La phase pilote du Programme de mise à niveau (Pmn) des entreprises affiche un satisfecit. La 2ème étape de ce programme ayant déjà mobilisé 18,5 millions d’euros, devrait permettre d’accompagner près de 200 entreprises qui évoluent dans tous les secteurs de l’économie. Les bénéficières sont invitées à s’investir dans une production respectant les normes environnementales.
Près de 200 entreprises évoluant dans tous les secteurs de l’économie nationale (à l’exception des services financiers, des services collectifs et individuels, des activités immobilières, de location, et de commerce import/export) sont ciblées par la deuxième phase du Programme de mise à niveau (Pmn). Allant de 2010 à 2014, ce programme qui a obtenu de l’Agence française de développement (Afd) un nouveau financement de 10,5 millions d’euros sous forme d’une subvention accordée à l’Etat du Sénégal (dont 5,5 millions d’euros sur fonds propres et 5 millions d’euros sur fonds délégués par l’Union européenne dans le cadre du 10 Fonds européen de développement).
Les entreprises éligibles devront, selon Ameth Amar, président de la commission « Energie, environnement et développement durable » du Conseil national du patronat (Cnp), bénéficier des primes incitatives à l’investissement décidées par le Comité de Pilotage du Pmn. Ces mêmes entreprises peuvent également s’attendre à des prêts à taux concessionnel pour le traitement des déchets, la production propre, la production d’énergie renouvelable, l’économie et l’efficacité énergétique. D’où l’innovation de cette deuxième phase. C’est ainsi que l’Afd a mis en place auprès de la Société générale de banque au Sénégal (Sgbs) une ligne de crédit de 8 millions d’euros pour offrir aux entreprises engagées dans un processus de mise à niveau environnementale et d’efficacité énergétique, des crédits à des conditions avantageuses.
Un programme de restructuration financière pour les entreprises en difficulté
L’atelier d’informations et d’échanges que le Cnp a tenu hier, jeudi 12 août à Dakar, avec le Bmn a permis à cette organisation patronale de faire part de ses préoccupations « majeures » à savoir la nécessité de mettre en place un programme de restructuration financière pour soutenir les entreprises en croissance et en difficulté. En plus de cela, le Cnp souhaite la réduction des délais de traitement des dossiers de mise à niveau, de continuer à laisser le Chef d’entreprise choisir en toute liberté (pour des questions de confidentialités et de concurrence) l’expertise technique appropriée. « Le bureau de mise à niveau pouvant bien entendu, mais à sa demande, lui fournir une liste d’experts », a précisé Ameth Amar. Le président de la commission « Energie, environnement et développement durable » du Cnp estime que « cette seconde phase doit permettre à nos entreprises productrices de biens et services de faire face aux exigences du marché mondial en termes de rapidité, de souplesse, de réactivité, de productivité et de qualité qui se multiplient, se radicalisent et se généralisent de plus en plus ».
L’Etat appelé à verser sa contribution financière
Les réalisations effectuées lors de la phase pilote de cinq ans par le Pmn, ont amené le Cnp à lui décerner un satisfecit. Le directeur du Bureau de mise à niveau (Bmn) a avisé que 54 dossiers de mise à niveau d’entreprises ont été approuvés par le comité de Pilotage, 45,8 milliards de F Cfa d’investissements productifs sont en cours de réalisation. Amadou Lamine Ndiaye a rappelé qu’avec cette première phase qui avait débuté en septembre 2004, le Sénégal avait bénéficié d’un financement initial de l’Afd pour 10,9 millions d’Euros (soit 7,150 milliards de F Cfa) et d’une assistance technique spécialisée de l’Onudi.
Sur cette même lancée, M. Ndiaye ajoute les 12 dossiers d’entreprises dans le cadre du Programme régional de mise à niveau de l’Uemoa, dont les plans de mise à niveau approuvés représentent un montant global de 3,7 milliards de F Cfa d’investissement prévus pour un montant de 905 millions de F Cfa.
Ainsi, 18,5 millions d’euros sont déjà mobilisés auprès des partenaires techniques et financiers sus cités pour la deuxième phase du Pmn. Aucune trace de sous émanant de l’Etat n’a été relevée. Ce qui a amené le directeur du Bmn, a souligné que « la contribution de l’Etat pose problème ». Pour Amadou Lamine Ndiaye, « il faut que l’Etat met la main dans la poche comme ça se fait en Tunisie, pour mieux faciliter le travail du Bureau de mise à niveau ».
sudonline.sn