc laisser les bonne si non…………..