La campagne électorale s’est achevée jeudi soir en vue du second tour de la présidentielle de samedi au Niger, entre l’opposant historique Mahamadou Issoufou et l’ex-Premier ministre Seïni Oumarou, un scrutin destiné à rétablir un régime civil après un an de junte militaire.
Battu au premier tour avec 23% des suffrages par M. Issoufou (36%), M. Oumarou, qui bénéficie du ralliement de l’ex-chef de l’Etat Mahamane Ousmane (8%), a rencontré jeudi ses militants à Tillabéri (ouest), sa région natale.
Donné favori, M. Issoufou avait animé mardi son dernier grand meeting devant plus de 20.000 personnes dans le plus grand stade de Niamey, en compagnie de son allié, l’ex-Premier Hama Amadou (19%), qui fait figure d’arbitre du scrutin.
A Niamey, la fièvre électorale est déjà retombée, même si les portraits des candidats sont toujours visibles dans les rues ou collés sur des véhicules, et que les rivaux diffusent des messages à la télévision et la radio.
Quelque 6,7 millions d’électeurs de ce pays enclavé au coeur du Sahel sont appelés à tourner la page du putsch qui avait renversé en février 2010 le président Mamadou Tandja, après dix ans de pouvoir et une grave crise née de sa volonté de se maintenir au-delà de son second et dernier quinquennat légal.
Les deux rivaux ont affiché les mêmes ambitions, au cours de cette campagne globalement calme : combattre la pauvreté frappant 60% de la population, parer aux crises alimentaires cycliques comme celle de 2009-2010, assurer une répartition « équitable » des revenus, notamment ceux de l’uranium dont le pays est l’un des plus grands producteurs mondiaux.
En lançant la campagne le 23 février, le chef de la junte, le général Salou Djibo, avait appelé les candidats à accepter les résultats des urnes pour « éviter les contentieux électoraux, sources de tensions ».
Les observateurs internationaux, notamment ceux de l’Union européenne, ont commencé à se déployer à l’intérieur du pays. Pour éviter tout retard dans l’organisation, la commission électorale a utilisé un avion de l’armée pour acheminer son matériel dans les zones les plus reculées.