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Fin de la Crise Scolaire: Enfin une bouffée d’oxygène pour l’école Sénégalaise

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XALIMANEWS : The Game is over ! Une issue heureuse de la présente année académique a été finalement trouvée. La révolte des élèves qui a fini de faire tâche d’huile au niveau national, et la détermination affichée des syndicats d’enseignants à poursuivre la lutte, ont finalement porté ses fruits. C’est le Président de la République « himself » qui a pris ses responsabilités comme l’avaient souhaité certains médiateurs, pour sauver «in extrémis» l’année scolaire.

Au terme des échanges qui ont eu lieu dans la journée du vendredi 27 avril 2018, le Président de la République a décidé d’« une revalorisation significative de l’indemnité de logement allouée aux enseignants à 100.000 FCFA par mois et par enseignant ». L’augmentation se fera de manière progressive, notamment 15.000 FCFA à compter d’octobre 2018, 10.000 FCFA à compter de janvier 2019, et 15.000 FCFA à compter de janvier 2020.

«Ces mesures exceptionnelles en faveur des enseignants, portent l’indemnité de logement de 60.000 FCFA actuellement à 100.000 FCFA par mois et par enseignant», lit-on dans le communiqué du secrétariat général du gouvernement.

Signature imminente d’un protocole

Macky Sall, poursuit l’édit du gouvernement, a indiqué au premier Ministre de convoquer dans les meilleurs délais, une « réunion entre le gouvernement et les partenaires sociaux en vue de procéder à la signature d’un protocole dont le suivi de l’exécution, à bonne date, sera assuré par le chef de gouvernement qui lui rendra compte périodiquement».

Sur le principal point de discorde des négociations portant notamment sur l’indemnité de logement, il a été annoncé que les « travaux sur le nouveau système de rémunération sont prévus dès la 2ème quinzaine du mois de juin 2018, pour la prise en charge de la question de l’alignement et la correction des iniquités ».

En attendant cette rencontre sur l’indemnité de logement, le gouvernement et les syndicats se sont donné rendez-vous aujourd’hui, lundi, pour acter les mesures annoncées.

A l’issue de celle-ci, le G6 partagera toutes les conclusions afin de tenir la base informée de tout ce qui en ressortira.

Le gouvernement assure qu’il sera « aux côtés des acteurs de l’école, pour soutenir leurs efforts et mettre en œuvre avec diligence les mesures arrêtées par le Président de la République », renseigne le communiqué.

La longue marche pour une indemnité de 100.000 FCFA : Retour sur les 7 plans d’actions

Pour le respect des accords signés avec le gouvernement, les syndicats d’enseignants dits représentatifs ont déroulé 7 plans d’actions dans le cadre de leur mouvement pour obtenir gain de cause.

Le premier plan d’actions a été annoncé dès le début de l’année 2018. Le G6 décrète un débrayage et une grève totale respectivement les 16 et 17 janvier.
Pour se faire entendre, les syndicats du G6 annoncent un débrayage et une grève totale, les 23 et 24 janvier. Pour marquer la date d’anniversaire des accords signés un 17 février 2014, le G6 passe à son deuxième plan d’actions. En plus des boycotts des compositions du premier semestre, des évaluations harmonisées et cellules pédagogiques, les camarades de Saourou Sène, secrétaire général du Saemss, observent un débrayage à partir de 9 heures, le jeudi 8 février et une marche nationale à Thiès pour une école sénégalaise de qualité, le même jour. C’était dans le cadre du troisième plan d’actions.

Les 20, 21 février ont été retenus, dans le cadre du respect du 4ème plan d’actions, pour observer deux débrayages. Rebelote la semaine suivante avec un débrayage le mercredi 28 février à partir de 10 heures, suivi d’un sit-in devant les inspections d’académie (IA) et les inspections d’éducation et de formation (IEF). Le jour suivant, notamment jeudi 1er mars, le G6 décida d’observer une grève totale bouclée par une marche nationale à Kaolack.

