François Bayrou, président du MoDem, a déclaré dimanche, à propos des « insinuations épouvantables » à l’égard de la jeune Guinéenne, victime présumée de Dominique Strauss-Kahn, « c’est dégueulasse ».
« Si les faits sont avérés », alors « cette jeune femme blessée, c’est elle la victime », a affirmé M. Bayrou, invité du Grand jury LCI-RTL-Le Figaro.
« On insinue des choses épouvantables » contre elle, « on va lancer des enquêtes de centaines de milliers de dollars pour la déconsidérer (…) On va lancer contre elle des hordes de détectives », a-t-il dénoncé.
« Cette jeune femme née en Guinée, peule, qui n’a pas été à l’école et sait tout juste écrire son nom, qui travaillait bien, sérieusement, élevait toute seule sa fille, on est en train de déchaîner contre elle les foudres des plus puissants de la planète », a-t-il poursuivi.
Selon lui, « s’il y a le respect de la présomption d’innocence, il y a également le respect de la présomption de sincérité », il faut « respecter l’équilibre » mais « cette jeune femme est du mauvais côté de la barrière: femme, noire, veuve, immigrée, musulmane ».
Le président du MoDem a regretté que « la parole des femmes agressées (soit) toujours soupçonnée. C’est toujours leur faute. C’est dégueulasse ».
Selon lui, « ca révèle des choses profondes dans la societé chez les puissants ».
Interrogée sur la diffusion des images de Dominique Strauss-Kahn menotté, M. Bayrou a répondu: « les médias français ne pouvaient pas faire autrement que de montrer ces images sinon, les gens auraient dit +le monde entier les voit et nous pas+ ».
M. Bayrou a également affirmé qu’il y aura « un avant et un après » l’affaire DSK. Pour l’élection présidentielle de 2012, « ça va changer profondément la donne ».
Mais « je ne confonds pas le parti socialiste en tant que mouvement politique et une affaire privée. Ce n’est pas le PS qui est en cause », a-t-il dit.
Selon lui, « Dominique Strauss-Kahn était une sorte de candidat de la gauche idéal pour la droite (…) Les cartes sont rebattues mais on ne peut pas savoir pour qui ».
« Il y aura un candidat de droite, un de gauche, un du centre », excluant que ce dernier puisse être Jean-Louis Borloo, ministre des années dans des gouvernement de droite, a-t-il argué.
Va-t-il lui même annoncer sa candidature en janvier 2012 ? lui a-t-on demandé. « Si vous regardez le passé, vous verrez que je n’ai pas souvent attendu jusqu’au mois de janvier », a répondu M. Bayrou.
AFP