Doublement des heures de cours de français, formation civique renforcée et soutien psychologique pour les réfugiés : Edouard Philippe a dévoilé mardi les arbitrages de l’exécutif en matière d’intégration des migrants, un mois après l’adoption en première lecture du projet de loi asile vivement critiqué. “Les premières étapes sont décisives, il faut concentrer nos moyens au tout début du parcours d’intégration”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un comité interministériel à l’intégration à Matignon.
Il faut “faire en sorte que les migrants puissent travailler, participer et s’impliquer activement dans la société”. “Cette politique d’intégration est un sujet essentiel, de dignité pour l’ensemble de la nation française”, a-t-il ajouté lors d’une déclaration à la presse. Dès 2019, la durée de la formation civique va ainsi passer de 12h à 24h et le volume horaire des cours de français dispensés passera respectivement suivant les cas de 50, 100, et 200 heures à 100, 200 et 400.
Concernant les réfugiés, ils bénéficieront d’un accompagnement renforcé dès l’année prochaine. L’accès aux soins sera facilité, avec une prise en charge renforcée des syndromes psychotraumatiques. Ces mesures s’ajoutent à la loi asile-immigration, adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale fin avril et dénoncée par la gauche, certains élus de la majorité, et des associations de défenseurs des droits de l’homme. Ce texte, considéré dans le même temps comme trop laxiste par la droite, a été jugé début mai “inadapté”, “inutile” et “dangereux” par la commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH).
Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse