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FESMAN III – Promesse de remboursement non tenue à la société Lp Art : Sindiély Wade fausse son rendez-vous de juin

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La société de transport Lp Art, réclame 227 millions 500 mille francs à l’organisation du Fesman III, avant de rendre aux artistes leurs œuvres, jusque-là confisquées. Syndiély Wade, Déléguée générale-adjointe à l’organisation de ce rendez-vous culturel international, après avoir promis en juin dernier de régler ce problème, n’a jusque-là plus donné de suite. Le contrat n’a toujours pas été respecté et le différend reste intact.

De nombreux artistes africains, ayant prêté leurs œuvres à l’Etat du Sénégal pour les besoins du troisième Festival mondial des arts nègres, organisé en décembre dernier se plaignent encore de la «confiscation» de leurs créations et du préjudice que cela leur porte. Dans Le Quotidien n°2518 du mardi 7 juin 2011, Nu Barreto, artiste guinéen résidant en France, s’était offusqué dans un entretien du fait que les œuvres prêtées pour les besoins de ce festival, «n’ont jamais été retournées dans les ateliers de provenance comme stipulé dans le contrat de départ signé avec le Fesman, mais surtout, la société transporteur Lp Art, réclame 227 millions 500 mille francs, avant de rendre aux artistes leurs créations qui, jusque-là, restent confisquées». Il expliquait en effet qu’il avait, comme de nombreux artistes africains, été sollicité par l’organisation du Fesman III pour des prêts d’œuvres. Les contrats de ces prêts indiquaient clairement que les œu­vres sont prises en charge en aller-retour «porte-à-porte, clé-à-clé, comme on dit dans le jargon». Ces œuvres, expliquait-il, devraient être transportées des ateliers au lieu d’exposition et du lieu d’exposition aux ateliers de chaque artiste. Mais depuis lors, tableaux d’art plastique, photographies, sculptures… et autres sont restés au Sénégal, sans que personne de l’équipe dirigeante du Fesman n’ait donné une explication.

Récemment, informent certaines sources, la fille du président de la République, Sindiély Wade, par ailleurs déléguée générale-adjointe du Fesman III, accompagnée d’un de ses conseillers à la culture, s’est rapprochée de la société LP Art (France), qui réclame une ardoise de 227 millions 500 mille francs, avant de transporter les œuvres confisquées vers les ateliers. L’intention de Syndiély Wa­de était de trouver un arrangement et solutionner de façon définitive le problème. «La fille du président de la République avait rencontré M. Belili  de LP Art en juin dernier, suite à la sortie de votre article et lui avait fait la promesse de tout régler fin juin», informe-t-on. Seulement jusqu’à cette date, rien a bougé. «Certes, il y a eu cette avancée du problème, en ce sens que Mme Syndiély a fait la promesse de tout régler. Mais nous sommes encore dans le silence, certainement à cause des derniers évènements sociopolitiques qui ont eu lieu au Sénégal», pense Nu Barreto recontacté par email. De l’avis de ce plasticien guinéen, membre du collectif des artistes en difficulté avec le Fes­man, «les choses sont restées au point mort et plus personne ne s’en occupe à notre connaissance. Un règlement dans un court délai, nous semble improbable vu la grande difficulté dans laquelle se trouve le Président Wade pour les élections futures. Il faut bien comprendre qu’ils nous ont fait savoir que notre problème n’est pas un cas urgent. Si c’était une préoccupation qui leur tenait à cœur, on l’aurait su». Certes, Nu Barreto croit savoir que certains artistes ont entamé «des procédures juridiques qui, jusque-là, n’ont rien donné».

On ne comprend tout de même pas que pourquoi le Fesman n’a jusque-là pas honoré sa dette alors que la loi des finances rectificative a été votée. Ce qui est certain, explique Nu Barreto, c’est que «la société Lp Art reste intransigeante dans sa décision de se faire rembourser avant de livrer les œuvres». «A entendre le Directeur général qui est intervenu dans une émission de Radio France culture il y a de cela quelque temps, c’était une somme symbolique voire un geste symbolique qu’ils ont voulu faire en demandant aux artistes de payer des sommes allant jusqu’à 15 000 euros (environ 9 825 000 francs Cfa) pour l’obtention de leurs œuvres. Comme quoi on n’a pas tous les même jouets», renseigne Nu Barreto qui n’envisage même pas l’idée de réclamer de l’argent au Fesman, par rapport au préjudice subi. L’essentiel pour lui, c’est que ses réalisations lui reviennent. «L’organisation du Fes­man a un énorme souci de payer la somme due au transporteur et aussi il ne faut pas l’oublier, beaucoup de gens et des sociétés attendent d’être payés. Donc je vois très mal, ou difficilement, l’issue de secours que pourra emprunter le Sénégal qui a la tête tournée vers son avenir politique. Je pense aussi que ce n’est pas la préoccupation majeure des artistes qui ne demandent qu’a récupérer leurs œuvres et tourner la page du Fesman», a-t-il indiqué.
lequotidien.sn

 

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