Le 5ème plan d’actions du G6 a été ponctué par deux points majeurs. Il s’agit de la présence négative et le port des brassards rouges dans les écoles et établissements. En plus d’une marche nationale à Saint-Louis, le jeudi 15 mars, après avoir observé une grève totale le même jour, les syndicats décidèrent d’observer un débrayage le mardi 6 mars, une grève totale les 7 et 8 mars et une présence négative le jour suivant, vendredi 9 mars.

Les syndicats accélèrent la cadence pour amener le gouvernement au respect des accords. Ils annoncent un 6ème plan d’actions marqué par un débrayage les 19 et 20 mars, suivi d’une assemblée générale départementale.

Les négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants achoppent toujours sur le point relatif au régime indemnitaire. Ces derniers veulent une indemnité de logement à la hauteur de leurs attentes, pendant que le Cusems réclame un alignement pur et simple après les conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de la fonction publique. Les syndicats appellent les enseignants à bouder les salles de classe les 21 et 22 mars et d’observer une présence négative le 22 mars.

Entre temps, les négociations se poursuivent entre le gouvernement et les syndicats. L’espoir était permis pour une issue heureuse de cette crise, car les acteurs, notamment le gouvernement et la compréhension des enseignants, étaient invités à mettre à profit les fêtes pascales, pour la reprise immédiate des cours à la rentrée.

Les propositions de Macky et le “ndiguel” du Khalife rejetés

C’était sans compter avec la détermination des syndicats qui avaient rejeté l’offre du président de la République de porter l’indemnité à 85 000FCfa et le « ndiguel » du Khalife général des tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, de suspendre la grève. Le G6 poursuit son 6ème plan d’actions avec un débrayage le mercredi 11 avril, une grève totale le jeudi 12 avril et une présence négative le lendemain, vendredi 13 avril.

Ainsi, le quantum horaire prenait un sacré coup de massue. 10 à 12 heures perdues par semaine à cause des grèves, soit 48 heures mensuelles, selon le secrétaire général du syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (Siens), El Cantara Sarr.

Ces heures perdues ne semblaient guère ébranler le ministre de l’Education qui estimait que l’année n’a pas encore franchi la ligne rouge. Selon lui, «76% des collèges ont organisé leurs évaluations, 10,44% l’ont fait partiellement et 12% n’ont pas tenu. Au niveau des lycées, 64% ont organisé des compositions contre 16, 47 % l’ont fait partiellement et 19,51 n’ont pas pu organiser les compositions ».

Pendant ce temps, il n’excluait pas de repousser les examens nationaux.

Les enseignants réprimés à Ziguinchor

Face à cette situation qui a fini de mettre l’école à genou, les enseignants se donnent rendez-vous à Ziguinchor pour une autre marche nationale le jeudi 12 avril et une présence négative le vendredi 13 avril. Ce rassemblement au Sud du pays n’a pas été du tout repos pour les enseignants qui ont été réprimés par les forces de l’ordre, hypothéquant l’effort de restauration de la confiance entre autorités et syndicats.

Pensant que c’est une stratégie d’intimidation ou de confrontation, les syndicats, détermination en bandoulière, annoncent un 7ème plan d’actions avec comme nouveauté, le boycott des cours dans le privé jusqu’à nouvel ordre.
Mardi 17 avril, les enseignants sont invités à une présence négative, en plus d’un port de brassage rouge. En plus des assemblées générales, le G6 annonce un débrayage les mercredi 18 et jeudi 19 avril. Le jour suivant, notamment le vendredi 20 avril, une grève totale. La semaine suivante, le G6 enchaine dès lundi et mardi respectivement le 23 et le 24 avril, avec un débrayage à partir de 9 heures, plus des assemblées générales départementales.

Les syndicats avaient appelé leurs militants à une marche nationale à Diourbel, le mercredi 25 avril et une grève totale le jour suivant, jeudi 26 avril.
Au total, les syndicats, sans compter les mouvements desdits non représentatifs, ont déroulé 7 plans d’actions, dont les effets d’une crise des enseignements et apprentissages sera évalué à l’occasion des examens nationaux. Les grèves aux oubliettes, place désormais à un réaménagement du calendrier scolaire pour rattraper le temps perdu.

Cheikh Sarr

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