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Filigrane – Les cadavres du Président: pleurez pauvres orphelins de Malick Bâ

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«Je ne marcherai pas sur des cadavres pour accéder au Palais.» Jusqu’aux années 2000, la litanie avait séduit beaucoup de jeunes pour qui la vérité d’antan sonne aujourd’hui comme un mensonge aux couleurs rouge sang. Que de cadavres depuis 2000 ! Depuis que le maître a pris possession du Palais de l’avenue Léopold Senghor. Pas seulement ceux sortis des tiroirs macabres d’avant Alternance comme Me Babacar Sèye dont la mémoire continue de hanter les couloirs du palais de la République comme ceux de l’Assemblée nationale. Les cadavres s’amoncellent aux pieds du Président Wade et les bras tueurs diffèrent selon les causes. Tantôt c’est la Police qui tire des balles réelles sur des manifestants, tantôt ce sont des traitements inhumains dans certains commissariats jusqu’à ce que mort s’en suive, tantôt ce sont les freins d’un véhicule qui lâchent sur la route de Patar, tantôt c’est la Gendarmerie qui tue de sang froid pour ensuite invoquer la légitime défense face à des jeunes aussi «surarmés» avec … des pierres. Comme c’était le cas lundi dernier à Sangalkam. Ce coin où les populations ont toujours vécu dans le calme jusqu’au jour où le ministre Aliou Sow, pour des raisons purement politiciennes, les mettent au devant de l’actualité.
M. Aliou Sow, en voulant voler aux habitants de Sangalkam leur libre choix pour leur imposer la volonté de son «frère» Secrétaire général national du Pds leur a volé aujourd’hui tout un avenir. Celui d’un père et espoir de famille. Sangalkam a enterré hier son fils Malick Bâ, comme Tivaouane avait enterré il y a dix ans Balla Gaye, comme Kédougou avait enterré Sina Sidibé il y a trois ans. Tous ces jeunes ont été victimes des balles de la Police et de la Gendarmerie pour de banales supposées opérations de maintien de l’ordre. C’est lâche ! Une lâcheté qui n’a d’égale que cette impunité garantie aux coupables. D’ailleurs où est le procureur de la République ? Pourquoi ne s’est-il pas autosaisi de cette affaire ? N’a-t-il pas entendu le Sos lancé par les populations de Sangalkam ?

Pleurez pauvres orphelins de Malick Bâ ! Votre supposé défenseur attendant le clic de son maître qui ne se souci pas de vos intérêts. Pleurez comme ces autres orphelins de Tivaouane, Kaolack, Kédougou ou les milliers d’orphelins du bateau Le Joola, victimes des intérêts du «prince» ! Pleurez parce que l’enquête ne vous donnera pas justice ! Parce qu’il y aura toujours un commanditaire pour signer le décret de grâce qui libérera les meurtriers…

Ces tueurs qui exécutent au nom et pour le Président. Ces tueurs civils comme le ministre Aliou Sow qui a tramé la préméditation de ce meurtre : quoi de plus criminel que de voler la voix des populations avec des gants administratifs, parce que tout simplement on a assujetti les forces de l’ordre qui, aveuglées par des prébendes promises, ferment les yeux de la lucidité pour mater le peuple pour les beaux yeux d’un vieux «prince». Mon Dieu ! Il y a quelques semaines, en Egypte, les policiers ont refusé de tirer sur la foule, le peuple !

lequotidien.sn

 

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