sudonline.sn A quand la révolution verte ? L’Afrique n’est pas en marge de la marche urbaine dans le monde. Et aujourd’hui sur l’échiquier mondial des processus d’urbanisation, ses villes sont parmi les plus remarquées pour ce qui est de l’accélération de la croissance. Abidjan, Lagos, Casablanca, le Cap et Dakar sont des villes côtières et/ou lagunaires soumises à la pression démographique du fait de leur position privilégiée, mais encore et surtout au processus de la remontée de la mer sur le continent. Une des raisons principales qui explique leur fragilité face aux catastrophes naturelles, tempêtes, raz de marée, inondations et tremblements de terre.
Dans les 136 plus grandes villes portuaires du monde, près de 40 millions de personnes sont aujourd’hui menacées par l’élévation du niveau de la mer. Et, selon les économistes, la valeur totale des actifs exposés à ce danger atteindrait quelque 2000 milliards d’euros. Ce chiffre a donné par l’Ocde avant le sommet de Copenhague qui s’est tenu en décembre dernier, illustre bien la gravité d’une situation à laquelle, des villes comme Dakar n’échappent pas.
Entre le gâchis énorme que connaissent les grandes villes, les efforts faits par quelques rares administrations pour sauver les grandes cités comme New York, Paris, Nairobi, le Cap ou encore Dakar, il reste bien difficile voire impossible d’élaborer des critères pour établir un bon classement pour la ville verte de demain. On les cherche encore dans les laboratoires d’analyses et d’aménagement urbains. Quels critères d’ailleurs ? En prenant la qualité de l’air, le constat est qu’elle n’a jamais été aussi mauvaise dans les villes du monde développé, les émissions de gaz liées aux transports par habitant et par an, est un problème qui mine la santé des citoyens des grandes cités. Autre critère adaptable aux villes du tiers monde, le taux de collecte et de recyclage des déchets.
Un siècle d’échecs couronne ainsi ce volet de la vie urbaine surtout dans les villes comme de Dakar, Abidjan, Lagos et même dans le cas des villes plus petites comme Niamey, Bamako, Saint-Louis et encore Lomé ; Ibadan. Epargnées des méfaits du chauffage urbain, de la multiplicité des pistes recyclables, des voies de tramways, du bruit assourdissant du métro, la ville africaine n’en est pas moins un gouffre au sens strict du mot. Progressivement, les forêts urbaines disparaissent autour des parcs et réserves. Comme si l’avenir n’existait pas pour les autres générations. Dakar est un cas parmi d’autres. Un cas d’école en ce moment pour la mauvaise gouvernance urbaine.
De réduction des gaz à effet de serre, ridicule d’en parler. Ici, tout est à la hausse. Dans le transport, mais aussi dans un autre système aussi désarticulé que la gestion des déchets liquides et solides, tout est rejeté en excès. Qui a oublié les effets désastreux de la pollution que vit encore la baie de Hann sur le littoral sud de la ville. Dans le transport comme le bâtiment, un immense désordre est orchestré et entretenu par le pouvoir et les communes. Dakar est ainsi devenu un véritable bazar pour le foncier.
Pourtant, dans le monde, les contre exemples ne manquent pas. A chaque conférence sur le climat, comme celui qui se tient depuis aujourd’hui (lundi 29 novembre) à Cancun au Mexique, on tire la sonnette d’alarme. Pour rien. L’Etat, les élus comme tous les pouvoirs publics n’ont pas d’oreille.